Galerie Anne de Villepoix, Paris
Jusqu'au 31 Juillet
Ce titre fait référence aux frontières, aux limites, aux jointures entre des espaces distincts, mais qui peuvent néanmoins entrer en contact, dont la nature même est d’ailleurs de toujours être à la limite de la fusion tout en soulignant en permanence une ligne de démarcation.
Ici, les frontières concernent les limites géographiques et géologiques de la cartographie, mais aussi les délicats passages entre les époques historiques et même entre le conscient et l’inconscient. L’exposition propose alors un regard sur l’héritage de l’esthétique du Bauhaus prenant en compte la frontière entre les arts appliqués et les arts plastiques. Qu’il s’agisse de la fameuse chaise longue LC4 dessinée par Le Corbusier évoquant immanquablement les cabinets de psychanalystes, ou de la chaise Wassily de Marcel Brauer, les indices sont là pour mettre en question cet héritage avec force critique, n’hésitant pas à mettre en doute certaines utopies notamment architecturales, à l’image de La Ville Radieuse du Corbusier dont le plan sert de motif à un grand tapis.
L’artiste n’hésite pas à dire que nous avons « sacralisé toute cette période », et qu’il s’agirait de reprendre la main, de mettre le doigt sur les croyances perpétrées. Ainsi, Jean Denant développe un art sculptural exemplifiant son geste en permanence, attestant qu’une « oeuvre n’existe que grâce à une présence physique », que ce soit des découpes numériques qui ont la précision du scalpel; ou des photographies imprimées sur plâtre moulé mais qui semblent avoir été grossièrement froissées à la main, alors que nous sommes face à des volumes bien rigides, l’artiste laissant flotter, à fleur de mur, ce qu’il appelle des « prothèses architecturales » qui gardent la trace du geste qui les ont engendrées. Léa Bismuth
©Jean Denant
Chaise longue Le Corbusier, 2015, bois, 70 x 170 x 65 cm, éd. 1/3
Paravent LC4 en 3 panneaux, 2015, bois, 300 x 122 x 244 cm, éd. 1/3