« Un héros »
LE DANTEC Jean-Pierre
(Gallimard)
Le héros ? Georges Guingouin. Personnage hors norme de la Résistance. Chef de maquis dans le Limousin. Communiste. Mais dont les relations avec la direction clandestine du PCF furent loin d’être harmonieuses. Arrêté en 1953 et torturé par des revanchards pétainistes sur la base d’une accusation pour le moins infondée. Le Lecteur fait très court. Puisque le « roman » de Le Dantec fournit l’essentiel des éléments biographiques. A ce niveau-là, la vie de Georges Guingouin est fidèlement relatée dès lors que le récit est mis en parallèle avec les ouvrages consacrés au Résistant communiste tout autant qu’à ses propres témoignages. Mais le « roman », lui, manque de souffle. Il se situe bien en-deçà de l’épopée, de la tragédie. A trop coller à l’Histoire, il se confine dans des zones somme toute assez convenues, y compris dans les pages qui évoquent les fractures qui se produisirent entre Georges Guingouin et « sa » famille politique dont certains des patriarches s’insupportèrent des incartades du jeune instituteur alors intimement convaincu que le communisme était « la jeunesse du monde » mais si soucieux de préserver sa liberté d’analyse du contexte dans lequel « son » maquis évoluait. Ces réserves formulées, le Lecteur conseille toutefois l’approche de ce « roman » à celles et ceux, surtout parmi les plus jeunes, qui ne connaissent de la Résistance que ce qu’enseignent les manuels d’Histoire. Ils découvriront, grâce à Jean-Pierre Le Dantec, que Georges Guingouin a lui aussi sa place au Panthéon.