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[Avant-Première] Vice-versa, des hauts et des bas!

Par Rémy Boeringer @eltcherillo

[Avant-Première] Vice-versa, des hauts et des bas!

Le réalisateur de Là-haut quitte les hautes sphères pour explorer notre for intérieur. Très coloré, aux tons enfantins, Vice Versa emmène petits et grands voyage dans les méandres de la mémoire et des humeurs. Malgré quelques longueurs, Pete Docter peint le portrait touchant d’une jeune fille apprenant toutes les nuances des sentiments. Ce dimanche 14 juin, nous avons pu voir la dernière production Pixar en avant-première.

Riley (Kaitlyn Dias), onze ans, est perturbée par le déménagement récent de ses parents. Dans sa tête se bousculent cinq sentiments majeurs qui tentent de l’accompagner au mieux dans les péripéties de la vie. Joie (Amy Poehler) a pour priorité la bonne humeur, Peur (Bill Hader) se charge de sa sécurité, Dégoût (Mindy Kaling) la protège du mauvais goût et des empoisonnement, Colère (Lewis Black) se bat contre l’injustice tandis que Tristesse (Phyllis Smith) la fait parfois pleurer sans raisons apparentes.

[Avant-Première] Vice-versa, des hauts et des bas!

Maman (Diane Lane), Riley (Kaitlyn Dias) et Papa (Kyle MacLachlan)

Vice-versa, alterne entre hauts et bas, à l’image de sa jeune héroïne dépressive. Si l’on devait donner un point éminemment positif au long-métrage, c’est évidemment sa pétillante exubérante qui se prête excellemment au rêve. Dans le cerveau de Riley, tout est ramené à un monde féerique aux accents de conte de fée. Sa mémoire a des airs d’Hansel et Gretel mais sans sorcière. Les souvenirs de l’enfant sont colorés et brillants virant au pâle lorsqu’ils sont malheureux. Joie et Tristesse vont être amenées à quitter la mémoire immédiate et vont découvrir des endroits fabuleux, toujours très haut en couleurs, tels que la Mémoire à long termes, bibliothèque prodigieuse où des employés loufoques décident du tri à faire et malicieux, conserve quelques souvenirs inutiles mais marrant, comme cette pub idiote et entêtante pour un dentifrice. Notons également le pays de l’imaginaire tout droit sorti de Charlie et la chocolaterie. Tous les acteurs de la mécanique sont bienveillants. En les personnifiant, l’équipe de Vice-versa les rends attachants et leur donne également des sentiments propres plus nuancés que ceux qu’ils représentent.

[Avant-Première] Vice-versa, des hauts et des bas!

Tristesse (Phyllis Smith), Colère (Lewis Black), Peur (Bill Hader), Dégoût (Mindy Kaling) et Joie (Amy Poehler)

Ce dernier point est aussi le petit problème du film d’animation. A un moment donné, l’importance donnée aux sentiments de Riley prend tellement le pas sur le récit que l’on s’attache, à contrario, très peu à elle. Les différents sentiments sont moins des émanations de Riley que de véritables entités indépendantes. Si l’on aime s’attarder avec Joie sur son périple parfois marqué par une véritable poésie : la scène dans les fosses de l’oubli où les souvenirs perdus s’évaporent en poussière noire possède quelques choses d’onirique qui vire à la mélancolie lors du sacrifice de l’ami imaginaire Bing Bong (Richard Kind), les vrais moments de grâce et d’émotion, c’est un comble se font très rares. Vice-versa raconte l’apprentissage de la nuance. En cela, c’est un film intelligent à destination des enfants puisqu’il les fait relativiser leur colère passagère et leur désespoir relatif. Mais peut-être un brin trop didactique.Ces nuances n’arrivant qu’au dernier moment, l’émotion qui en découle en est considérablement amoindrie. Chose curieuse, lorsque Joie et Peur passe par la pensée Abstraite, ils manquent d’y être coincés et un panneau indique « Danger ». Les concepts seraient donc dangereux pour les émotions…

[Avant-Première] Vice-versa, des hauts et des bas!

Joie (Amy Poehler)

Très mignon, accompagné de personnage marquant, Vice-versa, a su ravir les bouts de choux présent dans la salle et on a même entendu quelques pleurs. Malgré tout, Pixar nous avait habitué à livrer des œuvres à plusieurs niveaux de lectures, ce dont souffre cruellement leur dernier dessin-animé. D’une certaine manière, Vice-versa parlera à vos souvenirs mais ne réveillera pas l’enfant qui est en vous. Peut-être parce que l’aspect pédagogique de l’œuvre vous paraîtra trop évidente pour vous laisser aller au rêve. Vos enfants adoreront certainement voir Colère s’enflammer ou Dégoût s’énerver devant une assiette de Brocoli. De quoi apprendre en s’amusant, c’est bien là l’essentiel.

Vice-versa sortira le 17 juin 2015 en salle, parfois accompagné du court-métrage Lava que nous n’avons pas eu la chance de voir.

Boeringer Rémy

Retrouvez ici la bande-annonce :


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