Nous avons tous connu les moments d'angoisse, de concentration et d'exaltation qui précèdent un examen. Une fois plus vieux, nous minimisons les désagréments de ces périodes de fièvre. Sans doute parce que nous sommes égoïstes et que nous pensons davantage à nous, à nos soucis, qu'aux générations qui planchent en espérant décrocher le sésame indispensable au départ de l'étape suivante.
Comme une compétition sportiveJ'ai eu la chance de commencer la compétition automobile avant la fin de mes études. Au moment de mes premières courses au volant d'une Opel Ascona 19 SR groupe 1, j'étais en 3ème année de droit.
La compétition m'a beaucoup apporté, même dans la gestion des examens. Pas au niveau des connaissances pures ni du travail sur l'apprentissage des cours ou la préparation des TD. Pas de recette miracle à ce niveau. Il faut simplement consacrer le temps et les efforts nécessaires à la maîtrise des connaissances.
Par contre, la course automobile m'a aidé à maîtriser mon stress, à optimiser ma concentration, à tout donner à un instant précis, au-delà même de ce qui paraît possible. Et aussi à me battre jusqu'à la limite de mes forces pour sauver une situation délicate. Quand un pilote commence à perdre le contrôle de sa voiture, il essaie de la ramener là où il veut qu'elle aille, là où il regarde et souvent ça marche - ou ça roule -, en tout cas beaucoup mieux qu'en acceptant la fatalité de la sortie de route.
Je suis persuadé que ce qui vaut pour le sport automobile se vérifie dans toutes les disciplines. Je ne prétends pas que les compétiteurs sportifs soient intrinsèquement supérieurs à leurs camarades, mais je crois que la passion et les méthodes de travail apprises lors de la pratique de leur sport de prédilection les aident à devenir plus efficaces lorsqu'il s'agit d'affronter un examen. Le constat est logique. " Jaime comparer le monde de la course automobile à une mini-société, un résumé de la vie, en accéléré, écrit Bastien Brière (en photo dans le prototype Courage N° 33 ci-dessus). Tout y est concentré, vous aidant à grandir plus vite. " Bastien sait ce dont il parle. Il a mené de front et avec succès des études d'ostéopathe et des programmes de course automobile de haut niveau intégrant à plusieurs reprises les 24 Heures du Mans. Cette phrase, il l'a formulée dans la préface d'un de mes romans, CHICANES ET DERAPAGES de Lorient au Mans.
Le bac dans mes fictionsMon premier texte publié fut une nouvelle racontant la première course d'un jeune passionné de moto-cross. Le personnage principal recevait en récompense de son bac une moto et l'autorisation de participer à des courses.
Ce texte est paru chez Gautier Languereau dans un recueil intitulé " 15 Histoires de motos ". Je l'avais écrit au début des vacances scolaires suivant le bac de français (en fin de première). L'ouvrage est sorti à l'automne suivant. J'étais en terminale, l'année de la préparation du bac !
Le temps a passé. La passion de l'écriture et celle des sports mécaniques ne m'ont pas quitté. Aussi ai-je publié en 2013 un polar cross-age dont le héros, David, devient le navigateur de son parrain en rallye lorsque les épreuves sont compatibles avec le calendrier scolaire. Le Rallye des Volcans d'Auvergne se dispute quelques jours avant son entrée en terminale. Il disputera ensuite un autre rallye qui se court à la Toussaint et fait l'objet d'un feuilleton en cinq parties (cf. les liens à suivre ci-dessous).
Quant à Jocelyn, héros d'un prochain roman policier sur fond de rallye, il a vécu une étrange nuit la veille des vacances de Noël, lorsqu'il était en terminale...
Bon courage aux candidats Cette année, 685.000 candidats passeront le bac. Certains rêveront toute leur vie qu'ils sont à nouveau candidats à l'épreuve. " Repasser le bac est un rêve récurrent chez les adultes ", analyse le psychanalyste Tristan Moir. Ce diplôme reste un rite, celui du passage à l'âge adulte, un peu comme le permis de conduire. Pour beaucoup de jeunes, les deux passeports vers le monde des grands s'obtiennent à la même époque ou à peu près.
Parmi les sportifs bacheliers ces dernières années, nous rappellerons les excellents pilotes Paul-Loup Chatin (première photo de cette note) et Pierre Gasly, notre meilleur sprinter, Christophe Lemaître (ci-dessus) et le nageur Yannick Agnel.
Je pourrais en citer d'autres. Bon courage aux candidats aux bacs 2015 (l'emploi du pluriel est volontaire, car il existe plusieurs bacs). Si vous le passez, inspirez-vous des recettes de concentration des sportifs et de leur rage de vaincre !