Triple parution pour François Muir (1955-1997). Deux livres à La Lettre volée, Le Jeûne de la vallée et L’Infamie de la lumière et une forte présence dans le numéro 37 de la revue L’étrangère.
Secret
L’élan, le rempart
La voie médiane
De l’ossuaire à l’écart,
Où couche le semeur,
Connue de l’herboriste, du devin,
Jonchée de lys, nourricière,
S’y dore la vigne,
Les fruits de haut rang
Le terme entrevu,
Nulle enfance n’y perd son secret.
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Approche
D’intense oubli
Aux pupilles closes
Ce lent ferment,
Cette variation,
Le jeûne de la vallée
Elle irradie
Nul soleil ne l’illustre
À portée de main,
En silence,
Tel le somnambule
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Scène
Voix, silhouettes
Qu’agite l’ombre
En son giron
Sur la scène flottante
Qui mettra bas ?
Tel, qui cheminera
Sans se retourner ?
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Musique lointaine
Sable, la montagne nue
Le bras mort, orange le soleil
Quel cercle, quelle ligne ?
De mémoire, d’oubli en oubli
Lointaine porte, sourire secret
Alignés, ils défilent
Musique lointaine, le feu éteint
Une lumière qui n’habille pas les yeux
Quitte l’œil descend
Ce qui se vide, une lumière qui ne se regarde pas
Un pas, sans tendre la main
Sourire qui ne prend ni ne donne
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Veille
En surface, sans paraître
Au rythme des échanges, des battements
Allées venues, plongeon de l’aigle
Circuits clos, le verbe s’échappe
Ultime soliloque
Pénombre des jardins qu’énonce un commencement
Il dort celui qu’épuise le jour naissant
François Muir, Le Jeûne de la vallée, La Lettre volée, 2015, pp. 11, 44, 60 et L’Infamie de la lumière, La Lettre volée, 2015, pp. 23, 45.
Bio-bibliographie de François Muir