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l'étudiant et sa logeuse...

Publié le 17 juin 2015 par Dubruel

~~d'après LA PATRONNE de Maupassant

Etudiant en droit à Paris, je logeais dans une pension dont la patronne était sévère.

Elle avait l'air D'un capitaine commandant un paquebot. D'une voix forte, elle décidait tout d'un mot Mais elle me soignait comme une mère, Mieux qu'une mère. Elle entrait souvent Dans mon appartement, Pour vérifier si mon lit était fait Et mes habits correctement brossés.

Elle devait avoir cinquante-cinq ou cinquante huit ans environ.

Moi, n'ayant jamais quitté le Pays Normand, J'avais décidé de vivre joyeusement Et de toutes les façons ! Je lui déclarai que je voulais rentrer À l'heure qui me plairait.

-"Vous ne devez pas trainer toute la nuit. Il est interdit de rentrer après minuit. "

-" Madame, d'après la loi, Vous êtes tenue de m'ouvrir à toute heure. Si vous refusez, j'irai coucher ailleurs Et à vos frais. C'est mon droit. "

Je dus lui faire impression Car, depuis, elle me traita Avec une faveur marquée. Elle avait pour moi des attentions, Des petits soins, des délicatesses Et même une certaine tendresse Qui ne me déplaisait pas. Quelquefois, pendant les repas, Par surprise, je l'embrassais... Rien que pour la gifle qu'elle me lançait !

Mais un jour, voilà Que je fis la connaissance D'Emma, Une mignone étudiante en sciences. Comme la patronne se couchait à dix heures, Je la fis venir à la pension À onze heures. J'ouvris la porte avec précaution Et nous montâmes l'escalier Sur la pointe des pieds. Puis je devins pressant. J'enlevais un à un ses vêtements. Emma cédait, mais résistait un peu, Retardant l'instant fatal et délicieux. Elle n'avait plus sur elle qu'un jupon Quand tout à coup ma porte s'ouvrit. Entrait la patronne de la pension ...Dans la même tenue qu'Emma :

-" Je ne veux pas de fille ici ! "

-" Mademoiselle n'est qu'une amie. Elle venait prendre le thé. "

-" On ne se met pas dans cette tenue Pour prendre une tasse de thé. Chassez-moi cette fille des rues ! "

Emma se rhabilla et affolée, S'élança dans l'escalier. Je l'ai rattrapée en bas Et la retint par le bras Mais elle me repoussa :

-" Laissez-moi...Ne me touchez pas ! "

Je remontais, penaud, désemparé. La chambre de la patronne était ouverte :

-" J'ai à vous parler, entrez ! "

Je m'arrêtai devant elle, en baissant la tête. Elle avait croisé les bras sur sa poitrine Que couvrait mal une chemise de soie fine.

-" Je ne veux pas de filles chez moi, Comprenez-vous ? Je ferai respecter mon toit. Entendez-vous ? "

Accumulant les indignations, Elle m'accablait Sous l'honorabilité de sa maison Et me lardait De reproches mordants. Je ne l'écoutais pas. J'admirais sa lèvre mutine Et son énorme poitrine. Je n'aurais jamais imaginé Qu'il y eut sous ses vêtements D'aussi appétissants appâts. En son déshabillé, Elle semblait rajeunie de vingt ans.

Bizarrement, je me sentais tout remué. Je retrouvais La situation précédente ...Et presqu'aussi tentante ! J'ai regardé son lit. Hum ! Ce lit ! Il devait faire là aussi Bon que dans un autre lit. Quoi de plus troublant qu'un lit défait ? Celui-là me grisait. La patronne maintenant Me parlait doucement Comme si elle allait m'accorder son pardon. Je la saisis :

-" Voyons,...Madame,...Voyons... " Puis je me mis À l'embrasser, mais à l'embrasser ! Elle se débattait...sans se fâcher. Et dix fois répéta :

-" Oh ! La canaille...la canaille...la ca... "

Elle ne put achever. Je l'avais enlevée Et l'emportais. Je rencontrai le bord du lit. J'y suis tombé... sans la lâcher... Oui, il faisait fort bon dans ce lit. Une heure après, Glissée à mon côté, Contente Et reconnaissante Elle gazouillait comme une caille :

-" Oh !...la canaille !...la canaille !... "


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