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[critique] la Jeune Fille de l'eau : conte défait

Par Vance @Great_Wenceslas
[critique] la Jeune Fille de l'eau : conte défait

Présenté à l'époque de sa sortie par de nombreux médias comme "un mélange de SF et de thriller", la Jeune Fille de l'eau a eu du mal à trouver, puis convaincre son public ; beaucoup n'ont pas compris ce que le créateur de Sixième Sens et d' Incassable avait voulu proposer et se sont évertués à le décortiquer en tout sens avant de revendiquer leur droit à la déception. Pourtant, cela semble évident : ce film de Shyamalan n'est pas Blade Runner. Loin s'en faut. Et son ambition se limite à ce qui est énoncé dans le générique : il ne s'agit, ni plus ni moins, que d'un conte de fées.

[critique] la Jeune Fille de l'eau : conte défait

Comme toujours, avec ce réalisateur pointilleux, la réalisation est soignée tout en demeurant presque transparente, les cadrages travaillés et le montage minutieux. Techniquement, on ne sent pas les facilités dénoncées un peu vite par les critiques refroidis, et il semble même qu'on y gagne en fluidité dans la narration. Le film bénéficie du remarquable travail de Christopher Doyle à la photo, avec des images au grain sensible et d'une composition douce et discrète de James Newton Howard.

Reste toutefois à accrocher le spectateur dans cette histoire commençant comme la Bête, le Splash et reprenant des visuels qui rappellent furieusement Gmork, tapie dans les recoins de Fantasia, prête à dévorer chaque élément de cet autre monde jusqu'à son anéantissement). En fait, on a un peu l'impression que le processus d'assiilation suit exactement la trame du film, dans lequel Cleveland Heep, le concierge idéalement interprété par Giamatti, va d'abord chercher à en savoir davantage avant d'en persuader les autres habitants afin qu'ils leur viennent en aide. Pas facile en effet de faire gober à un adulte ce qui n'apparaît que comme un conte pour enfant (le scénario est l'adaptation d'une histoire que le réalisateur racontait à ses filles, comme le rappelle un plan post-générique), d'autant que la faune peuplant l'endroit est variée, entre un cruciverbiste, une étudiante, une bande de fêtards, un critique de cinéma amer et un écrivain en proie au doute... the Neverending Story (rappelez-vous

[critique] la Jeune Fille de l'eau : conte défait

En outre, Shyamalan croit bon de se mettre lui-même en scène et de donner par ce biais quelques clefs pour comprendre son œuvre. Un autre personnage ira même jusqu'à dire qu'il est " le premier à vouloir croire " et qu'il est conscient qu'il faille " retrouver une âme d'enfant ". Un côté didactique presque hypocrite qui peut, certes, agacer.

Cependant, le jeu de piste auquel il nous invite est agréable à suivre et, si l'on connaît d'avance certains des élus, les surprises demeurent, au prix de quelques facilités. Pourtant, et pour peu qu'on admette les postulats de départ, ces maladresses n'entravent pas le réel plaisir qu'on peut prendre à ce spectacle, et à partager l'émotion qui imprègne le dernier quart d'heure.

La Jeune Fille de l'eau, dévoilant un peu plus la troublante Bryce Dallas Howard (actuellement dans la peau de Claire, directrice du parc de Jurassic World) est un film à voir ne serait-ce que pour ce qu'il procure avec élégance : de très beaux moments.

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Lady in the water

M. Night Shyamalan

Blu-ray Warner (2007) region All en 1.85:1 / 109 min

C'est l'histoire d'une rencontre entre le concierge désabusé d'une propriété de Philadelphie et une jeune fille inconnue dans la piscine. Celle-ci lui narre une histoire abracadabrante, évoquant une mission qu'elle est censée accomplir avant de rentrer dans son monde. Le problème est qu'une créature malfaisante rôde alentour et ne la laissera pas repartir facilement...


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