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The Brink saison 1, une série géopolitique et satirique

Par Bullesdeculture @bullesdeculture

Comédie satirique sur fond de crise géopolitique, la série HBO, The Brink, est-elle une adaptation - sans jeu de mots - en série du Docteur Folamour (1964) de Stanley Kubrick ? La réponse est oui et non. S'il ne faudra pas s'imaginer crier au chef d'œuvre en regardant la série de Roberto Benabib (scénariste/producteur sur la série Weeds) et Kim Benabib, il faut lui reconnaître, à l'instar de son prestigieux aîné, la capacité à faire rire - avec Tim Robbins et Jake Black en tête - d'une situation de crise mondiale et de ceux qui prétendent pouvoir la résoudre.

Synopsis : Alors qu'une Troisième Guerre Mondiale risque d'éclater, un secrétaire d'État américain, Walter Larson (Tim Robbins), un modeste agent du Service Extérieur américain, Alex Talbot (Jack Black), et un pilote américain d'avion de chasse de la Marine, Zeke Tilson (Pablo Schreiber), semblent être les seuls à même de sauver le monde.

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Un générique animé avec un globe terrestre qui tourne pendant qu'un arsenal militaire (missiles, hélicoptères, satellites...) s'accumule dangereusement jusqu'à un point de non-retour où un doigt appuie sur un gros bouton rouge et... la série commence. Pour le premier épisode, nous sommes au Pakistan, à Islamabad, soit au cœur de la géopolitique américaine actuelle. Ambiance Homeland ou 24 jusqu'à ce qu'une porte s'ouvre sur un Jack Black ( High Fidelity, Soyez sympas, rembobinez) décidé à convaincre son chauffeur réticent (Aasif Mandvi) à partir en mission - se procurer de la marijuana - avec lui.

Toute la série va jouer sur cette dichotomie entre le sérieux du thriller d'espionnage et le comique de ces personnages improbables, guidés par leur désir. Car face au sérieux de la situation à venir (coup d'état au Pakistan et ses conséquences régionales), les créateurs Roberto Benabib et Kim Benabib vont nous proposer une galeries de personnages très compétents dans leur domaine respectif mais un peu, voire complètement barrés.

Une galerie de personnages complètement barrés

Jugez plutôt : un secrétaire d'état chaud lapin et malade, un pilote de chasse dealer de drogue et mari infidèle, un employé de bas-étage recalé à la CIA et pourvoyeur de plaisirs exotiques (marijuana, call girl) pour hauts-gradés. Voilà pour les personnages principaux.

Côté personnages secondaires, les scénaristes ne sont pas non plus en reste : un général pakistanais (Iqbal Theba) qui justifie son coup d'état par les rayons électromagnétiques néfastes émis par les drones américains sur la population de son pays ; un ambassadeur américain qui s'en remet à Dieu pour résoudre les problèmes... sans oublier les interventions des ministres d'Israël et d'Inde, soucieux des conséquences de cette situation sur leur propre pays.

Enfin, la réalisation est aussi de la partie avec notamment le trip sous acide du pilote d'avion de chasse joué par Pablo Schreiber ( The Wire, Orange is the New Black) et les ironiques zooms sur le visage du Président américain (Esai Morales) avant chacune de ses importantes prises de décision.

Welcome to a world of trouble

Mais ce que la série sous-tend, c'est que face à l'incompétence ambiante, les trois personnages joués par Tim Robbins, Jake Blake et Pablo Schreiber semblent les mieux à même de nous sauver.

Construite sur trois espaces (civil, militaire et diplomatique), la série est une habile montée en tension de la situation critique et un va-et-vient permanent entre ces espaces et leurs interactions. Acteurs et producteurs de la série, Tim Robbins - il a aussi réalisé un épisode - et Jack Black s'en donnent à cœur joie pour chacun de leur rôle ainsi que les autres comédiens - le casting est cependant un peu inégal de ce côté-là -.

Une série rock et potache

Bref, si The Brink signifie " le bord " en anglais et si l'histoire est bien celle d'un monde - le nôtre ? - au bord d'une nouvelle guerre mondiale, la série est avant tout un pur moment de rigolade - avec un humour souvent potache -, d'ironie et d'absurdité mais dont le danger qu'elle sous-tend ne tarde pas à refroidir de temps en temps les gesticulations de ses personnages.

Si Roberto Benabib et Kim Benabib ont fait le choix de s'appuyer sur une bande originale rock des années 70, il ne faudra pourtant pas s'attendre à une charge anti-militariste comme pouvait le faire les films de ces années-là mais plutôt à un clin d'œil et une volonté de retrouver l'ambiance un peu folle de cette époque.

Ce ne sera peut-être pas le " fol amour " pour The Brink mais son casting et certaines de ces situations drôles sauront vous faire passer un bon moment avec sa dizaine d'épisodes d'une demi-heure.

En savoir plus :
- http://www.ocs.fr/serie/the_brink (site officiel)
- http://www.hbo.com/the-brink (site officiel anglophone)
- The Brink sera diffusée sur OCS City à 22h25 dès le 22 juin 2015 en US+24

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