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La sélection de la semaine : The fours roses, Anuki, Les larmes de Nüwa, La princesse vagabonde, Alcyon, Un corps, Modèle réduit, Jurassic Piou, Hiver rouge, Zombie Walk, Shôchû on the rocks, Fiction squad, Sanctuaire genesis, Maly Siri’s pin up art et...

Par Casedepart @_NicolasAlbert

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The four roses – de Baru et Jano (Futuropolis)

Pour ce troisième samedi du mois de juin, Case Départ vous propose une petite sélection. En vous ouvrant sa bibliothèque, le blog met en lumière de très bonnes bandes dessinées. Nous passons au crible, les albums suivants : L’excellent album The four roses signé Baru & Jano, une nouvelle aventure d’Anuki publié par La gouttière, Les larmes de Nüwa : une bande dessinée dont vous êtes de héros, le deuxième volume de La princesse vagabonde, le dernier volet de la très bonne saga jeunesse Alcyon, deux albums de la collection 24 des éditions L’employé du moi : Un corps et Modèle réduit, Jurassic Piou : les aventures de l’oiseau idiot publiées par Monsieur Pop Corn, le très beau roman graphique de Anelli Furmark : Hiver rouge, le deuxième volume de Zombie walk, le premier volet du manga Ankama : Shôchû on the rocks, Fiction squad : un spin off de la série Fairy Quest, le premier tome de la série Sanctuaire Genesis, le bel album d’illustrations Maly Siri’s pin up art et Monika : le premier volume de la série Dupuis. Bonnes lectures.

The four roses

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Lorsque le lecteur découvre les belles planches de Jano qui mettent en scène les concerts, les boîtes de nuit ou encore la double-page dans un rue américaine, il se dit qu’il est heureux de retrouver le talentueux dessinateur. Il faut souligner que son dernier album datait de 2003 (Kémi le rat de brousse, Glénat). Pour notre plus grand bonheur, il est de retour avec The four roses, un récit mêlant le rock et la filiation, sur un scénario de Baru et édité par Futuropolis.
Résumé de l’éditeur :

Jérémie, alias King Automatic, est un Big Band à lui tout seul. De retour de tournée, il apprend la mort de la tante Marie. Farfouillant dans le grenier de celle-ci, Jérémie et son frangin, Gilou, découvrent un 45 tours des années cinquante d’un certain Johnny Jano, ainsi qu’une carte postale dudit Johnny adressée à une certaine Rose. Sur le Teppaz, un tourne-disque antédiluvien, Johnny Jano hurle son rockabilly, Havin’ A Whole Lot of Fun : une tuerie ! Sur la carte postale, ces mots : « For Rose, lovely. Johnny », et une adresse : Rosa Menechetti, East Main 124, New Iberia, Louisiana. Rose ! La grand-mère de Jérémie et Gilou, soi-disant disparue sans laisser de tr aces. Un secret de famille, en somme. Quinze jours plus tard, les deux frères débarquent en Louisiane, l’adresse du dernier domicile connu de Rose d’une main, une guitare dans l’autre… Une Fender Vintage de 67, s’il vous plaît ! Jérémie et Gilou se retrouvent au numéro 124 de East Main, la porte s’ouvre…

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Baru et Jano qui s’associent pour livrer un album, le projet est alléchant ! Et le lecteur ne va pas être déçu. Quel bel album, quelle bonne histoire et que de bons personnages. Dès le titre (clin d’œil à une marque d’alcool), le lecteur sent que cela vous être bon. Il faut souligner que Baru sert admirablement le dessin de Jano en lui offrant un très beau récit. Du rock’n’roll, de la musique, des bars, des boîtes de nuit, de belles femmes et un road-trip aux Etats-Unis. Tout est réuni pour passer un excellent moment de lecture.

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Porté par des personnages haut en couleur, l’histoire pulse par la musique mais semble douce dans les rapports humains. King Automatic, Jérémie, est un excellent musicien, chanteur et compositeur. Sur scène, c’est lui le boss ; il fait tout, tout seul pour le plus grand plaisir de ses groupies. Il écume les routes de France et même au-delà pour porter sa musique dans les lieux loin de la branchitude. Alors qu’il rentre d’une tournée, sa mère lui apprend la mort de Marie, sa tante. Avec son frère Gilou, ils découvrent un Teppaz (vieil appareil pour écouter les 33 et 45 tours), une boîte de disque dont un de Johnny Jano et une lettre de Rose, leur grand-mère.

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Un drôle de producteur leur proposent de partir aux Etats-Unis pendant 15 jours. King Automatic pourra jouer sa musique tout en recherchant cette fameuse Rosa. Ils partent du côté de la Louisiane sur les pas de celle qui serait décédée en 1967. La force du scénario repose aussi sur l’alternance entre les temps du passé (années 50, lorsque les soldats américains étaient encore sur le territoire français et donc passaient du bon temps avec les jeunes françaises) et ceux d’aujourd’hui. Cette quête personnelle pour découvrir ses racines aussi au cœur de l’album, est construite comme une belle chronique sociale.

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Le trait animalier de Jano est toujours aussi bon et agréable à l’œil. Celui qui était un pilier de Métal Hurlant, de l’Echo des Savanes et des Humanoïdes Associés dans les années 80/90 nous envoûte avec son dessin. Il faut dire que lorsqu’il illustre les moments de concerts, le lecteur ressent la musique et le tempo et c’est la grande force de ses planches. Peu d’auteurs peuvent faire passer ce style d’émotions. C’est tendre, c’est dépaysant, c’est de la bonne musique : 74 pages de pur bonheur !

  • The four roses
  • Scénariste : Baru
  • Dessinateur : Jano
  • Editeur: Futuropolis
  • Prix: 20€
  • Sortie: 05 juin 2015

Anuki, Grand-Pied

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Quel bonheur, mais quel bonheur ! Nous sommes toujours impatient de découvrir les nouvelles aventures d’Anuki et comme à chaque fois, nous ne sommes pas déçus. Comme d’habitude, Frédéric Maupomé et Stéphane Sénégas nous enchantent et nous envoûtent par leurs histoires du petit indien. Publié par La Gouttière, le cinquième volume met en scène Anuki parti à la recherche de Grand-Pied, immense monstre de la forêt.

Résumé de l’éditeur :
Des trombes d’eau s’abattent ce soir sur le village. Le chaman raconte à Anuki la légende de la première rencontre des indiens de sa tribu avec le terrifiant sasquatch protecteur des lieux. Les enfants découvrent avec stupeur que, le lendemain, ce sera leur tour de partir dans la forêt afin de déposer des offrandes au géant des montagnes : le Bigfoot.

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Le récit de Frédéric Maupomé est à la fois tendre, charmant, inventif et d’une grande drôlerie. Misant sur l’action, l’histoire amusante met en scène Anuki et ses deux amis partant à la recherche de Grand-Pied, le féroce Bigfoot ! Après que le chaman du village leur ait raconté l’histoire de ce grand monstre, il leur propose d’aller à sa rencontre et de lui apporter de beaux fruits. Entre la peur et l’excitation, les trois enfants se mettent en route vers la forêt…

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Comme à son habitude, le scénariste propose une histoire muette intelligente et formidable pour les plus petits. Comme pour chacune d’entre elle, le petit indien doit passer une étape importante de son existence par une rencontre. Ce passage vers l’âge adulte est merveilleusement mis en scène. Après la chasse d’un lapin dans Le coup du lapin ou la capture d’un cheval dans Duel dans le plaine, Anuki doit surmonter sa peur à l’approche d’un Sasquatch. Afin d’apporter un peu de légèreté et d’humour dans ce récit un peu angoissant pour le jeune lectorat, Maupomé glisse trois poules et un coq amusants et un peu fous. Ces quatre gallinacés suivent pas à pas les trois amis dans la forêt.

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Que dire de plus que ce que nous avons pu dire sur la partie graphique proposé par Stéphane Sénagas ? Comme à son habitude, le découpage est d’un grande maîtrise utilisant les codes du cinéma afin de mettre du rythme dans l’histoire. L’auteur très talentueux livre de grandes illustrations aux couleurs toujours justes.

  • Anuki, tome 5 : Grand-Pied
  • Scénariste : Frédéric Maupomé
  • Dessinateur : Stéphane Sénégas
  • Editeur: La Gouttière
  • Prix: 9.70€
  • Sortie: 19 juin 2015

Les larmes de Nüwa

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Après Pirates (Shuky & Gorobeï), Sherlock Holmes (Ced), Chevaliers (Shuky & Waltch) ou Les magiciens du fer (Cetrix & Yuio), les éditions Makaka dévoilent un nouvel album dont vous êtes le héros : Les larmes de Nüwa, scénarisé par Manuro, dessiné par Ben Jurdic et mis en couleur par Damien Gay. Dans cette histoire, les auteurs vous proposent de vous glisser dans la peau d’une chasseuse de primes essayant de récupérer les Six larmes de Nüwa. Prêt ? Jouez !
Résumé de l’éditeur :
Trois criminels expérimentés ont dérobé des reliques d’essence divine, au temple de Nüwa. Ce vol, simplement commis par appât du gain, menace de plonger la cité dans une ère de fléaux et de cataclysmes. Bien sûr, vous même n’êtes pas irréprochable sur ce terrain-là.. En tant que chasseuse de primes, chaque contrat est valable s’il est lucratif. Aussi, acceptez-vous de traquer ces pillards !

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Très en vogue dans les années 80-90, le livre-jeu (gamebook) ou Livre dont vous êtes le héros était un peu tombé en désuétude depuis une vingtaine d’années. C’était sans compter sur les éditions Makaka qui le font revivre d’une façon illustrée. Plusieurs Bandes dessinées dont vous êtes le héros ont déjà été publié par la petite structure et pour ce mois de juin, elle propose Les larmes de Nüwa.

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Bercé par ce genre littéraire, Manuro déploie son talent de conteur pour proposer un très bon récit, dépaysant, accrocheur et plein de rebondissements. Le principe même et les codes du livre-jeu sont bien maîtrisés. Le lecteur doit beaucoup apprécier, virevoltant d’une page à l’autre, d’une case à l’autre… avançant ou reculant dans les planches suivant son envie et sa quête de vérité. Pour incarner au mieux cette histoire orientaliste, le scénariste met en scène une chasseuse de primes aux nombreux talents, qui a la capacité de se déguiser (elle possède une trousse de maquillage) et qui maîtrise le maniement de couteaux, hachettes et autres dards. La jeune héroïne ne s’embarrasse guère des sentiments et multiplie les traces de sang et de morts. Mais c’est qui fait le charme de l’album, c’est dynamique et assez réaliste.

De plus, il distille du fantastique (bienvenue) dans ce pays asiatique médiéval. Le lecteur par l’entremise de son héros se retrouve dans des lieux intéressants de la ville : bas quartiers malfamés, marché aux milles couleurs et saveurs, boutiques, échoppes et de nombreuses habitations, mais aussi les décors maritimes ou campagnards.

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Manuro confie à propos de son scénario : « L’idée d’un univers médiéval-fantastique asiatique m’est venu naturellement, même si je ne suis pas un spécialiste. J’ai puisé les noms, les objets, les légendes ou même le bestiaire dans les différentes mythologies et spécificités asiatiques. Par exemple, parmi les objets qu’il faut récupérer, les lingling-o sont des boucles d’oreille thaïlandaises, le garuda une statuette typique des Philippines, Rukmini Kalam a une consonance indienne, etc… Il n’y a pas de samouraïs ou de ninjas à proprement parler, il s’agit d’un univers fantasy aux influences plurielles. Histoire de m’imprégner de toutes ces influences, j’ai visionné de vieux classiques, tels que Les Sept Samouraïs de Kurzawa ».

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Du côté de la partie graphique, c’est très réussi. Le trait de Ben Jurdic apporte beaucoup à l’album, notamment grâce à l’élégance qu’il met dans les personnages, ainsi que les décors médiévaux et orientaux.

  • Les larmes de Nüwa
  • Scénariste : Manuro
  • Dessinateur : Ben Jurdic
  • Editeur: Makaka, collection La BD dont vous êtes le héros
  • Prix: 17€
  • Sortie: 11 juin 2015

La princesse vagabonde

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Le 10 avril dernier paraissait le premier volume de La princesse vagabonde, l’une des premières publications d’Urban China. Le deuxième livre de la série est aujourd’hui dans les bacs. Ce très bon manhua est signé Xia Da.
Pour vous rafraîchir la mémoire, relisez la chronique Case Départ du premier volume, en cliquant ici.

Résumé de l’éditeur :
Chine, 626. Li Changge a rejoint la province de Shuo dans l’espoir de lever une armée contre son oncle et assouvir ainsi sa vengeance. Travestie en homme, et promue au rang de capitaine grâce à son audace militaire, la princesse est aux prises avec les redoutables Turcs qui menacent le pays. Mais le jeu du pouvoir est en marche, et tout le monde ne voit pas cette ascension fulgurante d’un bon œil…

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La suite de ce très bon manhua est dans la même veine que le précédent tome : complots, guerre, ruse, déguisement et volonté de se venger, sont au cœur de l’album. Fondée sur un événement historique réel : la prise du pouvoir par la force de l’Empereur Tang en 626, le récit de Xia Da impressionne, envoûte et accroche.

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Dans ce deuxième tome, l’auteure de Little Yu continue de faire vivre de drôles d’aventures à son héroïne. Au passage, elle ne lui épargne rien : ni les bassesses de ses adversaires, ni sa traque par ses ennemis. Pour se protéger, comme dans le premier volet, elle se grime en homme afin d’être plus libre, d’être au plus près du pouvoir et enfin diriger la stratégie des combats. Accompagnée de son disciple, elle met en place des espions dans la ville et donne des consignes de combats. Celle que l’on appelle le Capitaine Li préfère néanmoins de nom de Changge, gagne le respect de ses supérieurs grâce à des ruses de guerre qui permettent à la région de repousser pour quelques temps les turcs au portes de la ville.

Si les ressorts de l’histoire semblent classiques, Xia Da y apporte du panache et de la fougue. Pourtant lorsqu’elle débute son projet, ses amis ne sont pas convaincus de l’idée, comme elle le confie : « À vrai dire, bon nombre de mes amis ne comprenaient pas pourquoi je voulais écrire La Princesse vagabonde. Little Yu connaissait un succès grandissant et laisser tomber une histoire que je maîtrisais et qui se vendait bien pour en débuter une autre, à l’avenir incertain, ne leur semblait pas être un choix judicieux. Et pourtant, je me suis mise à dessiner ».

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Cette envie de dessiner Li Changge est pourtant très ancienne : « L’idée de La Princesse vagabonde remonte au lycée, quand je gribouillais sur mes cahiers de brouillon. Pendant plus de dix ans, je l’ai gardée en tête pour la faire grandir et multiplier les facettes de l’héroïne. La fougue de l’adolescence, l’introspection des adultes, l’intense colère, les douces émotions, l’espoir, le désespoir, la compréhension des choses, la prise de conscience… ».

  • La princesse vagabonde, livre 2
  • Auteur: Xia Da
  • Editeur: Urban China
  • Prix: 12€
  • Parution: 12 juin 2015

Alcyon

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Clap de fin sur Alcyon, l’excellente série jeunesse de Richard Marazano et Christophe Ferreira, édité par Dargaud. Mythologie revisitée, action, humour et personnages attachants : tous les très bons ingrédients qui ont fait le succès de ce triptyque.

Résumé de l’éditeur :
Alcyon, Phoebe et Kirilos ont quitté les terres du roi Midas accompagnés de Cybèle, la fille de ce dernier. Ils sont toujours à la recherche du fameux collier d’Harmonie qui permettrait à leurs pères de payer la dette de leur tribu. Ils se dirigent maintenant vers la Phénicie, mais le groupe est poursuivi sans relâche par les hommes du mercenaire Aristion et par les harpies. Bientôt, ces dernières passent à l’attaque…

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Que dire de plus que nous ayons pu dire sur cette excellente série ? Rien, si ce n’est que c’est toujours aussi bon. Le duo Marazano-Ferreira continue de nous enchanter grâce à cette trilogie menée tambour battant. L’histoire de ressorts classiques ne l’est pourtant pas tant que cela. Il faut souligner que le scénariste fait vivre à son trio de personnages des aventures folles et originales où ils croisent des créatures fabuleuses de la mythologie grecque mais aussi de véritables méchants. Partis à la recherche du Collier d’Harmonie afin d’apaiser les tensions dans leur village et sauver leur deux pères, Alcyon et Phoebe ont été rejoint par Kyrilos depuis la fin du premier volume. Le lecteur découvre Alcyon sous un nouveau jour : têtu, boudeur mais tellement valeureux. Ses prises de bec avec Kyrilos, le spartiate sont fortes et souvent amusantes.

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Cette belle fable permet à Marazano de déployer tout son talent de conteur. Il dynamise son récit par des surprises et de rebondissements fréquents. Son histoire construite comme une quête initiatique ravira les plus jeunes d’entre nous, notamment par les belles valeurs véhiculées tout au long des trois albums : amitié, entraide, solidarité et courage.

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Pour la partie graphique, Christophe Ferreira continue de nous envoûter par un trait proche des dessins animés des années 80 et des mangas, un dessin expressif et coloré, qui colle harmonieusement à ce périple en Grèce Antique.

  • Alcyon, tome 3/3 : Le crépuscule des tyrans
  • Scénariste : Richard Marazano
  • Dessinateur : Christophe Ferreira
  • Editeur: Dargaud
  • Prix: 13.99€
  • Sortie: 17 mai 2015

Collection Vingt-quatre

de L’employé du moi

Après Une main en or (Jordan Crane) ou Cowabanga (Max de Radiguès), la collection Vingt-quatre des éditions L’employé du moi se dote de quatre nouveaux mini-récits : Barbecue (Bertrand Panier), Diane (Ron Regé Jr), Modèle Réduit (Cédric Manche) et Un corps (Lucie Castel et Philippe Vanderheyden).

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Résumé de l’éditeur : Un corps (Lucie Castel et Philippe Vanderheyden) :
Jean-Luc organise régulièrement de petites sauteries entre collègues dans un appartement témoin, pour tromper l’ennui de la vie de bureau dans son agence immobilière de province.Au cours d’une de celle-ci, Mattéo, dernier arrivé dans l’équipe, annonce avec arrogance son départ prochain pour un meilleur emploi. Dans la dispute qui suit, Jean-Luc tue le jeune homme à coup de poing devant deux employés. Jean-Luc promet à ses collègues qu’il fera disparaître ce corps encombrant et que tout pourra redevenir comme avant. Mais personne, pas même lui, ne peut vraiment y croire. Cet événement révèle peu à peu la grande fragilité de cet homme qui croyait avoir construit sa vie professionnelle et familiale sur du roc.

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Voilà un album original et singulier, extrêmement réussi ! Le récit très maîtrisé de Philippe Vanderheyden est construit comme un polar très sombre, mettant en scène quatre personnages (3 hommes et une femme) à la fois cyniques, parfois hautains et aux mœurs à la marge. Dans leur société, il est facile de dominer les autres psychologiquement mais aussi physiquement. En effet, pour passer le temps et ne pas penser à leur vie maritale si sérieuse ennuyeuse, ils aiment jouer ensemble avec leur corps à des jeux sexuels SM. Mais un soir, le ton monte et l’un d’entre eux tue un de ses camarades. Cacher le corps, mentir et refus d’être solidaire, tout est là pour accrocher le lecteur. Le dessin à la craie agrémenté par quelques traits de Lucie Castel joue sur les couleurs lumineuses qui tranchent avec le propos du récit.

  • Un corps
  • Scénariste : Philippe Vanderheyden
  • Dessinatrice : Lucie Castel
  • Editeur: L’employé du moi, collection Vingt-quatre
  • Prix: 4.90€
  • Sortie: juin 2015

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Résumé de l’éditeur : Modèle réduit (Cédric Manche) :
Modèle réduit est l’histoire d’un jeune père retranché depuis la naissance de son fils dans le grenier de la maison familiale. Visiblement incapable de faire face à l’arrivée d’un enfant, il s’emploie avec obsession à peaufiner une énorme maquette de train électrique, avec sa gare, son village, ses montagnes creusées de tunnels. Ce monde miniature et idyllique devient dans ses rêves le décor des premières rencontres avec celle qui deviendra sa femme, moments précieux et chéris qu’un bébé géant, titubant et maladroit vient envahir et menace de détruire à tout moment. Couché sur le plancher, ce père absent observe jour après jour à travers un trou du plancher la vie se dérouler sans lui, naviguant entre la honte, l’obsession, et l’amour pour les siens.

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Entre rêve et réalité, le récit de Cédric Manche envoûte, questionne, perturbe et pourtant c’est très agréable de ressentir autant d’émotions différentes à sa lecture. Il faut attendre pratiquement les dernières planches pour comprendre et reformer ce puzzle très réussi. Il faut souligner que l’auteur possède un don du découpage et une maîtrise narrative pour conter Modèle réduit. Ce père absent, voyeur, ayant peur de la vie et d’être père est en perte de repères depuis l’arrivée de son enfant. Sera-t-il à la hauteur ? Réussira-t-il à être heureux ? Pour concentrer son attention sur autre chose, il construit une maquette de train, joue et reste un grand enfant. En attendant… Le trait au lavis de l’un des fondateurs de L’employé du moi lui permet de livrer une histoire douce et lente. Ce 24eme livre de la collection 24 clôture la collection vingt-quatre.

A noter que la Collection Vingt-quatre des éditions L’employé du moi a aussi proposé deux autres albums en décembre 2014 : Diane de Ron Régé Jr, ainsi que Barbecue de Bertrand Panier.

  • Modèle réduit
  • Auteur : Cédric Manche
  • Editeur: L’employé du moi, collection Vingt-quatre
  • Prix: 4.90€
  • Sortie: juin 2015

Jurassic Piou

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Jurassic World est sur tous les écrans du monde entier, la franchise atteint des sommets en France et ailleurs depuis sa sortie. En excellent clin d’œil, c’est le moment qu’a choisi l’éditeur Monsieur Pop Corn pour dévoiler le quatrième recueil d’histoires du Piou dans Jurassic Piou signé Baba, Tartuff et Lapuss.

Résumé de l’éditeur :
Le Piou offre aux lecteurs une plongée délirante dans le Jurassique ! Toujours aussi drôle et gaffeur, notre volatile préféré va mettre sa pagaille habituelle au temps des dinosaures.

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Prépublié dans le magazine Spirou, Le piou connaît son premier album en édition, Idiot d’oiseau en 2009. Dupuis édite alors le deuxième recueil d’histoires du petit oiseau avant d’arrêter. C’est grâce à un financement participatif sur internet (Ulule) que le troisième paraît en 2013, World Tour. Monsieur Pop Corn, heureux de ce succès propose alors le quatrième volume.

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Cervelle d’oiseau et de petit-pois, Le Piou balade ses rondeurs à l’âge préhistorique. Entouré de dinosaures et monstres immenses, il passe son temps à essayer de manger, courir et aider ses congénères plus idiots que lui. Les mini-récits de Lapuss se composent de gags en une planche, plus ou moins réussi. Rafraîchissant et souvent drôle, les histoires muettes raviront les petits comme les grands. Les situations cocasses et amusantes sont avant tout anachroniques, dans la veine des Pierrafeu ou de Nab (Herlé et Windenlocher, Dargaud).

La partie graphique de Baba, aidé par Tartuff pour les couleurs, est très réussie. Les expressions du Piou précises permettent, elles aussi, d’apporter une touche d’humour. Alternant avec des illustrations pleine page, les planches bénéficient d’un trait lisible et d’un découpage dynamique.

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La maison d’édition Pop Corn qui fut créée en 2010, a pour but de rendre aux auteurs toute la place qu’ils méritent et ainsi « à aller jusqu’au bout de leurs envies, à faire un livre qu’ils pourront assumer et présenter avec fierté parce qu’il leur appartient ». Les trois créateurs de la structure ajoutent aussi : « Pour nous, trouver un auteur et l’accompagner dans la création de l’œuvre qu’il désire est une ligne de conduite, c’est le seul chemin vers les livres sincères que nous souhaitons éditer ».

  • Le Piou, tome 4 : Jurassic Piou
  • Scénariste : Lapuss
  • Dessinateur : Baba
  • Editeur: Monsieur Pop Corn
  • Prix: 12€
  • Sortie: 11 juin 2015

 Hiver rouge

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Anneli Furmark nous plonge dans la Suède des années 70, au cœur des luttes ouvrières communistes, à travers la très belle romance entre Ulrik et Siv, Hiver rouge. Ce roman graphique est publié par les éditions çà et là.
Résumé de l’éditeur :
Hiver rouge est une histoire d’amour en plein cœur de l’hiver suédois vers la fin des années 1970, dans une petite ville du nord du pays. Les sociaux-démocrates ont récemment perdu le pouvoir, divers groupes communistes s’activent au niveau national mais aussi dans les rues et les entreprises de la bourgade. Mère de trois enfants et employée à la section jeunesse locale du parti social-démocrate, Siv tombe amoureuse d’un jeune maoïste, Ulrik, arrivé du sud de la Suède pour travailler à l’aciérie du coin tout en militant pour son parti politique. Les enfants de Sirv observent ce qui se passe mais ne comprennent pas vraiment le petit manège des adultes.
L’un des objectifs d’Ulrik est d’infiltrer le syndicat des ouvriers de l’aciérie, où travaille également Börje, le mari de Siv et militant social-démocrate. Quand le chef du groupe d’Ulrik découvre que celui-ci entretient une relation avec Siv, Ulrik est convoqué par les membres de son groupe et accusé de les espionner pour le compte de Börje. Ils obligent alors Ulrik à quitter la ville sur le champ, laissant Siv seule alors qu’elle vient de tout avouer à son mari et à ses enfants.

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Le très beau récit d’Anneli Furmark est un subtil mélange entre un engagement militant et un amour quasi interdit. Ulrik est un jeune militant communiste, qui travaille dans une aciérie. Il fait parti d’une cellule du groupe politique, militante et prête à infiltrer tous les réseaux suédois (comité d’entreprise, syndicats, associations sportives ou culturelles) afin d’étendre son influence sur la population. Pour cela, ils se basent sur la stratégie utilisée dans les pays de l’est, qui a fait ses preuves. Ce petit noyau d’hommes se rassemble fréquemment lors de réunions où la parole n’est pas si libre que cela. Lorsque l’un d’entre eux ne suit pas les préceptes du Parti, il est mis au ban.

hiver rouge (2)
Le jeune homme est amoureux de Siv, une femme mariée à Börje qui la délaisse. Mère de deux enfants, elle se cache pour entretenir cette liaison, en s’inventant des réunions ou en mentant. Comme son mari, elle est plutôt de centre gauche, social-démocrate. Non seulement, cela ne plait pas à Ulrik, qui est plus radical dans ses idées mais lorsque leur liaison est découverte par la cellule militante, il est obligé de partir de la ville de Norrbotten.

Cette belle chronique sociale se déroule en Suède, au zénith de son apogée dans les années 70, multi-culturelle, prospère et pas encore touchée par la crise. Ce grand pays peu peuplé attire les convoitises et notamment le Parti Communiste Russe, qui lorgne sur cette contrée proche. Ce drame amoureux (le déchirement entre les deux amants, la lutte très dure) est bien mis en scène par Anneli Furmark, une auteur suédoise née en 1952, qui a publié son premier album en 2002, après avoir été peintre et illustratrice (cela s’en ressent dans ses planches en couleurs directes à l’encre, d’une très belle tenue, envoûtante). Elle a étudié les Beaux-arts à l’Académie des Arts d’Umeå. Après Peindre sur le rivage (Actes Sud – L’an 2, 2010) et Centre de la Terre (çà et là, 2013), elle a bénéficié d’une résidence d’auteur à Angoulême pour le dernier album de cette trilogie en 2014.

  • Hiver rouge
  • Auteure: Anneli Fumark
  • Editeur: çà et là
  • Prix: 18€
  • Parution: 12 juin 2015

Zombie Walk

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Le 9 mai 2014, les éditions Long Bec publiaient le premier volume de Zombie Walk, scénarisé par Fabrice Link et mis en image par Guiseppe Manunta. Alors que la ville de Strasbourg connaissait un fléau ravageur qui transformait ses habitants en zombies, Laura et Fabio tentaient de comprendre l’origine de la maladie et essayaient de survivre parmi ces êtres décharnés. Dans le nouvel opus, L’espoir, le couple part pour Marseille afin de quitter au plus vite le continent. Pour ce deuxième volet, le dessinateur arrive seul aux commandes.

Afin de vous rafraîchir la mémoire, relisez notre chronique du premier tome, en cliquant ici.

Résumé de l’éditeur :
Nous retrouvons les deux personnages principaux du premier album, Mary et Franck, quelque part dans le nord de l’Italie, où leur ballon dirigeable s’est posé… Par ailleurs, à Marseille, nous découvrons de nouveaux héros, Laura et Fabio. Tous sont en proie à tout un continent envahi par les zombies, où la seule planche de salut semble être la voie maritime…. Mais avant d’en arriver là, nos personnages vont être confrontés aux bassesse de l’âme humaine, surtout en ces temps plus que troublés : les uns vont notamment rencontrer un mystérieux seigneur complètement mégalo, tandis que les autres croiseront la route des membres du laboratoire pharmaceutique de sinistre mémoire, à l’origine de l’épidémie de morts-vivants …

zombie walk (3)
Prévue en 5 tomes, la série Zombie Walk continue son petit bonhomme de chemin et plaira toujours autant aux amateurs de ce genre littéraire et cinématographique qu’est l’horreur. Alors que dans le premier volume, seule la ville de Strasbourg était touchée, dans ce nouvel opus, le lecteur découvre que l’épidémie s’est propagée à grande vitesse et que toutes les grandes cités occidentales sont touchées. Les zombies avancent donc sur la planète entière. Même s’il reste des poches (des pays) non-contaminés, il est difficile de s’y rendre. Pour quitter la France, les contrôles sont stricts et seuls les possesseurs de visa (après une prise de sang), précieux sésame, peuvent prendre un navire.

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Au milieu de toute cette agitation, Laura et Fabio tentent de monter à bord du paquebot. Départ de Strasbourg, déplacement à moto, arrivée sur les quais et trajet … les rebondissements sont nombreux et gâchent la fuite du couple. La jeune femme a très peur. Amputée de son bras dans le premier volet, avant que le poison mortel ne l’atteigne, elle peut compter sur tout l’amour de son compagnon, qui se révèle dans ce tome comme un excellent manieur d’armes.

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Seul pour continuer la saga, Guiseppe Manunta réussit parfaitement son projet. Bien écrit, il est de nouveau très bien mis en image. Ce thriller est porté par son trait en noir et blanc, toujours aussi vif et qui imprime un très grand rythme au récit.

  • Zombie walk, tome 2 : L’espoir
  • Auteur: Guiseppe Manunta
  • Editeur: Long Bec
  • Prix: 14€
  • Parution: 05 juin 2015

Shôchû on the rocks

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Après les excellents Radiant de Tony Valente ou Ogrest de Mig, voici une nouvelle série manga proposée par Ankama : Shôchû on the rocks, une aventure fantastique signée Carole Bartier et Saïd Sassine.

Résumé de l’éditeur :
Alors qu’il tente d’oublier l’échec de son examen de dernière année de médecine, Silène Darwin fait la tournée des bars. Totalement ivre, il accepte un marché en échange d’un verre du meilleur des Shochu, un alcool fort produit par les créatures du monde de Djezel. À son réveil, un curieux garçon, Vega Shipman veut l’accompagner pour honorer sa promesse… Que lui réserve cette nouvelle destinée ? Qui est cet inconnu qui le force à quitter famille et amis ?

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Le manga seinen de Carole Bartier est construit comme une belle fable sombre et fantastique. Créatures, personnages à la psychologie complexe, magie, humour, tous les ingrédients sont réunis pour faire passer un excellent moment de lecture. Des thématiques fortes sont mises en lumière dans l’histoire : la colère, la vengeance, la solitude, la manipulation, l’humiliation et l’ambition.

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Manga à la française, la scénariste mise avant tout sur son héros principal pour imprimer du rythme : comme chez Seth dans Radiant, Silène est un être un peu imbu de sa personne, très (trop?) sûr de lui, tricheur et immature. Ce postulat de départ permet de distiller une belle dose d’humour par ce côté un peu narcissique et hautain. Rapidement le jeune homme est confronté à ses limites et notamment par son père, professeur à la faculté de médecine, présent lors de son ultime épreuve de validation. Pour l’accompagner dans cette événement, il a deux amis de fac : Rita et James, son amoureux secret.

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Le public connaît bien Saïd Sassine puisqu’il est le dessinateur de Wakfu avec Toth chez le même éditeur. Son trait en noir et blanc agrémenté de très beaux effets de gris, est précis et très fouillé.

  • Shôchû on the rocks, volume 1
  • Scénariste : Carole Bartier
  • Dessinateur : Saïd Sassine
  • Editeur: Ankama
  • Prix: 7.95€
  • Sortie: 19 juin 2015

Fiction squad

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Humpty Dumpty a été victime d’une tentative d’assassinat. Pour trouver le coupable, le détective Franckie est sur le coup. Publié par Glénat, Fiction Squad, de Paul Jenkis et Ramon Bachs déroule cette enquête dans un univers féerique sur toile de fond de guerre entre les Reines et les Sorcières.
Résumé de l’éditeur :
Bois-des-Contes est un lieu assez cosmopolite, mais aucun endroit n’est plus dangereux que la cité de Rimes, située au fin fond du royaume de l’enfance. Ici, Franckie Mack, détective raté issu d’un roman policier jamais terminé, est sur le point de dévoiler une conspiration susceptible de détruire le monde des contes de fées ! Tout commence lorsque Franck et son assistant, Simple Simon, sont mis sur une affaire : le meurtre d’un certain Humpty Dumpty, jeté du haut d’une tour. Dans leur enquête, ils croiseront la route d’Alice, Dorothy du magicien d’Oz, mais aussi de certains personnages de Fairy Quest.

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Après Fairy Quest (avec Humberto Ramos, Glénat), Paul Jenkis nous plonge de nouveau dans le monde des Bois-aux-Contes, un univers féerique (spin-off de la série-mère) où le lecteur croise les héros des dessins animés de son enfance (Alice aux pays des merveilles, Pinocchio, Le magicien d’Oz…) mais aussi des singes ailés et toutes sortes de créatures fabuleuses. Pour cette nouvelle série, prévue en diptyque, le scénariste américain réinterprète les fables enfantines façon polar noir.

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Il mise sur des personnages connus de tous mais aussi sur Franckie, un détective peu compétent, qui va se retrouver bien malgré lui dans un engrenage. Accompagné par Simon, son assistant un peu simplet, il va de mal en pis, entre guet-apens, coups multiples et Reines des Cartes. Si l’univers de Fiction Squad est formidable, très écrit et bien imaginé, le récit ne nous convainc pas réellement. Rebondissements, bagarres, atmosphère lourde, pourtant tout partait bien.

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Pour la partie graphique, Ramon Bachs s’en sort avec les honneurs. Son trait entre comics et cartoons est parfait pour retranscrire l’univers des contes du récit. Le dessinateur espagnol (Civil war : ligne de front, avec le même scénariste) réussit à bien camper les célèbres personnages afin que tous les lecteurs puissent les reconnaître.

  • Fiction squad, volume 1
  • Scénariste : Paul Jenkins
  • Dessinateur : Ramon Bachs
  • Editeur: Glénat, collection Graphica
  • Prix: 13.90€
  • Sortie: 09 juin 2015

Sanctuaire Genesis

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Sanctuaire Genesis est le préquel à Sanctuaire, le succès éditorial et critique de Christophe Bec et Xavier Dorison. Publié par Les Humanoïdes Associés, le premier tome de ce diptyque est scénarisé par Christophe Bec, Philippe Thirault et mis en image par Stefano Raffaele.
Résumé de l’éditeur :
Syrie, désert de Ras-Shamra, 1934. Un paysan découvre ce qui semble être l’entrée d’un immense temple sous-terrain. Des fouilles archéologiques prennent place sous la direction du professeur Delorme, spécialiste de la culture Ougarit. Mais ce chantier éveille d’autres intérêts et un détachement de nazis prend possession des lieux. Ils utilisent les chercheurs pour réveiller Môth, divinité maléfique dont ils entendent faire l’arme ultime…

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En l’an 1220, des chevaliers teutoniques se rendent dans les montagnes du Djebel, en Syrie. A leur tête, un évêque est venu défier une présence démoniaque au cœur de cette cité antique. Cette gigantesque créature est lovée dans ce lieu étrange depuis de centaines d’années. Alors qu’ils sont ici pour la terrasser, tels des kamikazes, les hommes se suicident, muent par une force incontrôlée. Seul survivant, l’évêque se cache et raconte cette mésaventure dans un grimoire, méconnu par ses pairs.

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En 1934, un paysan qui labourait son champ, voit son sol s’effondrer et tomber dans un lieu effrayant. Autour de lui, il découvre des dizaines de squelettes, des centaines d’araignées et des tablettes gravées d’écritures anciennes. Après avoir prévenu les autorités, Delorme, un archéologue se rend sur place pour étudier les fouilles…

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Alors que la série Sanctuaire était très réussie, angoissante à souhait et très novatrice, Sanctuaire Genesis nous convainc beaucoup moins. Ce préquel à la série-mère mise sur une idée déjà très exploitée en littérature et en bande dessinée : des forces maléfiques utilisées par les Nazis pour renforcer leur pouvoir sur les autres êtres humains. Tel les films d’Indiana Jones, le duo de scénaristes Bec-Thirault ne fait donc pas dans l’innovation. Il manque cette petite chose qui aurait fait glisser l’histoire vers un moment de vrai plaisir. Il faudra donc muscler l’intrigue dans le second volet pour enfin faire décoller le récit.

Le gros point fort de ce premier album réside dans la partie graphique de Stefano Raffaele. Son trait réaliste apporte le souffle épique qui manque à l’histoire. Dans les premières pages, le dessinateur italien de Sarah (Christophe Bec, Dupuis) livre des planches fortes et notamment la représentation de Moth, le démon.

  • Sanctuaire Genesis, tome 1
  • Scénaristes : Christophe Bec et Philippe Thirault
  • Dessinateur : Stefano Raffaele
  • Editeur: Les Humanoïdes Associés
  • Prix: 14.20€
  • Sortie: 03 juin 2015

Et pour quelques pages de plus…

Pour compléter notre sélection de la semaine, Case Départ vous conseille aussi les albums suivants :

Maly Siri’s Pin Up Art

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Après les excellents albums de Billy Brouillard (Guillaume Bianco), Les carnets de Cerise (Aurélie Neyret et Joris Chamblain), Chemin perdu (Amélie Fléchais) ou encore Marie-Antoinette carnets d’une reine (Benjamin Lacombe), la collection Métamorphose des éditions Soleil propose Maly Siri’s Pin up Art, un hommage illustré aux magazines dédiés à ce genre.

Résumé de l’éditeur :
Imaginé par Maly Siri et préfacé par Chantal Thomass, ce beau livre dont le graphisme et le concept font écho aux magazines d’époque résonne comme une invitation sexy à pénétrer le monde envoutant des Pin-Up.
Maly Siri’s Pin-Up Art Good Girls / Bad Girls soulève deux thèmes :
– Au recto, les « Good Girls» : les « girls next door », les vahinés au sourire enchanteur, les Peggy Sueet autres petites ménagères en tablier et petticoat… Leur charme vient de leur caractère pétillant et de leur candeur apparente.
– Et au verso, les « Bad Girls » : les vamps au regard fardé et sensuel, les espionnes, les chanteuses de blues mélancoliques et autres désaxées… Le fait qu’elles soient conscientes de leurs charmes les rend d’autant plus… dangereuses.

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Maly Siri s’est inspirée de documents de l’époque (entre 1930 et 1950), de couvertures de magazines, d’affiches ou de publicités pour rendre un hommage à ces femmes très sexy. Cet ouvrage de 128 pages se veut un pastiche dédié à ce genre pictural de la pin up. Pour accompagner les illustrations, des textes sont signés JC Deveney, Vincent Raymond et Voldy Voldemar, ainsi qu’une préface de Chantal Thomass.

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Maly Siri est née en 1985. Après l’obtention de son diplôme à l’école Emile Cohl en 2006, elle commence son travail de dessinatrice de bande dessinée aux éditions Akileos, Dupuis ou Le Lombard. En 2010, elle s’installe à Montréal et devient pin up artist et travaille ainsi pour la firme anglaise de haute couture Vivienne Westwood où elle conçoit les égéries de plusieurs parfums. Elle effectuera le même travail d’illustration pour deux parfums de la marque Playboy.

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  • Maly Siri’s Pin up Art
  • Auteur: Maly Siri
  • Editeur: Soleil, collection Métamorphose
  • Prix: 24.95€
  • Parution: 27 mai 2015

Monika

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Les éditions Dupuis proposent le premier tome Monika, intitulé Les bals masqués, leur nouvelle série fantastico-érotique signée Thilde Barboni et Guillem March.
Résumé de l’éditeur :
Monika, vidéaste et plasticienne, accepte de cacher Théo, génial inventeur sur le point de construire un androïde convoité. Avec l’aide de son ami hacker, Monika enquête sur sa sœur disparue. Elle est alors entraînée dans le monde interlope des « bals masqués »… Elle rencontre et séduit Christian Epson, le dernier homme à avoir vu Erika. Charismatique, Epson est un politique et est en voie d’accéder aux plus hautes marches du pouvoir. Mais des attentats éclatent et viennent troubler le jeu voluptueux de la performeuse.

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Le récit de Thilde Barboni est construit comme un thriller où les femmes très dénudées sont au cœur de l’album. Disons-le tout net, le scénario de l’auteure ne nous convainc guère. Il faut dire que la profusion de personnages perd le lecteur assez rapidement. Le ton lancinant du récit n’accroche pas non plus le lecteur. Psychologue de formation, la scénariste belge met en scène une héroïne très (trop ?) complexe : Monika, et par son entremise l’ombre de sa sœur Erika, aime se déguiser, se grimer avec des perruques des plus fantasques. La jeune femme séduisante et belle est très troublée par la disparition de sa sœur, qui n’avait pas de bonnes relations avec elle et qui est toujours marquée par la mort de sa mère.

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Le tournant fantastique est aussi déroutant : Monika vient en aide à son ami Théo, un chercheur qui a volé les plans de son ancien employeur qui lui permettra de créer un androïde. Le récit navigue entre rêve et réalité. Ajouter à cela des jeux de séduction érotiques et l’on s’y perd.

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Le point fort de Monika est sans aucun doute la partie graphique. Le dessin de Guillem March est à la fois sensuel et très érotique sans en faire trop, toujours avec élégance et sans vulgarité. Le trait fin de l’auteur espagnol est précis et fouillé et ses couleurs sont elles aussi formidables. Le deuxième volume devra néanmoins muscler son récit s’il veut enfin accrocher le lecteur.

  • Monika, tome 1 : Les bals masqués
  • Scénariste : Thilde Barboni
  • Dessinateur : Guillem March
  • Editeur: Dupuis
  • Prix: 14,50€
  • Sortie: 7 mai 2015

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