Les lourds et l’Amour

Tristan qui vous dit que vous êtes tout et qu'il n'est rien sans vous, est aussi lourd que Don Juan qui vous dit qu'il est tout et que vous n'êtes rien sans lui.
Sont lourds, tous ceux qui cherchent à forcer l'amour, à se faire aimer de gré ou de force ou de vous aimer malgré vous, malgré tout.
Ce n'est pas un vol, mais un viol.
C'est ce que j'appelle : de l'amour ultra-violé, parce qu'il est ultra violent.
On se demande alors : s'ils sont lourds parce qu'ils souffrent
ou s'ils souffrent parce qu'ils sont lourds ?
Nu l'un, ni l'autre.
Ils sont lourds, parce qu'ils cherchent à vous faire souffrir
Ils vous forcent à partager leur souffrance
Qui ne peut diminuer... qui ne peut qu'augmenter
Parce qu'elle n'entraine pas, elle enchaine et aliène.
Leur pesanteur est là pour plomber toute liberté...
Pour vous empêcher de respirer,
Jusqu'à rendre l'air irrespirable.
C'est toxique et sans espoir de désintoxication.

C'est Roméo qui déclare à Juliette qu'il n'est rien, qu'elle n'est rien...
Mais qu'ensemble ils pèsent plus que tout. C'est du lourd.

C'est Quaïs dans son amour de Leïla qui croit que la flamme qui brûle en lui, peut tout brûler si on essaye de l'éteindre.
C'est lourd même si ça vaut le détour...

Tous ces feux qui se déclarent ne déclarent pas l'amour mais la lourdeur des amoureux malheureux... aussi tristes que la littérature qu'ils ont attristée.

Y a-t-il au moins un contre-exemple, un seul ?

Oui l'exemple de celui qui te donne tout sans rien exiger en retour...
AMOR FATI
C'est cela l'amour, source inépuisable dont tu ignores le nom, l'adresse et la profession qui t'a tout donné, jamais abandonné
et que tu appelles Dieu pour ne pas passer pour un niais.