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Broken Soup

Publié le 26 juin 2015 par Adtraviata

Broken Soup

Quatrième de couverture :

Un jour, à la caisse du magasin, un inconnu tend à Rowan un objet qu’elle aurait laissé tomber par terre. C’est le négatif d’une photographie. On y distingue un visage radieux. Cela fait deux ans que Rowan ne sait plus ce que c’est, un visage radieux. Depuis la mort de son frère Jack, Rowan doit faire face. Ses parents se sont séparés, sa mère a perdu goût à la vie. Et c’est elle, Rowan, à quatorze ans, qui élève sa petite soeur au quotidien. Mais comment quelque chose qui ne nous appartient pas peut-il transfigurer l’existence ? Rowan est persuadée que ce négatif n’est pas à elle. Pourtant, il va révéler bien des secrets, et éclairer sa vie d’un jour nouveau.

Quel beau roman que ce Broken Soup ! Difficile de ne pas admirer Rowan dans son parcours de fille qui a perdu son frère (pas de mot pour cela, de même que pour les parents ayant perdu un enfant) dans des circonstances tragiques et qui s’occupe bravement de sa soeur et de la tenue de la maison, tout en veillant à préserver son indépendance.

Une ligne qui va bouger quand les révélations concernant ce fameux négatif vont s’enchaîner et que Rowan va pouvoir apprécier et compter sur le soutien de ses nouveaux amis, Bee, sa nouvelle copine, Harper, le routard qui parcourt le monde dans une vieille ambulance reconvertie en van, Carl, le père de Bee… Et comme la vie, ses amis, la romancière prennent soin de distiller progressivement ces révélations, on y croit, on se laisse prendre par la main et on suit le bouleversement initiatique de cette fille qui porte un deuil terrible, surtout parce que ses parents ont tellement lâché prise. On admire au passage la formidable capacité de résilience et le sens de la répartie de l’adorable Stroma, la petite soeur de six ans qui, mine de rien, porte elle aussi Rowan à bout de bras.

On a la gorge serrée mais on sourit aussi devant le sens de l’autodérision de la jeune fille. Tout n’est pas entièrement résolu à la fin, tout n’est pas parfait – la vraie vie, en somme – mais on aura pris une belle leçon de vie et on aura passé un excellent moment en compagnie de Rowan et Harper. Je leur souhaite, à eux et à leur petit monde transformé à jamais par l’épreuve de la mort et du deuil, le meilleur possible.

« Une autre aurait peut-être ménagé davantage Stroma mais moi, j’ai été assez directe. Je crois qu’elle le méritait. De toute façon, je n’ai jamais été douée pour enrober les choses. Papa et maman ne nous ont pas habitués à cela. Je ne ferai jamais la queue pour admirer une statue qui pleure, une femme qui aurait la faculté de guérir les malades par imposition des mains ou le visage de Jésus dessiné sur une tortilla. Je n’ai jamais cru que Jack, perché sur un nuage, nous observait depuis sa nouvelle demeure, ou qu’il allait se réincarner dans le futur, par exemple en sage-femme indienne ou en gardien de chèvres dans les Andes.

En revanche, je crois dur comme fer à certains miracles. Ceux qui ont lieu ici-bas, tous les jours, et qu’on ne remarque pas. Les miracles de la probabilité, comme par exemple le fait qu’on naisse tels qu’on est et pas autrement. » (p.149-150)

Jenny VALENTINE, Broken Soup, traduit de l’anglais par Marie-Claude Mapaula, L’école des loisirs, 2014

L’avis de Clarabel et de Nadael

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