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[Critique] POLTERGEIST (2015)

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] POLTERGEIST (2015)

Titre original : Poltergeist

Note:

★
★
☆
☆
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Gil Kenan
Distribution : Sam Rockwell, Rosemarie DeWitt, Jared Harris, Jane Adams, Saxon Sharbino, Kyle Catlett, Kennedi Clements…
Genre : Épouvante/Horreur/Remake
Date de sortie : 24 juin 2015

Le Pitch :
Lorsque les Bowen arrivent dans leur nouvelle maison, d’étranges phénomènes ne tardent pas à se produire. La petite Madison en particulier, semble très réceptive à la présence d’esprits manifestement mal intentionnés. Quand elle disparaît mystérieusement, ses parents, désespérés, font appel à une équipe de chercheurs en paranormal. Un terrible combat contre les poltergeists débute alors…

La Critique :
Réalisé par Tobe Hooper, mais piloté dans l’ombre par Steven Spielberg, en 1982, Poltergeist premier du nom est un classique parmi les classiques. Plus de 30 ans plus tard, cette histoire d’une famille américaine confrontée à un terrifiant esprit frappeur fonctionne toujours bien et témoigne d’un savoir-faire unique, ancré dans la grande tradition des productions du papa de E.T. et des livraisons du studio Amblin. Bien sûr, certains effets-spéciaux, révolutionnaires au début des années 80, semblent aujourd’hui datés, mais l’essence du film n’a rien perdu de son éloquence, à l’instar des frissons, toujours aussi efficaces.
Mais pourquoi avoir voulu lancer un remake ? Franchement, on ne se pose plus la question tant la démarche est courante depuis quelques années. Cela dit, il y a remake et remake. Parfois, à de rares exceptions, la relecture est pertinente, comme pour La Coline a des yeux ou La Dernière Maison sur la Gauche, mais souvent le résultat est au pire affligeant, au mieux complètement dispensable. Et d’ailleurs, c’est ce qu’est Poltergeist 2015 : dispensable et sans grand intérêt pour quiconque a vu et apprécié l’original.

Poltergeist-remake

On prend donc les mêmes et on recommence. En bon produit opportuniste qui essaye de légitimer son existence, le film change deux ou trois trucs, comme certains prénoms et l’ajout d’une fille aînée dans la famille, mais c’est tout. L’essentiel est là et jamais le remake n’arrive ne serait qu’au niveau de la cheville de son illustre modèle.
On le sait, la présence de Sam Raimi à la production, via sa boite Ghost House Pictures, ne rime que très rarement avec qualité. Si le cinéaste reste un cador quand il réalise, ce n’est pas le cas quand il produit. Poltergeist ne fait pas exception et l’incompréhension quant à l’implication de Raimi est totale. Long-métrage uniquement motivé par l’appât du gain, cette énième histoire de maison hantée est en pilotage automatique et ne cherche jamais à se démarquer, préférant jouer la sécurité. Si Insidious, tout en lorgnant du côté de Poltergeist arrivait à se justifier tout en réservant de jolis frissons, le film de Gil Kenan fait du sur-place (Monster House, du même réalisateur, était pourtant vraiment bon). Écrit avec les pieds par David Lindsay-Abaire (pourtant impliqué dans les excellents Le Monde Fantastique d’Oz et Rabbit Hole), Poltergeist ne fait que maquiller grossièrement les idées de son prédécesseur. La télé est là, le passage vers l’autre monde aussi, tout comme les morts sortant de terre. Les nouvelles technologies permettant de mettre les bouchées doubles niveau spectacle, le scénario ne tente même plus d’instaurer une ambiance prégnante et multiplie les facilités. Tranquillement, voire péniblement, sans fulgurance aucune, le long-métrage arrive à son terme, et reste cantonné dans une zone de confort assez révoltante si on considère qu’il s’attaque frontalement à un mythe du cinéma d’épouvante.

Tout le charme du film de Tobe Hooper est absent de ce remake. Poltergeist 2015 n’est qu’un projet parmi d’autres. Même les acteurs n’y croient pas vraiment. Sam Rockwell en premier lieu, fait le job mais sans trop s’investir non plus. Seuls les gamins y vont franchement. Kennedi Clements tout particulièrement, qui remplace l’emblématique Heather O’Rourke, alias la fameuse Carol Anne, avec un mimétisme plutôt troublant.
Tout n’est pas à jeter pour autant. Poltergeist est avant tout (seulement ?) destiné aux plus jeunes. À ceux qui n’ont jamais vu le premier (mais qui devraient plutôt que d’aller dépenser 10 € au cinéma pour voir celui-là). Parfois, il fonctionne. Parfois seulement. Le problème ne venant pas du fait qu’il soit ridicule ou à la ramasse, mais de son caractère plan-plan et sans relief. Le monument de Tobe Hooper peut dormir tranquille. Ce gros coup d’épée dans l’eau s’avère aussi vain et inutile que prévu.

@ Gilles Rolland

Poltergeist-2015-cast
Crédits photos : 20th Century Fox


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