Titre original : Terminator Salvation
Note:
Origines : États-Unis/Angleterre/Allemagne
Réalisateur : McG
Distribution : Christian Bale, Sam Worthington, Anton Yelchin, Bryce Dallas Howard, Moon Bloodgood, Common, Michael Ironside, Helena Bonham Carter, Terry Crews…
Genre : Science-Fiction/Action/Fantastique/Suite/Saga
Date de sortie : 3 juin 2009
Le Pitch :
Skynet n’a pas réussi à tuer John Connor en envoyant ses Terminators dans le passé. L’Apocalypse a néanmoins eu lieu et désormais, l’entité cybernétique toute puissante règne sur une planète où ne subsistent que quelques humains. John Connor de son côté, a embrassé sa destinée et est devenu le chef de la résistance contre les machines. Sa rencontre avec Marcus, ayant étrangement échappé au quartier des condamnés à mort, va semer le trouble. Peut-il faire confiance à ce mystérieux personnage qui affirme lui aussi vouloir détruire Skynet ? La guerre ne fait que commencer…
La Critique :
Les films de la saga Terminator ont basé leur dynamique sur l’idée d’une apocalypse provoquée par les machines. Dès le premier volet, James Cameron nous a offert de fugaces visions de ce futur chaotique marqué par la suprématie de Skynet et de ses Terminators et son amoncellement de cranes humains sur le champs de bataille. Le deuxième épisode est allé plus loin, notamment grâce à une technologie plus aboutie. Le troisième quant à lui, se terminait alors que les machines lançaient l’assaut. En toute logique, profitant du fait qu’Arnold Schwarzenegger avait mis un terme provisoire à sa carrière d’acteur pour embrasser ses objectifs politiques, le quatrième volet allait enfin pouvoir prendre pied dans un futur devenu présent, et voir John Connor adulte, organiser la rébellion des humains contre un ennemi omniscient et surpuissant.
Tourné dans l’optique de donner un nouvel élan à la franchise, Terminator Renaissance marque en effet une tournure primordiale. Depuis la sortie du film, en 2009, le projet de continuer dans cette voie et de faire le trait d’union avec les films de Cameron, à savoir illustrer l’envoi de Kyle Reese par John Connor dans le passé, est tombé à l’eau. Au lieu de poursuivre dans la lignée futuriste, Terminator Genisys a préféré jouer la carte du remix, en oubliant complètement Terminator Renaissance (et Terminator 3 tant qu’on y est). Est-ce dommage ? Terminator Renaissance était-il parvenu à poser de solides bases pour une potentielle suite de long-métrages ? Globalement, même si le travail de McG n’est pas parfait, on peut répondre à cette question par l’affirmative.
Outre le fait qu’il joue la carte de l’audace, Terminator Renaissance brille en premier lieu par son casting. La nomination de McG, réalisateur du diptyque Charlie et ses Drôles de Dames (mauvais films mais gros succès), à la tête d’un film Terminator n’a pas soulevé une grande vague d’enthousiasme. Le cinéaste se devait de faire ses preuves. La distribution par contre, a tout de suite attiré l’attention. Pour Christian Bale, connu pour la pertinence de ses choix, mais aussi pour Sam Worthington, nouvelle star choisie par Cameron pour tourner dans son Avatar. Sans oublier le duo féminin hyper classe composé de Bryce Dallas Howard et d’Helena Bonham Carter et une kyrielle de seconds rôles massifs, à commencer par le trop rare Michael Ironside. Rassurant donc.
L’histoire quant à elle, semblait également oublier Terminator 3 et se concentrait sur l’ascension dans la hiérarchie de la résistance de John Connor. En gros, Connor n’est pas encore le héros de la guerre et tout reste à faire pour démontrer à Skynet qu’en face, les humains ne sont pas que des fourmis qu’il suffit de balayer du pied.
Le problème majeur du scénario se situant dans l’arrivée dans l’équation d’un hybride incarné par Worthington et dont l’utilité est toute relative, malgré les tentatives du film pour nous le rendre légitime. Pas forcément gênant, ce personnage tombe un peu comme un cheveux sur la soupe et amoindrit l’impact qu’est censé avoir John Connor. Pour autant, le script, bien que bancal, se tient, et tant pis si la fin, en annonçant une suite, cantonne toute l’entreprise à une espèce de luxueuse introduction.
Visuellement plutôt spectaculaire, Terminator Renaissance démontre du talent d’un McG moins dissipé qu’à l’accoutumé. Sombre et violent, son long-métrage arrive parfois même à renouer avec l’identité des visions futuristes des deux premiers films. Pas suffisamment mais néanmoins, l’effort mérite d’être souligné. Porté par des comédiens en forme, le film fait le job, pense au fan (l’apparition d’un Arnold numérique tend à le prouver) et arrive à rallier le point A et le point B tant bien que mal. Marqué par une genèse plutôt difficile, pas assez légitime pour une majorité des fans et récemment mis à mal par Schwarzenegger lui-même, Renaissance est un film maudit. Le genre de projet basé sur une bonne idée, de plus motivée par la volonté de faire réellement avancer l’histoire, mais trop bordélique pour convaincre totalement. Peut-être qu’entre d’autres mains, il en aurait été autrement, mais en l’état, l’Histoire ne retiendra pas grand-chose de ce Terminator écarté de la chronologie officielle. Plutôt injuste malgré toute les réserves qu’il suscite.
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Sony Pictures Releasing France