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Sortie ciné : Tomorrowland - À la poursuite de demain, de Brad Bird

Par Mrwak @payetonwak

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Second métrage live de Brad Bird après Mission: Impossible - Ghost Protocol (2012), Tomorrowland est un projet qui tient à coeur à Brad Bird puisqu'il aurait refusé la réalisation de Star Wars VII pour pouvoir s'y atteler, enivré qu'il était par la possibilité de pouvoir composer avec du matériel inédit, bien qu'il provienne du terreau de la maison Mickey. En effet, Tomorrowland, c'est d'abord une section commune aux parcs Disney consacré au futur et aux multiples inventions imaginées à l'époque des premiers parcs. Tomorrowland fut aussi une sorte de foire aux nouvelles technologies dans les années 60, pratique encouragée par M. Walt Disney lui-même qui en était fasciné.
On peut légitimement se méfier de l'alliage de plus en plus méticuleux avec lesquels les studios imaginent et font le marketing de leurs produits; bien que garnis de références un peu parasitaires, À la poursuite de demain le fait avec une certaine délicatesse et ouvre l'histoire de l'un de ses personnages par un flashback des années 60 suivant le jeune Frank se rendant dans l'une de ses foires pour présenter son invention. Curieux, passionné et très débrouillard, le garçon se retrouve à Tomorrowland, sorte de paradis alternatif où les plus grands esprits de la planète se seraient retrouvés pour organiser le futur de l'humanité.
Si le tout début du film tressaute dans sa narration car deux personnages s'en attribuent la légitimité, le film a tôt fait de retrouver le rythme nécessaire a l'installation progressive de son imaginaire: c'est l'histoire commune d'un jeune garçon des années 60 rêvant d'atteindre les étoiles, et celle d'une jeune fille, qui, de nos jours se prend à rêver. Sans surprises dans cette merveilleuse réminiscence des productions Amblin entertainment, les deux sont étroitement liés.

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Britt Robertson, superbe héroïne slapstick indémontable


On attendait beaucoup de ce nouveau conte façonné par Brad Bird et on ne s'y est pas trompé; à l'image de sa superbe et délicate première bande-annonce, le film foisonne d'idées et de trouvailles originales, convoque de façon rentre-dedans un imaginaire qu'on aurait oublié (l'idée de mémoire collective est ouvertement référencé dans le film) et se prend à rêver de mieux pour l'humanité, sans cynisme, sans bien-pensance.
Accompagné de Damon Lindelof (un scénariste délicat, qui pour une fois est bien cadré), Brad Bird fait reposer toute sa quête sur ses personnages : Frank, jeune garçon devenu adulte et vivant reclus et Athéna, mystérieuse jeune fille cherchant à entrer en contact avec Casey, enfant prodige. Laquelle vit avec le fantôme de la mère absente flottant sur sa famille, et dont le père ingénieur menace d'être lourdé par la NASA ("sans fusées à faire décoller", dit-il) malgré les efforts de la jeune fille qui ne fait que repousser l'inévitable.
De fait, le film partage avec certains de ses contemporains un instant de réflexion sur le fait de s'élever en tant qu'êtres humains pour progresser, trouver une réponse; en tant que réalisateur, Brad Bird innove et invente en permanence dans des séquences enivrantes, créée des cadres fous, virevolte et nous fait rêver, s'empare de gimmicks pour nous pousser nous et ses personnages, vers la prochaine scène, le prochain coup de pied au cul, le prochain leap of faith. Le réalisateur n'y va pas avec le dos de la cuillère : tout le film repose sur l'espoir et la foi en l'imaginaire.
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Le film est d'une richesse thématique ahurissante à mesure qu'il avance, brasse les références et brouille les lignes; le film est certes estampillé Disney et s'inspire en partie des parcs d'attraction, avant de passer par un fantasme d'exposition universelle (et de saluer Mr Eiffel), de brouiller les pistes de sa mise en abime (le monde auquel accède Casey est en fait une invitation virtuelle préenregistrée, comme le serait le cheminement d'une attraction) et nous embarque dans une féérie rétro où, au hasard, on balaie du revers de la main le nostalgique, et où soudainement, des men in black s'affrontent dans une masure en bois abritant un arsenal venu d'un autre monde. Fonçant en permanence vers la prochaine féérie, le scénario exige qu'on s'y attache pour en profiter un maximum. Si on peut juger la séquence finale un peu plus faible, elle est immédiatement contre-balancée par une scène d'adieux déchirante, à contre-courant des attentes qu'on pourrait avoir d'un film purement familial, osant à peu près tout et reposant purement sur ses personnages : la grande classe.
Brad Bird a recours plus d'une fois à un imaginaire et un sens du merveilleux supérieur a bien des blockbusters de chez Marvel. À la poursuite de demain (chouette titre français, pour une fois) est un film aussi magnifique que nécessaire, qui fait entrevoir le futur avec optimisme et espoir plutôt qu'avec le pessimisme et l'anxiété actuelle relayés de films en films. Si à la vision du film certains se fourvoient en pensant Brad Bird obsédé par l'idée de nous asséner des théories fumeuses, on imagine plus volontiers que le réalisateur se revendique des rêveurs, optimistes et plein de confiance en ce en quoi l'être humain est capable.

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George Clooney, bien cadré dans le rôle de Frank


Il suffit de quelques instants pour remarquer comme Britt Robertson, la jeune actrice et héroïne principale du film, est incroyable de présence, aussi versatile et inépuisable qu'un personnage de cartoon; ses mimiques et réactions sont à tomber à la renverse tant elle incarne avec tellement de perfection un idéal de pur personnage animé d'une curiosité incessante. On ne manquera pas non plus de remarquer comme la jeune Raffey Cassidy, qui joue le rôle d'Athena, est elle aussi démente (les deux dans le même cadre, c'est un bonheur de jeu d'actrices). Ces deux personnages féminins au caractère frondeur tiennent à elles seules une majorité du film et c'est suffisamment rares pour être salués, d'autant que leur relation avec le reste du monde (avec Frank, la figure du père, les représentants de l'autorité et Tomorrowland en lui-même) présentent de sacrés morceaux de bravoure dans la remise en question incessante des dogmes questionnés, et une note d'intention formidable pour le film : ne rien tenir pour acquis et toujours tâcher d'aller de l'avant.
Éternellement optimiste, le film s'est fait taxer de niaiserie candide par les plus cyniques alors que le message du film est bien plus malin et presque sournois, puisque par les temps qui courent, c'est bien à une cruelle absence d'imagination qu'on s'expose de plus en plus. Malgré quelques digressions visuelles pas très heureuses et un dernier acte subitement un peu plat, Tomorrowland est un film noble fait d'un mélange d'intrigue, de fantaisie et de magie qu'on ne retrouve plus si facilement dans les films à destination d'un large public (et surtout pas dans ceux produit par Disney). L'émerveillement permanent qui définit Casey fait presque froid dans le dos tant elle parvient nous ramener à nos positions de spectateurs blasés, baladés dans une féérie bon enfant et optimiste; à la manière d'un Sam Raimi ou d'un film des Wachowski, c'est à en abandonner tout cynisme et ouvrir les yeux un peu plus grands à la sortie de la salle. En soi, c'est tout ce qu'on attendait du cinéma. Mine de rien, Brad Bird vient de signer l'un des films les plus importants de l'année !
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On rappelle que le premier teaser du film est idéalement la seule chose à en voir avant de se lancer dans l'aventure. 
Deux séquences d'animation coupées du film

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