À l’instar de la collection DC Signatures d’Urban Comics, la collection Marvel Icons de Panini Comics propose quelques runs mythiques parmi les séries Marvel. Après l’inégalable run de Frank Miller sur Daredevil et celui de J. M. Straczynski sur Spider-Man, il est donc temps de se concentrer sur le travail de Todd McFarlane sur Spidey.
Avant de s’attaquer en solo au célèbre tisseur en 1990, Todd McFarlane avait déjà signé un solide run en tant que dessinateur sur la série « The Amazing Spider-Man » de David Michelinie. Je dois d’ailleurs encore trouver le temps de lire l’intégralité de ce long run que Panini a eu la bonne idée de réunir dans un Omnibus qui traîne depuis plus de deux ans sur ma PAL. À défaut de respecter la chronologie du travail de l’ami Todd sur Spider-Man, j’ai donc décidé de d’abord m’attaquer à cette intégrale qui reprend ses quatorze mois de travail en solo sur la saga, plus un cross-over avec X-Force.
Ce qui saute immédiatement aux yeux en lisant cette intégrale, c’est l’approche beaucoup plus sombre du personnage. L’auteur tourne en effet le dos aux actions lumineuses et éclatantes de ce héros qui multiplie généralement les vannes stupides, afin de proposer une version plus dark du personnage, ainsi qu’un environnement new-yorkais beaucoup plus sombre et menaçant, qui prend subitement des allures de Gotham City. Même les guest-stars (Wolverine, Ghost Rider) qui viennent animer les différents arcs (Tourments, Bas les masques, Perceptions, Bas-Fonds, Sabotage) repris dans cet album ont tendance à venir du côté un peu plus obscur de la force…
Au niveau du graphisme et de l’ambiance, Todd McFarlane livre donc une petite pépite visuelle, même si l’on peut éventuellement reprocher le format à l’italienne du cross-over final avec X-force, qui n’est pas vraiment facile à gérer dans un album aussi épais et donc peu maniable.
Par contre, au niveau du scénario, je suis tout de même ressorti assez déçu de cette lecture. Je n’ai déjà pas trop aimé l’ingrédient mystique/vaudou du premier récit, qui sert surtout l’aspect visuel, mais qui n’apporte pas grand-chose à une intrigue particulièrement maigrichonne, même si elle est admirablement rythmée par ce tam-tam vaudou. L’arc suivant, marqué par la présence du Ghost Rider, ne laissera pas non plus un souvenir impérissable au niveau de l’intrigue. Quant à l’histoire où Peter Parker doit aller couvrir une étrange affaire de meurtres en série d’enfants au Canada pour le compte de son journal, elle n’est pas vraiment mauvaise, mais l’intrigue finalement assez prévisible se résume à nouveau en deux lignes. J’ai trouvé assez soporifique de voir tourner Spider-Man et Wolverine en rond pendant plusieurs épisodes au milieu d’un décor canadien assez monotone. Les deux derniers arcs, marqués par l’apparition de Morbius et la présence de X-force, sont également assez anecdotiques, même si le dernier relate un attentat qui détruit en partie le WTC… dix ans avant les évènements tragiques de 9/11.
Bref, un album visuellement splendide, qui vaut le détour au niveau de l’ambiance, mais qui s’avère beaucoup trop léger au niveau du scénario.