« Une approche globale s’impose pour traiter des enjeux spécifiques de l’influence de l’entreprenariat féminin dans différents pays et régions », déclare le Dr. Ruta Aidis, Directrice du projet d’étude Global Women Entrepreneur Leaders Scorecard. « Les conclusions de ce Scorecard sont essentielles pour bien comprendre quelles sont les actions à mettre en œuvre pour amorcer le changement. » Dans la lignée des études financées par Dell en 2013 et 2014, l’édition 2015 du Scorecard a permis d’évaluer la situation de 31 pays au regard de critères dans cinq catégories : environnement économique, accès aux ressources, entreprenariat et droits, ouverture à l’entreprenariat féminin et potentiel de développement des entreprises dirigées par des femmes.
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Cette édition examine également les principaux facteurs dont on sait qu’ils sont favorables à l’influence de l’entreprenariat féminin et elle estime le nombre d’emplois créés par les entreprises dirigées par des femmes une fois qu’elles ont atteint leur plein potentiel de croissance. « La réussite des entrepreneurs et des petites entreprises compte beaucoup pour la bonne santé de l’économie mondiale. Plus de 70 % des 31 pays étudiés obtiennent un score en deçà de 50 % qui confirme l’importante disparité entre les sexes dans la contribution à la croissance économique partout dans le monde (l’étude couvre 76% du PIB mondial). Même si les Etats-Unis arrivent n°1 du Scorecard, essentiellement du fait d’un contexte économique favorable et de la mobilité des femmes au travail dans le secteur privé , le pays n’obtient qu’un score global de 71%.
Si autant de femmes américaines que d’hommes créaient des entreprises axées sur la croissance, la nation pourrait créer 15 millions d’emplois environ en deux ans. Pour soutenir l’entreprenariat féminin, Dell est partenaire de la Cherie Blair Foundation for Women qui s’efforce de mettre en relation des femmes entrepreneures dans les pays en voie de développement avec des mentors du réseau #DWEN et des collaborateurs de Dell pour les aider à se développer et prospérer. 1- Les femmes ont besoin d’un accès équitable aux ressources. Une forte disparité perdure entre les pays quant à l’accès aux ressources fondamentales comme l’éducation, Internet, les comptes bancaires et les programmes de formation à la création/gestion de PME. La parité est quasiment atteinte au Royaume-Uni dans plusieurs catégories : 87% des femmes utilisent Internet et près de 100% ont un compte en banque. A l’inverse, au Pakistan, qui affiche le score le plus bas dans cette catégorie, 10% seulement des femmes utilisent Internet et 3% seulement ont accès à un compte en banque.
2- L’accès aux capitaux et aux écosystèmes d’innovation reste difficile pour les femmes, même dans les pays économiquement forts. En général, dans tous les pays du haut du classement, les environnements économiques sont stables avec des forts niveaux d’investissement dans la R&D, un écosystème d’innovation dynamique et un bon accès aux fonds de financement, dans un contexte commercial faiblement réglementé, avec peu de corruption et de situations de monopole. Les Etats-Unis obtiennent le meilleur score dans la catégorie de l’environnement économique, pourtant 13% seulement des start-ups sont dirigées par des femmes et seulement 3% de ces start-ups ont reçu des fonds de capital-risque en 2014.
3- Les postes de direction restent à prédominance masculine. L’étude montre que dans les sociétés dirigées par des femmes et quand des femmes siègent au conseil d’administration des entreprises, les salaires sont supérieurs et les conditions de travail des salariées sont meilleures ce qui a pour effet de stimuler l’activité et la croissance. Dans quatre pays seulement, en Chine, au Brésil, en Malaisie et au Nigeria, des femmes occupent 5% des postes de direction d’entreprises cotées en bourse. Dans six pays, le nombre de femmes directrices de sociétés est de 0%. Dans trois pays, Pologne, Jamaïque et Russie, on compte plus de 35% de femmes directrices d’entreprises et la France est le seul pays où des femmes occupent 30% des sièges aux conseils d’administration de sociétés.
4- Les états jouent un rôle important. Les marchés publics représentent 30 à 40% minimum du PIB des pays en voie de développement, 10 à 15% du PIB des pays développés. Mais globalement, 1% seulement des passations de marchés publics vont à des entreprises dirigées par des femmes. Sur les 31 pays étudiés, les Etats-Unis et l’Afrique du Sud sont les deux seuls pays qui soutiennent les aspirations de développement des femmes entrepreneures par des politiques de commandes publiques favorables. La collecte de données sur la parité par les états est essentielle pour évaluer le changement. Dans quatre pays, Etats-Unis, Suède, France et Allemagne, un recensement annuel sur l’égalité des sexes dans les entreprises est organisé et au Mexique, des études vérifient le respect de l’égalité des sexes dans les programmes d’entreprenariat financés par l’état. Le Chili est le seul pays à faire les deux.
5- Les différences liées au genre freinent les entrepreneurs. Dans les 31 pays, les femmes ont moins de chances de connaître un entrepreneur. Les femmes manquent de modèles de références visibles et de liens avec la communauté des entrepreneurs, ce qui ne les encourage pas à vouloir créer une entreprise. Dans 68% des pays, les femmes voient nettement moins d’opportunités de démarrer une entreprise que les hommes et dans quasiment tous les pays, elles pensent avoir les mêmes compétences que les hommes dans ce domaine.