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Lettres de Westerbork

Par Apollinee

Résultat de recherche d'images pour Le Festival de la correspondance achève ce soir, sa 20e édition, au gré d'une lecture spectacle, concoctée, interprétée par Julie Gayet, qui me paraît des plus prometteuse.

Il s'agit d'une mise en lecture des Lettres de Westerbork envoyées - souvent frauduleusement - par la célèbre  et mystique  Etty Hillesum  (28 ans en 1942) depuis le camp néerlandais de Westerbork  ( camp de transit que traversèrent les quelque 100.000 juifs néerlandais ).A noter qu'elle y débarque de son plein gré (enfin plus ou moins, mue par le désir d'aider ses semblables) , le 30 juillet 1942, affectée au service d'"aide sociale aux populations en transit."  Non internée, elle a le droit de retourner chez elle, ce qu'elle fera  à trois reprises, pour des séjours de durée variable, jusqu'au mois de juillet 1943, qui signa la fin du statut particulier des membres du Conseil juif. Déportée avec sa famille, le 7 septembre 1943 pour le camp d'Auschwitz, Etty Hillesum y meurt, , deux mois et demi plus tard, vraisemblablement, le 30 novembre ,

Son journal, Une vie bouleversée,  chronique les événements  de 1941 et 1942, évoque l'étau qui se resserre sur les juifs des Pays-Bas, ce sentiment de liberté inconditionnel , d'altruisme que la jeune femme développe de façon aussi extraordinaire que bouleversante

Si ses lettres ont des destinataires familiers et précis, elles passeront largement de mains en mains, constituant aux yeux des lecteurs du moment et de maintenant encore un témoignage plus que précieux sur les conditions de détention dans les camps de transit.

" La somme de souffrance humaine qui s'est présentée à nos yeux durant les six derniers mois et continue à s'y présenter chaque jour dépasse largement la dose assimilable par un individu durant la même période. C'est pourquoi l'on entend répéter autour de soi, tous les jours et sur tous les tons: " Nous ne voulons pas penser, nous ne voulons pas sentir, nous voulons oublier aussi vite que possible." Il me semble qu'il y a là un grave danger"

Extrait des

Lettres de Westerbork, Etty Hillesum, traduites du néerlandais, présentées et annotées par Philippe Noble, Ed. Seuil, 1988, 126 pp


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