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Tomas Tranströmer – De la montagne (Från berget, 1962)

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Tomas Tranströmer. Foto Lütfi Özkök.Bonniers arkiv. 1965Je suis sur la montagne et contemple la baie.
Les bateaux reposent à la surface de l’été.
« Nous sommes des somnambules. Des lunes à la dérive. »
Voilà ce que les voiles blanches me disent.

« Nous errons dans une maison assoupie.
Nous poussons doucement les portes.
Nous nous appuyons à la liberté. »
Voilà ce que les voiles blanches me disent.

J’ai vu un jour les volontés du monde s’en aller.
Elles suivaient le même cours ― une seule flotte.
« Nous sommes dispersées maintenant. Compagnes de personne. »
Voilà ce que les voiles blanches me disent.

*

From the Mountain

I stand on the mountain and look across the bay.
The boats rest on the surface of summer.
“We are sleepwalkers. Moons adrift.”
So say the white sails.

“We slip through a sleeping house.
We gently open the doors.
We lean towards freedom.”
So say the white sails.

Once I saw the wills of the world sailing.
They held the same course—one single fleet.
“We are dispersed now. No one’s escort.”
So say the white sails.

***

Tomas Tranströmer (Stockholm, Suède 1931-2015)Ciel à moitié achevé (Den halvfärdiga himlen, 1962) – Traduit du suédois par Jacques Outin

Tomas Tranströmer – De la montagne (Från berget, 1962)



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