Pour le dernier jour du festival Beauregard, on s'est fait une petite frayeur. Pendant la matinée, de grosses pluies sont tombées et on a tous un peu frémi de débarquer sur un site transformé dans lequel on se voyait déjà s'embourber pitoyablement.
Finalement la pluie a cessé à midi et n'est plus jamais réapparue (magie de l'organisation Beauregard) et comme John est un homme courtois, il a fait disposer des copeaux de bois partout histoire que celui-ci reste sec; si bien que lorsqu'on arrive sur place, on peut marcher au sec et même s'asseoir pour prendre le soleil, bien vite revenu.
(Les copeaux, c'est tellement mieux que la paille ou les graminées qui se mêlent bien vite au sol mouillé pour former un bourbier infâme)(c'était le point écolo-pratique, passons à la programmation) :
Mountain MenEn ouverture, ce sont les Mountain Men qui s'installent en plein soleil, sur la scène Beauregard. Alors que la plupart des festivaliers réunis à ce moment là ne les connaissent pas, ils réussissent à se mettre la foule dans la poche en deux temps trois mouvements.
Leur blues old school mêlé à des sons rock, folk et pop se révèle ultra efficace et la voix du chanteur, très typée, fait mouche à chaque fois, qu'il s'agisse d'interpréter leurs propres morceaux ou de se lancer dans des reprises ambitieuses (qu'ils réussissent parfaitement)(Georgia, il faut oser).
Le groupe ponctue ses transitions d'interventions marrantes qui font du set un moment très convivial.
Jolie performance live des Mountain Men dont je t'avais déjà dit beaucoup de bien par ici (mais que je n'avais encore jamais vus en concert avant ce festival Beauregard 2015).
My Summer BeeChangement de scène pour découvrir My Summer Bee formation qui à tout à fait sa place en cet après-midi ensoleillé : MSB c'est de l'electro pop légère et sucrée -de la pop barbapapa comme j'aime la baptiser.
Tu sais c'est ce son qu'on adore mettre à fond dans la voiture lors des départs en vacances, vitres grandes ouvertes, plein soleil et bonne humeur à nos côtés.
Il y a chez MSB de la joie de vivre en veux-tu en voilà.
Rafraichissant.
ElecampaneAprès que George Ezra se soit fait porter pâle, le festival a dû débusquer un remplaçant en toute dernière minute ce qui ne doit pas être évident si on considère que pas mal de gros évènements se tiennent exactement ce week-end ci (le Mainsquare, les Eurockéennes).
Bon, ce serait mentir que de dire que George ne nous a pas manqué mais...c'était vraiment une belle découverte que celle d'Elecampane.
En jetant un coup d'oeil aux clichés tu te diras peut-être que ces visages ne te sont pas totalement inconnus et tu auras raison. On retrouve ici des membres de Concrete Knives qui se lancent donc dans ce tout nouveau projet franchement réussi. Rien à voir avec le projet précédent très énergique et lumineux, Elecampane navigue du côté du rock indé et c'est vraiment remarquable.
Django DjangoBon, la première fois que j'ai écouté le groupe, c'était il y a un bon moment déjà, à Bourges, et j'étais restée sur une mauvaise impression (je m'étais fermement ennuyée, pour tout te dire)(alors que tout Paris se pâmait déjà).
J'ai donc décidé de retourner les écouter pour voir si les choses avaient changé et... un peu.
Ca a un peu changé. Musicalement je reconnais que leur electro pop finement travaillée est séduisante mais sur scène, il faut tenter de faire quelque chose pour rendre la scénographie un peu plus vivante...
Par rapport à la dernière fois, c'est pourtant mieux aussi de ce côté là mais on sent que lorsqu'il se passe un truc (l'un bouge, brandit sa guitare...), c'est une commande express d'un membre du staff qui a dû les coacher un peu. Du coup ça sonne faux.
Asaf Avidan (lui non plus ne voulait pas de photo dans le crash mais je me suis glissée dans la foule)(ça on avait le droit)Asaf et sa merveilleuse voix se sont donnés à fond sur la scène de Beauregard. L'artiste débarque surexcité, se lance dans des postures improbables, bondit, échange avec son public, qui ne s'enflammera réellement que sur son titre phare "Reckoning Song". Un très beau set que celui du festival Beauregard servi par un artiste particulèrement souriant et dynamique.
Un chouette moment!
Benjamin Clementine (l'artiste ne voulait pas de photo)(et je n'ai pas eu envie d'aller me faire écrabouiller dans la foule, j'ai préféré m'installer au calme pour écouter tranquillement)Quelle allure! Quelle élégance! Quelle puissance vocale! Depuis ma première rencontre avec Benjamin Clementine, je n'en démors pas : cet homme là est un grand. Son art dépouillé est tout simplement sublime et lorsqu'il s'installe au piano (dont il ne bougera pas de tout le set), on sait qu'on s'apprête à vivre un grand moment. S'il ne remue pas, son expressivité rend le concert vivant et la force des textes et les émotions vives générées par sa voix suffisent à combler un public qu'on aurait souhaité plus attentif (on vous a vus, au fond, manger avec le son de Benjamin en fond sonore et discuter gaiement sans vous soucier du volume sonore de vos conversations, attention!).
Etienne DahoLà aussi, question allure, on est servi. Quand le grand Etienne Daho arrive sur scène il reste un moment sans bouger, port de tête irréprochable, regard direct, sourire en coin et donne le coup d'envoi du concert en frappant des cymbales placées devant lui.
Enchainant des titres piochés dans toutes les époques de son répertoire, il semble prendre un grand plaisir à interpréter autant ses tubes incontournables que ses morceaux plus récents et donc a priori moins connus du public (ah.... la peau dure!).
A voir les réactions enthousiastes dans la foule, on constate avec plaisir que ses chansons n'ont pas pris une ride et qu'il est clair qu'on tient ici un artiste transgénérationnel qui, comme le bon vin, semble se bonifier avec le temps (je gardais un souvenir plutôt mauvais de son précédent live (sur un plateau télé) et j'ai été épatée par sa voix hier soir, vraiment!).
Timber TimbreJe passe mon tour ... Un peu perchée, la musique de Timber Timbre n'est pas pour me déplaire mais étant donné qu'il n'y a pas eu d'autorisation de photographier, j'en ai profité pour faire une pause-dîner.
Lenny Kravitz (pas de photo pour lui non plus)Le grand Lenny s'est fait plaisir. A base de disgressions musicales et de moments d'émotion intense (ce môme qui grimpe sur scène pour le rejoindre!), Mr Kravitz a fait son show, comme on s'y attendait!
Lui et ses musiciens, en pleine forme, ont joué leurs titres en les agrémentant de longs passages instrumentaux ce qui n'a pas semblé être du goût de tout le monde mais force est de constater que, s'il n'a pas beaucoup échangé avec le public, Lenny tient la forme et nous en a mis plein la vue hier soir.
Jolie conclusion d'un Beauregard 2015 haut en couleurs et riche en émotions.
Canon!