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Critiques Séries : True Detective. Saison 2. Episode 3.

Publié le 07 juillet 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

True Detective // Saison 2. Episode 3. Maybe Tomorrow.


Dans une saison qui a énormément de mal à se trouver un chemin à suivre, je remarque que petit à petit True Detective est en train de redevenir intéressante. L’épisode précédent montrait déjà qu’elle était capable d’un mieux, déliant les relations entre les personnages de façon intelligente. Puis tout d’un coup, la série nous offrait une scène finale exceptionnelle. C’était tellement surprenant. Imaginez que Ray meurt. Cela aurait pu se faire, être un vrai jump-the-shark mais, bien géré, cela aurait été aussi impressionnant que certaines morts dans Game of Thrones. Mais Nic Pizzolatto n’a pas osé tuer Ray. Ce serait se séparer d’un personnage beaucoup trop important. Du coup, l’ouverture de l’épisode se fait sous forme de rêve psychédélique sur fond de reprise d’Elvis Presley. C’est l’un des plus beaux moments de cette saison et le plus beau de l’épisode bien entendu. Ce qui rend beau ce moment c’est le fait qu’il est complètement différent de tout ce que l’on a pu voir habituellement dans la série. « Maybe Tomorrow » est le genre d’épisode qui peut réellement changer la saison et lui donner enfin la place qu’elle mérite. Janus Metz Pedersen, réalisateur danois inconnu au bataillon, met tout cela en scène avec une vraie aisance. S’il garde l’ambiance des deux premiers épisodes réalisés par Justin Lin, il parvient à faire des tas de choses complètement différentes en parallèle.

L’ouverture est donc brillante dans sa construction, la place qu’elle occupe et la façon de confronter Ray. Le lien c’est la musique, vivante dans le rêve, sur une radio dans la réalité. Ray revient donc rapidement à la vie. Au départ, j’ai pensé que True Detective était en train d’entrer en terrain fantastique, mais non. La série reste juste parfois un peu perchée mais c’est presque ce qui fait son charme. Nice Pizzolatto réintroduit donc un peu ce qui avait fait le succès de la première saison, ce côté un peu décousu qui sort de nulle part et tente de donner un angle de vue différent sur la personnalité de chacun des personnages. Cet épisode est donc une occasion en faire de redémarrer la saison avec un cliffangher, de faire évoluer un peu l’histoire et les personnages et de conclure le tout avec quelque chose d’encore plus surprenant. La scène finale de l’épisode est un autre grand moment. Mais cette fois-ci ce n’est pas Ray le héros de cette dernière scène mais Frank. Vince Vaughn n’a pas prouvé dans les deux premiers épisodes qu’il pouvait être à la hauteur du casting de la première saison ou même de certains de ses collègues. Cet épisode va lui permettre de prouver qu’il n’était pas l’erreur de casting.

J’ai beaucoup aimé sa façon morne d’avancer tout au long de l’épisode et la scène finale, dans cette sorte de face à face avec Jordan la série prouve qu’elle a des choses à faire. C’est surtout une scène visuelle, qui rappelle The Killing et ces moments de silence qu’elle pouvait installer à la fin de certains épisodes où l’on attend une révélation qui ne vient pas. Jordan insiste, questionne, mais Frank reste muet, laissant ses yeux errer dans le vide. Il n’y a pas la même musique étouffante (et que j’adorais) que dans The Killing mais True Detective installe là encore une fois une très belle scène de fin. Car elle est aussi là pour faire avancer un peu plus l’histoire d’un tout autre point de vue. Du côté de Paul et Ani, l’association de ces deux personnages est là pour nous offrir quelques moments de légèreté bienvenues. Oubliés de l’épisode précédent, Ani et Paul nous offrent ici une scène qui a plus la tête d’une intrusion policière au sein d’un épisode de Californication qu’autre chose. Les querelles de couple au milieu de tout ça sont vraiment intéressantes pour sortir le spectateur un peu de cette ambiance. Gabriel Luna est donc le bienvenu dans cet épisode et cela permet par ailleurs de clarifier certaines choses sur d’autres parties de la saison. La série a voulu tellement nous en raconter dans le premier épisode qu’elle a perdu son téléspectateur.

Je ne savais pas du tout sur quel pied danser. Petit à petit, les choses se délient et délivrent forcément des choses plus intéressantes. Finalement, True Detective parvient donc à développer un peu plus ses personnages et le script de Nic Pizzolatto apporte plus de lumière que dans les deux précédents épisodes. La mise en scène utilise un peu moins le côté ensoleillé de la Californie et tente d’en faire son propre monde.

Note : 7.5/10. En bref, petit à petit la souris fait son nid.


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