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Soie – Alessandro Baricco

Par Felynrah

06_soie_affich_rvb_300_dpiQuatrième de couverture :

Plus que le mortel ennui d’une vie répétitive, c’est une indifférence, une absence de résistance à la vie que Baricco suggère en ouvrant son roman par quelques phrases laconiques, purement énonciatives. Au début, Hervé Joncour fait penser à un spectateur repu qui se refuserait à intervenir dans la pièce qui se joue, et qui pourtant parle de lui.

Voyageur en quête d’œufs de vers à soie, il se voit contraint, pour sauver les industriels de son village, d’effectuer une expédition « jusqu’au bout du monde ». Or, en 1861, la fin du monde, c’est un Japon qui sort à peine de son isolationnisme, et, qui plus est, de mauvaise grâce. Et c’est au Japon que la vie du héros prend un tour nouveau en croisant celle d’une femme mystérieuse.

À la fin du roman, plusieurs années se sont écoulées, qui ont paru un battement de cils raconté en douceur par une voix neutre qui a fait défiler sous nos yeux, tels des panneaux de papier de riz, les séquences successives de cette vie impalpable traversée par des personnages d’ombre subtile. –Sana Tang-Léopold Wauters

On m’a chaudement recommandé ce roman et du coup, je n’ai pas vraiment eu d’autre choix que de le lire. Enfin, si, j’ai eu le choix : lire ou ne pas lire et finalement, j’ai fait le choix de lire ce roman. Je crois que j’étais curieuse de voir pourquoi on me l’avait recommandé. Et du coup, j’attendais beaucoup de ce livre. C’est forcément le contre-coup : lorsqu’on me recommande quelque chose, j’y prête plus d’attention que lorsque je tombe dessus par hasard. Et j’avoue que ce roman m’a surprise.

Déjà, si l’on parle de l’écriture, celle d’Alessandro Baricco est réduite à sa plus simple expression. Chaque mot est pesé, analysé et à sa place. L’écriture est précise, soignée. Et dénuée de sentiment. Nulle impression ici, que des descriptions froides, presque vides. Et qui donne, à première vue, un sentiment de vide.

A cela, s’ajoute la redondance du récit, pratiquement les mêmes mots, pour chaque voyage. C’est un roman vraiment étrange : le voyage se passe en à peine une page alors que le héros traverse un continent, à une époque où voyager devait être une véritable aventure. Tout est laissé du coup à l’imagination du lecteur qu’il doit avoir fertile, il faut l’avouer.

Impossible d’imaginer le héros du roman… Quant à sa femme, j’imagine sa voix, chaude et grave mais je n’arrive pas à imaginer ses traits. Il faut beaucoup d’imagination pour ce roman. Tout est survolé, tout est effleuré et rien n’est dit ou presque. Ni la passion, ni la souffrance, ni l’amour… Du vide encore…

L’impression générale est de la poésie, beaucoup de poésie mais surtout du vide. Un immense et terrible vide, une immense mélancolie qui saisit au cœur. Qui rend ce roman difficile à lire mais difficile à lâcher. Tellement de tristesse sous-entendue, tellement de gâchis. Tellement de vide…



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