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Complications (2014) : crédibilité qui ne tient qu’à un fil

Publié le 07 juillet 2015 par Jfcd @enseriestv

Complications est une nouvelle série de dix épisodes diffusée depuis la mi-juin sur les ondes d’USA Network aux États-Unis et Bravo au Canada. L’Histoire est centrée autour du Dr John Ellison (Jason O’Mara) qui est témoin d’une fusillade dans un parc. Son sang ne fait qu’un tour lorsqu’il aperçoit le corps d’un enfant reposant entre la vie et la mort et alors qu’il entend le soigner coûte que coûte, deux membres d’un gang foncent vers lui. Un pistolet traînant par là, John les liquide en un rien de temps et parvient à amener le jeune garçon à l’hôpital. C’est à ce moment où son existence se complique dangereusement puisque malgré lui, il est entraîné dans cette guerre de gang, alors qu’il cherche à préserver la vie du bambin tout en tenant de jouer le rôle de mari modèle auprès de sa femme Samantha (Beth Riesgraf) et de leur fils Oliver (Albert C. Bates) qui ne se doutent de rien. Création de Matt Nix, lequel est aussi à l’origine de Burn Notice, Complications à certains moments se retrouve à un cheveu de tomber dans l’exagération tellement certaines mises en situation semblent improbables ou forcées, mais reste qu’on a tout de même envie de poursuivre la série encore un peu plus, ne serait-ce que pour voir où ça va nous mener. En attendant, on peut se réjouir que cette dernière création d’USA Network ne nous offre pas un autre « procédural médical » sans saveur, étant donné qu’on risque d’en voir plusieurs cet automne chez les grands réseaux.

Complications (2014) : crédibilité qui ne tient qu’à un fil

Des appréhensions qui ne s’avèrent pas

L’action commence alors que John se trouve chez une psychologue après avoir été victime d’une crise d’anxiété à l’hôpital. Devant elle, le docteur nous ramène dix heures en arrière afin de bien comprendre ce qui s’est passé. C’est que le jeune Antoine Tyler (Jayden Byrd) qu’il a secouru est le fils d’un dangereux gangster qui pour le moment est incarcéré et ses ennemis veulent à tout prix avoir la peau de sa progéniture. Malgré lui, John fait désormais partie du « clan Tyler » et avec l’aide de l’infirmière Gretchen (Jessica Szohr), ils parviennent à transférer sous un faux nom l’enfant juste avant que des membres du clan opposé ne surgissent à l’hôpital. C’est justement pour faire diversion que John a feint d’avoir une crise d’anxiété et le plan s’est déroulé comme prévu.

Sur ces entrefaites, une jeune femme du nom de Hillary Farmer (Lindsey Garrett) entre aux soins intensifs après avoir subi de multiples fractures et Gretchen tente de la protéger malgré elle en brandissant les menaces envers sont petit ami violent. Mais là aussi, ça dégénère et ce dernier doit être transporté à l’urgence… en espérant qu’il gardera le silence.

Vers la fin du deuxième épisode lorsqu’on apprend qu’il ne s’agissait que d’une mise en scène de la part de John qui se trouve alors chez son psychologue, on comprend que Complications n’empruntera pas la route du procédural médical et versera davantage dans le thriller, ce qui déjà en soi est très encourageant. En ce sens, cette nouveauté d’USA Network nous rappelle Hostages diffusée à l’automne 2013 sur les ondes de CBS et dans laquelle une renommée chirurgienne avait été prise en otage avec toute sa famille afin qu’elle rate l’opération prévue sur le président des États-Unis. Cette série avait du bon et du mauvais, ce qui est aussi le cas ici.

Complications (2014) : crédibilité qui ne tient qu’à un fil

On peut d’abord reprocher à Complications d’en faire trop par moments, notamment lorsqu’on pense au personnage de Gretchen et de toute cette histoire avec le conjoint d’Hillary et la torture qui s’ensuit à l’épisode # 3 qui vient maladroitement nous éloigner de la trame principale. Et bien sûr, il y a les deux clans qui s’affrontent, l’un avec des membres d’origine hispanique et l’autre afro-américaine qui perpétuent les stéréotypes à propos des minorités ethniques. Enfin, ce serait toute la base de la série voulant faire de John cet homme ordinaire qui se transforme en héros des plus intrépides qui nous laisse perplexes pour le moment.

En même temps, Alfred Hitchcock lui-même a souvent mis en scène de façon convaincante des héros qui à la base n’en sont pas, notamment dans Stage Fright (1950), The Man Who Kknew too Much (1956) et North by Northwest (1959) sans que l’on ne décroche de l’histoire; ce que l’on n’est pas non plus prêt à faire avec Complications après seulement trois épisodes. Mieux encore, le personnage de John pourrait nous réserver quelques surprises, en particulier sur son passé. D’une part, le policier qui l’interroge se montre très surpris qu’en deux coups de feu seulement, il soit parvenu à tuer les malfrats lors de la fusillade du parc. D’autre part, il entretient une relation trouble avec son père Gary (Kevin Tighe), un ancien vétéran que l’on pourrait qualifier de « pro-armes » et qui affirme que son fils a toujours été rebelle. Et si justement John avait un passé criminel qui ne demande qu’à ressurgir? Dossier à suivre.

Complications (2014) : crédibilité qui ne tient qu’à un fil

Sûrement un trop-plein de stéthoscopes à l’automne 2015

Face au constant succès de Dr Grey sur ABC, les autres networks sont à la recherche d’un nouveau procédural médical à cette image qui pourrait se décliner sur plusieurs saisons. Des tentatives ici et là ont jusqu’ici été peu fructueuses, notamment avec The Night Shift à NBC qui en deux saisons a déjà perdu 20 % de son auditoire. Ainsi, dans quelques mois, CBS nous proposera LFE et Code Black, chez NBC, c’est Chicago Med (un spin-off de Chicago Fire) et Heart Matters et quant à Fox, ce sera Rosewood. Des variantes sont bien entendu à prévoir, mais est-ce qu’un de ces titres réinventera suffisamment un genre saturé et surtout en perte de vitesse? Le défi est lancé.

Complications a rassemblé 1,91 million de téléspectateurs pour ses deux premiers épisodes avec un taux de 0,41 point sur les 18-49 ans. La semaine suivante, 1,07 million répondaient toujours présent en direct (0,28 point, 18-49 ans). Difficile de spéculer sur l’avenir de la série lorsqu’on sait que l’an dernier, Satisfaction a été renouvelée grâce à une moyenne de 1,4 million et un taux de 0,41 chez la clientèle prisée par les annonceurs alors que Rush a été annulée après une saison en raison d’une moyenne de 1,6 million, mais un taux plus bas de 0,39 point.


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