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Tapis rouge pour Velázquez

Publié le 08 juillet 2015 par Polinacide @polinacide

Tapis rouge pour VelázquezManet le qualifiait de " peintre des peintres ". Près de quatre siècles après la mort de Diego Velázquez, le Grand Palais lui consacre une rétrospective d'autant plus attendue que ses productions se font rares dans les musées français. Une première annoncée comme événementielle malgré l'absence des Ménines, le chef d'œuvre absolu dont le musée du Prado ne se sépare jamais. Si Velázquez a longtemps rêvé de devenir le peintre attitré du roi d'Espagne, ses portraits officiels ne représentent qu'une partie de la visite, dont les sections reprennent plutôt la trame biographique d'un artiste aussi talentueux que mystérieux.

Peintre économe, Velázquez a peu produit : ce qui n'empêche pas ses représentations de frapper tout spectateur qui croiserait le regard d'Innocent X, de l'infante Marguerite ou des nombreux autres modèles grâce auxquels il a pu révolutionner les codes d'un genre plutôt rigide. Un coup de pinceau que le pape en personne qualifiait de " trop vrai ". Passant de la scène religieuse au paysage avec la même aisance, c'est dans l'art du portrait que le maître a su véritablement exceller, pour s'imposer rapidement comme l'un des génies de l'âge d'or espagnol. Bouffons, nains et comédiens lui ont permis d'expérimenter de nouvelles formules artistiques, avec une vibration particulière qui influença d'autres personnalités bien après sa mort. Goya, Manet, les impressionnistes, Picasso, Bacon ou Godard : tous séduits tôt ou tard par ce sens de l'inachevé, une esthétique " du point de suspension " comme la décrit Guillaume Kientz, le commissaire de l'exposition.

Familier du roi et prince des peintres, il n'en fallait pas plus pour que le Grand Palais mette à l'honneur cette figure majeure du VIIe siècle. Une chance que l'accalmie estivale permette de profiter des derniers jours de cette rétrospective (jusqu'au 13 juillet au Grand Palais) sans devoir obligatoirement subir la foule et les coutumières files d'attente. Ne pas saisir l'occasion serait dommage ; d'autant plus qu'il ne reste pas plus d'une centaine d'œuvres de Velázquez dans le monde.

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