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Les Arméniens, 100 ans après - de Sèda Mavian

Publié le 08 juillet 2015 par Onarretetout

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Sèda Mavian est venue à la Tonnelle de la Librairie L’Établi, à Alfortville (94), le 28 juin, présenter son livre, Les Arméniens 100 ans après. Deux mots, d’abord, de la collection Lignes de vie d’un peuple des Ateliers Henry Dougier : Il s’agit de raconter les peuples aujourd’hui, selon un canevas qui propose un format, un volume, des articles, des rencontres. Cette collection propose d’approfondir la lecture avec les portraits vidéo issus de 7 milliards d’autres, un projet réalisé par Yann Arthus-Bertrand. L’éditeur a choisi d’illustrer la couverture de ses livres par une main, photographie de Céline Boyer extraite d’un travail intitulé Empreintes, série publiée aux Éditions Parenthèses. Ainsi, cette rencontre des peuples peut se faire de plusieurs manières : le livre, les photos, les films. La diversité s’exprime par la diversité.

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Pour ce qui concerne les Arméniens, Sèda Mavian, née en France et ayant choisi de vivre en Arménie, nous en fait découvrir la complexité. Qu’est-ce qu’être Arménien, quand deux tiers de ce peuple vit en diaspora ? Et quand la question de l’identité se trouble de savoir s’il faut compter les moitiés, les quarts ? L’identité arménienne est en mutation, elle est plurielle. Si un élément participe à cette identité, c’est bien sûr 1915, le « Grand Crime ». Comment construire une identité sur un génocide ? Et, quand on cherche ce qui fonde cette identité, on trouve aussi le Mont Ararat, qui est aujourd’hui en Turquie. Être Arménien, dit Sèda Mavian, c’est un combat quotidien. Un livre de 135 pages ne saurait en rendre compte. Pourtant, elle parvient à nous faire toucher du doigt les réalités d’aujourd’hui : la question des deux langues arméniennes, qui rendent la communication difficile entre Arméniens, la question des continuelles migrations pour une Arménie qui ne parvient pas à retenir les siens, la question de la gestion du pays où la corruption et les années de gestion soviétique sont malheureusement encore actives. Si elle ne dissimule pas les difficultés, Sèda Mavian laisse percer un espoir : à travers le « voyage en Arménie », les paysages renaissent et le pays se relève, même si, aujourd’hui, Deir ez-Zor est inaccessible ; des créateurs viennent s’installer dans des régions, des villes où leurs parents ou leurs grands-parents vivaient, et ce n’est pas un retour au passé, c’est un investissement pour l’avenir. 

Je sors de la lecture de ce livre avec deux mots. L’un, français, est une anagramme de « l’Arménie », c’est « Minérale » (nom d’une entreprise de mode). L’autre, turc, c’est Karabagh, qui signifie « Jardin noir » où, patiemment, une République autoproclamée « marche vers la reconnaissance de son indépendance ».


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