Journée spéciale BD cette semaine car après le second tome de la saga syrienne événement de Riad Sattouf, petit focus sur un autre album sorti très récemment et dont on a pas mal parlé, essentiellement grâce à l’identité d’un des « héros » de l’intrigue, le tristement célèbre DSK non pas pour son affaire du Sofitel New yorkais, mais pour le procès de l’affaire du Carlton qui, tout le monde doit s'en rappeler, a été une des grosses affaires judiciaires récentes.
Au banc des accusés pour proxénétisme aggravé, au coté de ses Co-prévenus, notables lillois et du propriétaire Belge de maisons closes le fameux Dodo la saumure, avec son patronyme tiré d’un film d’Audiard, la présence de Dominique Strauss Kahn, ancien président du Fond Monétaire International, a forcément été l’élément le plus vendeur pour les médias qui ont relevé la moindre de ses phrases, se gaussant du moindre détail racoleur pour faire vendre le plus de journaux.
Tel n’est pas du tout le projet de Pascale Robert-Diard, journaliste au monde et l’illustrateur François Boucq dont le projet était vraiment de nous expliquer avec minutie et le plus de véracité possible les rouages d’un procès dont DSK n’est qu’un petit rouage et pas vraiment le personnage principal.
A travers le résumé de 13 jours d’audiences, les auteurs nous proposent une très intéressante plongée dans une justice souvent très décriée et qui parait pourtant ici bienveillante et particulièrement équitable, à tous les niveaux.
Certains passages font rire ou sourire bien évidemment (le personnage de Dodo la saumure est quand même bien pittoresques), d’autres sont sordides (les témoignages glaçants des prostituées), mais le racolage et le voyeurisme sont toujours évités.
Cela est en grande partie du aux dessins de François Boucq au dessin, qui n’a pas son pareil pour détecter les postures et les regards des protagonistes.
Il parait que DSK n’a pas aimé se voir sous le crayon de Boucq, se trouvant trop vouté, mais le fait est ces portraits sur le vif, fait en toute humilité, se complète à merveille avec le beau travail d’investigation, subjectif et intelligent de Pascale Robert-Diard, qui donne une vision impartiale et pertinente de cette affaire plus complexe qu’elle n’en a l’air.
Un bien beau album de bande dessinée, loin de la pantalonnade qu’on aurait pu craindre au départ, notamment avec le dessin de la couverture-pas le meilleur du lot- et le thème abordé par ce procès.et un grand merci aux éditions le Lombard et à Babelio pour la découverte !!
Le procès Carlton : Tome 1 François Boucq tous les livres sur Babelio.com