Voici comment tourne le vent :
Comme les pensées d’un être vieux,
Qui pense encore avec passion
Et désespoir.
Ainsi tourne le vent :
Comme un être sans illusions,
Qui sent encore folies en lui.
Ainsi tourne le vent :
Comme des êtres qui, superbement, s’approchent,
Comme des êtres qui, furieusement, s’approchent.
Voici comment tourne le vent :
Comme un être que tout accable,
Qui n’a souci de rien.
*
This is how the wind shifts :
Like the thoughts of an old human,
Who still thinks eagerly
And despairingly.
The wind shifts like this:
Like a human without illusions,
Who still feels irrational things within her.
The wind shifts like this:
Like humans approaching proudly,
Like humans approaching angrily.
This is how the wind shifts:
Like a human, heavy and heavy,
Who does not care.
***
Wallace Stevens (1879-1955) – Harmonium (1923) – Traduit de l’anglais par Raymond Farina