J’ai reçu le n°113 de la revue Arpa il y a une dizaine de jours et j’ai eu l’occasion cette nuit de m’y plonger. Beaucoup de belles choses, une unité de ton, un certain recueillement …
J’ai donc sélectionné trois poèmes (le choix fut difficile …) parmi ceux qui m’ont le plus séduite.
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Perce-neige
Fleur frêle, fleur première
fraîche comme un verre d’eau
sur la brûlure du labeur,
comme une épaule de nouveau-né
dans le berceau de bois léger
le blanc
vainqueur du givre et du gel
sauve tout le vert à venir
d’une semaine l’autre
il rejoint le soleil
flagellé d’averses
le marcheur hésite
à fixer du regard
cette haleine de la terre
GILLES LADES
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Sur la nuit obscure
De la page
L’amour dépose
Ses constellations
A la source des mots
Le poète écoute
Ce souffle immérité
Qui nourrit le poème
Pour le parfaire
A-t-il encore
Le temps d’apprendre à vivre ?
ANNE GOYEN
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L’ENVERS ET L’AU-DEHORS
somnambule égaré
en ta nuit intérieure
funambule amoureux
de fantômes
tu marches sur le fil
de ta fragilité
dans tes yeux sidérés
le passé grand ouvert
visages
sentiments
et ta vie qui s’écoule
dans cette mélancolie
sans que jamais tu n’oses
t’en saisir
ARNAUD SCHWARTZ
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