Auteur :Leila Slimani
Titre : Dans le jardin de l’ogre
Edition : Gallimard / Collection blanche (28/02/2014)
Quatrième de couverture :«Une semaine qu’elle tient. Une semaine qu’elle n’a pas cédé. Adèle a été sage. En quatre jours, elle a couru trente-deux kilomètres. Elle est allée de Pigalle aux Champs-Élysées, du musée d’Orsay à Bercy. Elle a couru le matin sur les quais déserts. La nuit, sur le boulevard Rochechouart et la place de Clichy. Elle n’a pas bu d’alcool et elle s’est couchée tôt. Mais cette nuit, elle en a rêvé et n’a pas pu se rendormir. Un rêve moite, interminable, qui s’est introduit en elle comme un souffle d’air chaud. Adèle ne peut plus penser qu’à ça. Elle se lève, boit un café très fort dans la maison endormie. Debout dans la cuisine, elle se balance d’un pied sur l’autre. Elle fume une cigarette. Sous la douche, elle a envie de se griffer, de se déchirer le corps en deux. Elle cogne son front contre le mur. Elle veut qu’on la saisisse, qu’on lui brise le crâne contre la vitre. Dès qu’elle ferme les yeux, elle entend les bruits, les soupirs, les hurlements, les coups. Un homme nu qui halète, une femme qui jouit. Elle voudrait n’être qu’un objet au milieu d’une horde, être dévorée, sucée, avalée tout entière. Qu’on lui pince les seins, qu’on lui morde le ventre. Elle veut être une poupée dans le jardin de l’ogre.»
Premier roman de cette jeune écrivaine, connue de ma part en tant que journaliste chez Jeune Afrique, pour les affaires liées à l’Afrique du nord, Leila Slimani a réussi à me surprendre tant par le sujet cru et saisissant, l’addiction sexuelle, que par par sa manière de le faire, et le ton utilisé. Loin de toute vulgarité, de cliché que l’on pourrait retrouver dans ce genre de roman, flirtant avec l’érotisme, elle traite avec sérieux ce sujet sensible, ses répercussions dans le couple, la famille, la société, et aussi du point de vue personnel.Je n’ai pas pu retrouver à quelle point, la culture maghrébine de l’auteur aurait pu l’influencer dans le traitement de ce sujet, très tabou dans nos contrées maghrébines, et très lié à une forme de violence. Cette composante violente, elle est présente dans ce roman, sans références nord-africaines aucune. Ceci n’est pas un reproche, l’auteur n’étant pour moi pas obligée de souligner ses origines, ou l’influence de celles ci, mais le cheminement, la construction romanesque s’en appuie peut être, et cela est pour moi intéressant.
Ce roman est pour moi une réussite. Auteur à suivre.
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