La politique, comme n'importe quoi, évolue et éventuellement change. Auparavant, afin de montrer notre colère, notre passion et notre dynamisme, malgré les micros, on criait et on livrait du discours enflammé.
La société était plus traditionnelle et ces discours théâtraux, filmés, carburaient à l'émotion qui sortirait de nos télés, de nos radios et qui viendraient rejoindre nos raisons.
Puis, les campagnes électorales se sont modifiées et on s'est pris à promettre, même (surtout) l'impossible. Une fois élu, qui viendra nous dire quoi faire de toute façon? Promettez leur la lune et visez les étoiles, c'est tout.
Il y a aussi cette tactique de donner une bonne ligne par jour aux médias. Une ligne positive, gagnante, qui donnerait de notre candidat une meilleure image.
Donald Trump veut devenir Président des États-Unis.
Il fait actuellement le contraire.
Une connerie par jour.
Avant tout, il doit d'abord devenir chef du Parti Républicain. Depuis février dernier, ils sont 15 à avoir officiellement fait la demande pour être élu. Jeb Bush, le frère et le fils de l'autre, se trouve parmi les candidats. Ben Carsons, Ted Cruz, Chris Christie, Carly Fiorina, Lindsey Graham, Mike Huckabee, Bobby Jindal, George Pataki, Rand Paul, Rick Perry, Marco Rubio, Rick Santorum, Scott Walker et Donald Trump sont les autres.
Ce devrait être fort excitant, avec autant de candidats, que de se magasiner un chef quand on est partisan du parti Républicain. Et pourtant, le diable est pas mal aux vaches dans le Gran' Ol' Party.
Jeb traîne le nom de son frère qui a eu un séjour qui a fait tache d'huile à la présidence. Chris Christie, pour sa part, est un véritable intimidateur et est-ce que les États-Unis ont réellement besoin de renvoyer davantage cette image dans le monde? Bobby Jindal a fait un clown de lui-même avec ses multiples déclarations contre la mariage gay en Louisiane.
Donald Trump?
Ben c'est la crème de la connerie.
"Populaire" et "populisme" évoquent tous deux d'être "connus de tous". Ça ratisse donc, assez large avec comme avantage le poids de la masse. Peut-être que l'équipe de Donald Trump a d'abord pensé que sa popularité télé le mènerait loin comme un Ronald Reagan l'avait déjà fait.
Mais Donald, Twitter aidant, a un petit côté impulsif qui lui nuit,
Tout d'abord le langage. L'utilisation du terme "fucking" se place mal dans la bouche d'un Président. Pour le devenir Président, il faut en premier en avoir l'air. À Las Vegas en 2012, Trump disait au sujet du prix de l'essence :"We have nobody in the white house that sits back and said, you're not going to raise that fucking price!". Simplet et juvénile.
Donald a perdu beaucoup de crédibilité en étant à la tête du mouvement des "Birthers", toujours en 2012. On ne peut pas devenir Président des États-Unis si on est pas né sur le territoire de l'oncle Sam. Trump prétendait (prétend toujours) que Barack Obama serait né au Kenya (il est né à Honolulu, Hawaï). Il a mené une longue et confuse campagne afin de prouver que Barack n'était pas légitime, puisque né au Kenya. Même si il avait été la meilleure personne pour le job. Trump serait un ami de ceux qui ne voudrait que des Québécois dans l'uniforme des Canadiens de Montréal. Trump a même insinué qu'Obama serait musulman... La mauvaise foi n'a pas sa place à la présidence.
Sa vision de la politique étrangère est assez binaire: win or lose. Sur la Chine, on lui a demandé sa vision des relations étatsunienne avec la Chine, il a répondu "quand était la dernière fois qu'on a eu le meilleur sur la Chine dans un échange commercial? Je bats la Chine tout le temps! Tout le temps!".
Je parie que la Chine sera la première à vouloir lui serrer la main si il est élu chef du parti Républicain.
Trump est un accro de Twitter et parmi les sujets qu'il a traité, il y a de multiples accrochages verbaux et forts déshonorants entre lui et Bill Maher ou Rosie O'Donnell, mais aussi des conseils à Robert Pattinson de larguer sa copine Kristen Stewart qui "l'aurait trompé". Il a aussi dit d'Ariana Huffington, éditrice et héritière du journal du même nom, qu'elle était laide de l'intérieur comme de l'extérieur et qu'il comprenait que son mari l'ai quittée pour un homme. Grow up, Don.
Donald a aussi réussi l'exploit de se mettre à dos toute la communauté hispanique des États-Unis en associant la plupart des émigrés de cette communauté à des violeurs, des bandits, des drogués et des ratés. Bon flair politique, Don.
La semaine dernières, Trump se moquait du statut de "héros" de John McCain en suggérant que les vrais héros de guerre n'étaient pas des gens qui se faisait simplement capturer. Certains lui ont alors rappelé qu'ils n'avaient pas tous eu la chance d'être protégés par un riche papa en faisant repousser continuellement sa date pour joindre les rangs de l'armée, au point de ne jamais s'inscrie, comme Trump l'a fait en âge de conscription.
De toute façon, entre vous et moi, Donald aime bien rappeler à tous qu'il vaut 7 milliards de dollars. Est-ce qu'un homme qui baigne dans 7 millions de dollars comprend la réalité du simple peuple?
Poser la question c'est y répondre.
Si Trump est élu chef des Républicains, on rira c'est certain. Car il a de la couleur le Donald,
Mais trop vite, on rira jaune.
Cette Amérique influence la nôtre.
Merci de flusher le Trump.