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L'autoédition, c'est quoi ?

Par Bregman @CharlieBregman

1. L'autoédition, c'est quoi ?

Lorsqu’un éditeur décide de publier un manuscrit, il lui est donné la possibilité de proposer à l’auteur deux types de contrat très différents :

  • le contrat d’édition à compte d’éditeur, où l’éditeur se comporte comme un véritable producteur littéraire en proposant ce qu’on appelle un à-valoir (acompte délivré à l’auteur à la signature du contrat) et en assumant pleinement la part de risques liée aux dépenses nécessaires destinées à fabriquer et commercialiser le livre,
  • ou le contrat d’édition à compte d’auteur, où l’auteur est alors plus ou moins clairement invité à participer aux frais de l’éditeur (avec souvent de nombreux abus recensés, pouvant aller jusqu’à l’escroquerie pure et simple avec disparition de l’éditeur dans la nature), et que les anglais appellent « Vanity Press » (une forme d’édition qui profite de la vanité des auteurs)

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CC0 Public Domain, source Pixabay

L’auto-édition, souvent confondue à tort avec l’édition à compte d’auteur, constitue pour un auteur une troisième manière de publier un ouvrage, en lui permettant alors d’endosser lui-même le costume d’éditeur.

Ainsi, pour la plupart des gens aujourd’hui, malheureusement, un auteur auto-édité, c’est un auteur qui a décidé de publier son livre tout seul sans rien demander à personne… et l’histoire s’arrête là.

Mais de la même manière que l’on différencie les bons éditeurs des mauvais en s’intéressant à ce qu’ils sont capables d’effectuer en plus du travail de publication, un auteur auto-édité n’est pas simplement un auteur auto-publié (son travail ne s’arrête pas à la publication).

Un auteur auto-édité n’est pas un auteur auto-publié.

En effet, un vrai travail d’auto-édition consiste a minima à :

  • écrire le livre (casquette d’auteur),
  • le (faire) relire et le (faire) corriger (travail préalable d’édition),
  • le publier (auto-publication),
  • s’activer à le faire connaître (promotion),
  • le mettre en vente (commercialisation),
  • assurer son acheminement jusqu’aux lecteurs (distribution),
  • puis écrire d’autres livres !

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CC0 Public Domain, source Pixabay

 

2. Les maisons d'édition sont-elles vraiment parfaites ?

Auparavant, toute maison d’édition sérieuse avait recours à trois correcteurs différents pour un seul manuscrit.

Pour des raisons sans doute liées aux coûts que cela implique, cette précaution ne semble plus forcément être respectée. Des coquilles (pour utiliser un terme plein de diplomatie) se glissent en effet de plus en plus fréquemment parmi les nouveaux livres publiés.

La version numérique du prix Goncourt 2011 (le roman d’Alexis Jenni, L’Art français de la guerre, publié par Gallimard) avait été publiée avec une bonne dizaine de « coquilles »… qui avaient été corrigées par les pirates eux-mêmes. (Inutile de relire cette dernière phrase, vous avez bien lu.) Par ailleurs, bon nombre d’entre elles, et notamment des fautes de conjugaison qui ne relèvent aucunement de l’emploi du subjonctif imparfait qui tend à devenir un peu obsolète, par exemple, figuraient également dans la version papier. J’imagine que de nombreux lecteurs se sont probablement étouffés en lisant des phrases comme « ils se rinçèrent la bouche de vin », « nous nous efforçions de vivre moins », « comment nous plaçerons-nous » (effectivement, c’est une question que peuvent se poser ces correcteurs qui avaient manifestement un problème avec la cédille), ou « à l’extrémité des ligne de transport » (oups, il manque un s), « ils mangaient des nouilles » (mais oui, bien sûr, mais estimons-nous heureux, on a échappé au pire si la coquille s’était glissée dans les nouilles), « tu ne va pas t’y mettre aussi » (à l’orthographe ?), « quand tout ceux qui ont vu » (je vois bien, oui !), « tu tourne le dos » (et moi je tourne de l’œil !)…

Oui, je sais, ça fait mal. Le mythe éditorial en prend un coup. Mais je ne pouvais pas ne pas mentionner cette anecdote incroyable, qui permettra de réfléchir au degré d’exigence que l’on voudrait imposer aux auteurs auto-édités. Car c’est évidemment sur cette brèche de la qualité orthotypographique que se bâtissent les meilleures argumentations, puisque oui, désormais, grâce à l’auto-édition, tout le monde sans exception peut effectivement publier (rendre public), n’importe quoi et n’importe comment, et ce d’autant plus facilement grâce à l’extrême rapidité des nouveaux moyens de publication numérique.

Tout le monde peut désormais publier tout et n’importe quoi. Oui.

L’auteur qui effectue le « choix » de l’auto-édition (est-ce vraiment un choix, le livre conseil autoédition "L'autoédition pourquoi comment pour qui", de Charlie Bregman, basé sur une enquête auprès de 130 auteurs autoédités francophones, y répondra plus loin) prend donc le risque de faire passer ses ouvrages à l’arrière plan d’une audace qui sera généralement assimilée, dans le meilleur des cas, à de l’inconscience, ou alors, ce qui est probablement pire, à une formidable démonstration d’impertinence. Car dans l’esprit collectif aujourd’hui, s’auto-éditer, ce n’est ni plus ni moins qu’un moyen de s’autoproclamer auteur.

Mais derrière les préjugés faciles, les généralités désastreuses et les caricatures grossières, je pense qu’il est temps d’élargir le débat à une prise en considération un peu plus juste d’un certain nombre d’auteurs plus sérieux, qui ont probablement toute leur place dans le monde des livres, et qui peuvent d’ores et déjà se féliciter d’avoir conquis un lectorat bien au-delà du cercle restreint de leur entourage.

Vous souhaitez savoir pourquoi et comment l'auto-édition peut néanmoins être une opportunité pour les auteurs ?

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