Magazine Culture

Debout payé de GAUZ

Par Lecturissime
Debout payé de GAUZ

Je n'ai pas bien saisi l'origine de l'engouement des médias et lecteurs pour ce livre. Je pense que cela tient au sujet en lui-même plus que dans son traitement. Il est en effet rare que soient mis en lumière ces hommes de l'ombre qu'on salue à peine dans les boutiques, ces vigiles qui passent inaperçus en se fondant dans le paysage consumériste. Ils sont africains pour la plupart, comme si "A Paris, la concentration élevée de mélanine dans la peau prédispose particulièrement au métier de vigile." C'est ce que l'auteur appelle la "théorie PSG général." (Pigmentation de la peau, Situation sociale et Géographie).

"Partout dans le monde, situations administratives, idées reçues, niveau d'éducation, racisme assumé ou refoulé, contraintes économiques, etc., finissent toujours par imposer à des hommes possédant des situations pigmentaires particulières des situations sociales particulièrement peu flatteuses."

Pour illustrer son propos, Gauz choisit deux types de narration : d'une part il livre les anecdotes vues et entendues par un vigile durant ses longues heures de piétinement statique, et parallèlement il suit la trajectoire de quelques immigrés ivoiriens sans papiers dont Ossiri et Kassoun, également vigiles de génération en génération aux Grands Moulins de Paris.

Malheureusement, si la pertinence de son propos donne du relief au métier, il n'en reste pas moins que ces remarques ne révolutionnent pas la littérature, les observations frôlent souvent la platitude d'une journée ennuyeuse.

"GROSSES. Souvent, les femmes grosses commencent d'abord par essayer des habits plus petits... avant de disparaitre avec la bonne taille dans les cabines d'essayage." p.20

Dans l'autre partie du livre qui s'intéresse aux immigrés et à leur statut qui a évolué au cours des années, avant, après la crise, il m'a semblé que les personnages manquaient cruellement de profondeur.

La construction de l'ensemble est décousue, si bien que, là encore, l'impression de survoler le sujet prédomine. C'ets bien dommage !

S'il a le mérite d'ouvrir les yeux de certains sur la condition des immigrés en France, tant mieux, et à ce titre je veux bien l'encenser également. Mais le sujet ne fait pas tout, j'aurais simplement aimé plus de consistance.

J'ai préféré récemment sur ce sujet par exemple Beauté parade ou encore sous la forme du roman Americanah.

Présentation de l'éditeur Le nouvel Attila


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Lecturissime 4403 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines