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Le dernier loup-garou - Glen Duncan

Par L'épicière

Résumé :


Jake Marlowe est le dernier de sa race.
Pourchassé par des tueurs fanatiques qui ont juré de lui trancher la tête, protégé contre son gré par une organisation secrète désireuse de vivre au grand jour, Jake a décidé d’arrêter de fuir. La prochaine pleine lune sera sa dernière.
« Va où tu peux, meurs où tu dois. »
Mais pour le vieux loup-garou suicidaire et blasé, rien ne va se dérouler comme prévu.
Par définition, l'amour est imprévisible.
Le dernier loup-garou - Glen Duncan


Mon avis :


Il faut savoir que je n’aime pas les histoires de loups garous et de vampires. En général, elles m’ennuient et sentent le réchauffé. Les seules exceptions qui me viennent à l’esprit sont : Lemashtu de Li-Cam, Le livre des sortilèges de Deborah Harkness (uniquement le premier tome), et Anne Rice. Autant dire pas grand-chose. D’autant que dans ce domaine, la Bit-lit règne et je n’aime pas la bit-lit, elle transforme des créatures supposément effrayantes en espèce de lovers romantiques dignes d’une mauvaise série B. C’est généralement mal écrit, cucul la praline et sexiste. Je ne critique pas gratuitement, vous comprendrez pourquoi plus bas.
Alors pourquoi j’ai choisi de lire ce roman ? Parce que les différentes critiques que j’ai pu voir ont toutes mis un petit panneau « attention ceci n’est pas de la bit lit ». C’est original et bien écrit. Je suis donc passée outre mes préjugés, et je me suis attaquée à la lecture.
Et je ne regrette pas un instant ! J’ai adoré ce roman, parce qu’il part de la fin d’une race. D’une extinction, et que l’atmosphère pesante et inéluctable du récit est très prenante. La première partie peut paraître lente, mais je la trouve en parfaite adéquation avec l’état de Jake : il est vieux mais éternellement jeune, et las. Il a vu beaucoup de choses, mais il s’en moque.
Enfin c’est ce qu’il pense.
Quand l’instinct entre en jeu, la psychologie change… Et c’est très bien réalisé, le loup-garou est un animal, avec des pulsions sexuelles, des pulsions morbides, et pas des pulsions romantiques. Il est brut de décoffrage, naturel. On n’assiste pas à des orgasmes magiques sur la voie lactée avec des paillettes et des licornes. Il n’y a pas de fards, d’embellissement, seulement la réalité. Elle est parfois monstrueuse et parfois belle. Le personnage principal regarde vraiment sa bestialité en face, objectivement, analyse ses sentiments et c’est ce qui fait toute la force du récit. On s’attache à ce personnage à la fois désespéré et fort, seul mais beaucoup trop entouré (la Chasse, qui extermine un a un tous les loup-garous par exemple !).
Ce livre est la preuve vivante que l’on peut écrire un roman sur les loups-garous avec style, poésie même, en étant cru sans être vulgaire ou gore. On peut avoir des personnages masculins et féminins crédibles et dans leur profil et dans leurs relations.
Ce n’est pas un coup de cœur, car la direction que prend le roman n’est pas ce à quoi j’aspirais et donc je ne suis pas spécialement emballée à l’idée de lire la suite. Le roman se suffit selon moi à lui-même… Et m’aura en tout cas permis de renouer avec cette créature mythique, et de réfléchir avec Jake aux questions soulevées par l’auteur (pêle-mêle, qu’est-ce qu’un monstre ? Où se trouve la vérité et doit-on vraiment la connaître ? Peut-on réellement vivre seul ? Qui sommes-nous réellement ?).
Un roman à découvrir, ne serait-ce que pour la belle plume de Duncan !

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