Une fois de plus, Neill Blomkamp replonge dans le monde cinématographique avec une promesse science-fictionelle. Dans un Johannesburg en proie à la criminalité, un robot policier, Chappie, redécouvre le monde alors qu'on lui implante une conscience. Si l'idée ne vous parait guère neuve et que l'univers sent le recyclé, c'est que vous pénétrez la caverne d'un auteur aveuglé par ses propres pulsions.
Sauvons d'abord les meubles et saluons la prouesse accomplie avec le Chappie éponyme. Au travers d'une technique et d'un doublage mirifiques, le spectateur se prend d'élan pour ce nouveau-né métallique et perd haleine au devant de ses souffrances. Les thématiques qu'il ramène laissent songeur et constituent la riche réflexion qui a souvent manqué à son auteur.
Le problème, c'est que la bâtisse qui abrite les meubles s'effrite dès lors que Blomkamp pédale en pleine hypertrophie narrative. Trop gourmand, le cinéaste multiplie sans ménagement les virages au sein de son récit au mépris d'une cohérence d'ensemble. À l'instar de ses précédentes productions, le dernier quart résout tous les enjeux en une grande kermesse de twists dont on ne sait si on doit s'en émouvoir ou s'en gausser.
Chappie est disponible en blu-ray, DVD & VOD.
Avis
Rien de bien surprenant à voir Chappie choyé pour sa sortie en vidéo: genre porteur, sujet prometteur et images de haute technicité. Malgré tout, on s'émerveille devant le travail une fois de plus accompli par Sony. Résistant à sa chaude atmosphère et à des coupures précipitées, le transfert blu-ray est d'une précision diabolique autant dans les plans larges que dans les instants rapprochés. Détail révélateur, on peut admirer le soin apporté aux reflets métalliques de Chappie et se projeter le travail titanesque accompli par l'équipe.
L'éditeur multiplie les pistes sonores robustes mais nous avons pris le pari de ne privilégier que la version originale. En dépit de ses accents au cordeau, c'est le choix le plus cristallin dans sa retranscription des émotions électroniques de Chappie. Mieux, la poudre parle sur sept canaux et un caisson généreux en basses. Du bonheur.
On attendait de pied ferme la section bonus pour creuser un peu plus la prouesse technique du film et la passion geek de son réalisateur. Bonne pioche, un making-of d'une heure vingt répond à toutes nos interrogations en des termes poussés et centralise l'attention sur la personnalité créative de Blomkamp. Un bonus généreux qui est complété d'une fin alternative un peu plus fourre-tout dans ses thématiques mais pas dénué d'intérêt. Outre une bastonnade allongée dispensable, vous trouverez en plus les bandes-annonces Sony usuelles.