[Dossier] Fantasia 2015 – Jour 14 : Des yakuzas retraités et un bateau dans le brouillard
27 juillet. Réunir Takeshi Kitano et Bong Joon-ho dans une même soirée, c’est plus qu’un cadeau, c’est une spéciale dédicace. Deux de mes réals préférés (Bong Joon-ho n’est « que » scénariste et producteur sur Sea Fog mais quand même) à la suite, au cinéma, en nouveauté, ça n’arrive qu’une fois dans une vie. Merci Fantasia !
Films visionnés :
Ryuzo and the Seven Henchmen, de Takeshi Kitano – Note:
Kitano n’aime pas la jeunesse. Paresseuse, ne respectant rien ni personne, pas même ses ainés. Le propos est présent dans nombre de ses films. Et particulièrement dans son petit dernier. Mais là où il nous cueille à chaque fois, c’est qu’il arrive toujours à rééquilibrer la balance en cours de route. Les vieux cons finissant souvent par rejoindre les plus jeunes. Dans Ryuzo and the Seven Henchmen, on sent qu’il a pris beaucoup de plaisir à en fabriquer une bien jolie brochette : une bande de yakuzas à la retraite, mais au code d’honneur resté intact. Seulement, ces vieux grincheux s’emmerdent. Et surtout, ils n’acceptent pas d’avoir été remplacés par une nouvelle génération de bracass’ sans principe, ni morale. Totalement improvisé, leur retour aux affaires va faire des étincelles, enchaînant les situations rocambolesques, toutes plus hilarantes les unes que les autres. Faut dire, l’histoire est bien soutenue par son cast, mené par un désopilant Tatsuya Fuji (L’Empire des sens, Jellyfish) absolument divin. Chaque perso est un bonbon à lui tout seul. Et ensemble, ils forment la plus gourmande des sucreries. Ryuzo and the Seven Henchmen est tout simplement l’un des films les plus drôles de Kitano. Voilà, c’est dit.
Sea Fog, de Shim Sung-bo – Note:
Changement complet de registre. On se retrouve maintenant sur un chalutier en Corée du Sud. La pêche est de plus en plus difficile, contraignant son capitaine à changer de cap vers une activité plus lucrative : le transport de clandestins en provenance de Chine.
Bien sûr, ça va partir en suc’ mais impossible de deviner à quel point. Même si on connaît bien les auteurs. Le réal est le scénariste de Memories of Murder. Quant au coscénariste et producteur, nul autre que le génie du cinéma actuel, Bong Joon-Ho (Memories of Murder, The Host, Mother, Snowpiercer). Le film est sorti en France le 1er avril de cette année, mais en Amérique du Nord, walou. Très belle surprise, donc, de le retrouver à la programmation de Fantasia cet été. Pour ceux qui ne l’ont toujours pas vu, je n’ai pas envie d’en dévoiler trop. Moins on en sait, mieux c’est. Simplement confirmer que les thématiques sont fortes et que la maîtrise formelle est au rendez-vous. Ames sensibles, en revanche, s’abstenir. Gros poisson.
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@ Nicolas Cliet-Marrel