Magazine Cinéma

Difret de Zeresenay Mehari

Par Catherine93

Il est des traditions assassines qui ne devraient plus exister. Elles perdurent encore au XXI siècle et nuisent à l'avenir non seulement d'êtres humains mais à l'avenir d'une nation. C'est ce que l'on constate en regardant Difret, l'histoire d'Hirut petite fille brillante à l'école que son institeur a vivement recommandée pour passer en classe supérieure. Hirut est heureuse. C'est alors qu'elle est enlevée sur le chemin du retour par des agriculteurs selon une coutume ancestrale. Recluse dans une cabane, elle est violée par l'homme qui la convoite. Ce sont mes mots et ils sont justes. Hirut, en s'enfuyant, en fuyant l'avenir qui lui est réservé, plus précisément l'absence d'avenir, tue son violeur. Ayant perdu sa virginité, ayant tué l'homme qui l'a déshonorée, la jeune fille est arrêtée, faite prisonnière au poste de police local, gardée par des policiers rétrogrades, machos et gardiens des traditions locales.

Une jeune avocate va lui venir en aide, Meaza Ashenafi. Toutes deux, ainsi que l'association que diririge la jeune femme, vont lutter contre les préjugés solidement installés chez les hommes de la campagne mais aussi chez le sustitut du procureur qui hait Meaza qui le dérange parce qu'elle bouscule ses certitudes si bien établies. C'est un combat farouche, violent contre des coutumes barbares. L'espoir existe, toutefois, car des hommes et des femmes éclairés n'ont de cesse de lutter contre des pratiques qui maintiennent leurs concitoyens à l'ère du Moyen-Age alors que nous sommes quand même au XXIème siècle.

Difret est un film émouvant, un beau moment de cinéma engagé.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Catherine93 44 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines