Le marché algérien du médicament recèle un potentiel très fort qu'il convient d'exploiter judicieusement. Jusques là, l'extension de ce marché a beaucoup bénéficié aux importations.
Le secteur privé national a réalisé d'importants investissements qui ont permis de capter jusqu'ici quelques 30% de parts de marché. Il est important de promouvoir et de protéger la production nationale pour réduire la lourde facture des importations.
Une politique judicieuse d'appui aux producteurs locaux permettrait de cibler un objectif de 70% de parts de marché pour la production locale. Cet appui doit porter notamment sur les mesures suivantes :
- Organiser et rendre rapidement opérationnelle l'Agence Nationale du Médicament créée par la loi n°8-13 du 20 juillet 2008. Cette agence devra constituer la charnière de toute la politique du médicament.
- Réduire les délais d'enregistrement des médicaments et dispositifs médicaux qui restent anormalement longs et pénalisent de ce fait l'entreprise et les malades.
- Protéger, par différentes barrières tarifaires et non tarifaires, les produits fabriqués localement et couvrant la demande nationale.
- Porter à trois (03) ans, pour les matières premières destinées à la fabrication, la durée de validité des autorisations d'importation accordées annuellement par le Ministère de la Santé.
- Faciliter la procédure d'obtention des autorisations pour les produits dangereux.
- Pour les produits importés opérer l'enregistrement en dinars pour faire supporter le risque de change au laboratoire étranger.
- Mettre en place des programmes de formation de la filière pharmacie (pharmacien industriel, technicien et ingénieur).
- Diffuser aux producteurs les données statistiques actualisées détenues par les structures de la Santé.
- Intégrer les entreprises locales dans le vaste programme de réalisation d'infrastructures de santé de haut niveau confiées pour la plupart à des entreprises étrangères.