La petite ville de Condat (Cantal) renferme deux belles enseignes de maréchaux-ferrants. La première est un bouquet de Saint-Eloi situé dans la Grand'Rue. Il est composé de 30 fers (25 à cheval, 5 à boeuf) surmontés de saint Eloi en forgeron, qui a malheureusement perdu son marteau avec le temps.
Au dessus du motif cordiforme qui ferme le bouquet on remarque deux clefs en sautoir, qui attestent que le forgeron et maréchal était aussi serrurier, comme souvent dans les villages et les bourgs de moyenne importance. L'ensemble est ceint de rameaux de laurier.
Ce bouquet de Saint-Eloi ne semble pas très ancien (peut-être de l'entre-deux-guerres) et il a été soigneusement repeint pour assurer sa conservation.
Comme l'indique un cartouche situé sous le bouquet, l'artisan se nommait H. SANDRIN.
A quelques centaines de mètres de là, dans une petite rue qui conduit à l'église, se trouve une autre enseigne de maréchal-serrurier. Assez originale, elle fait corps avec le balcon de la maison de l'artisan. Seize fers et deux clefs composent ce beau travail de ferronnerie : deux fers à boeuf et quatorze à cheval (dont un manquant dans la rangée intermédiaire). Le grand fer du haut enferme les initiales du nom de l'artisan : V et P (du prénom et du nom ou bien de son nom et de celui de son épouse).
On admirera le souci de symétrie qui rend la composition harmonieuse.
© Photographies Laurent Bastard, D.R.
L'homme pense parce qu'il a une main. Anaxagore (500-428 av. J.-C.)