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Rose sous les bombes d’Elisabeth WEIN

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete

Chroniqué par Aely NahAely Nah

:star: Rose sous les bombes d’Elisabeth WEIN

Rose sous les bombes d’Elisabeth WEINNombre de pages : 438 pages
Éditeur : Castelmore
Date de sortie : 20 mai 2015
Collection : Romans adolescents
Langue : Français
ISBN-10: 2362311449
ISBN-13: 978-2362311449
Prix Éditeur : 16.90€

Disponible sur Liseuse : oui

Son résumé :

« Rose Justice est une jeune pilote de liaison américaine, qui opère sur le territoire britannique pendant l’été 1944. Capturée par la Luftwaffe, et après avoir refusée de travailler dans une usine construisant des bombes, elle est finalement envoyée dans le camp de Ravensbrück. Emprisonnée avec une française, coupable d’avoir épousée un juif, des jeunes-femmes polonaises victimes d’atroces expérimentations nazies et des prisonnières de guerre de l’Armée Rouge, elle va alors se trouver confrontée aux pires atrocités de la guerre. Elle va aussi découvrir que sa survie et plus encore son humanité dépendent de la puissance des liens qu’elle va forger avec des femmes qu’elle n’aurait normalement jamais du rencontrer»

Mon Avis :

Que d’émotions dans ce livre, que de « souvenirs » cruels et malheureux, que d’Histoire!!
Pour la passionnée de cette période de l’Histoire que je suis, celle qui se rappelle encore de sa lecture à 14 ans du journal d’Anne Franck, entre autres, ce roman est une pépite. Mais aussi une bombe à retardement.

Rose est pilote dans l’Air Transport Auxiliary. Elle ne fait que livrer des avions d’un point à l’autre, avion généralement sans radio ni armement. Alors comment, par quelles circonstances s’est-elle retrouvée dans un camp de concentration et un des pires de tous, celui de Ravensbrück est, quand on lit le reste du roman un détail qui parait presque risible.

Découvrir sous la plume d’Elisabeth Wein la réalité, le désespoir, l’horreur mais aussi l’amitié, la loyauté, le courage est à la fois déstabilisant et magnifique. Car le titre Rose sous les bombes en acquiert alors une double signification.

Un titre à double-sens

La première, la plus visible pourrait-on dire de notre héroïne Rose Justice, jeune femme de 18 ans, américaine venue participer à l’effort de guerre en Angleterre en pilotant des avions de transport. On a beau être après le débarquement, les bombes tombent toujours sur ce pays déjà bien éprouvé.

Mais on découvre aussi que cela veut dire que là où il y a de l’amitié, de la loyauté et du courage, il reste aussi de la vie. Que la beauté du cœur de ces femmes telle cette rose resplendit au cœur des barbelés, de ce fumier qui se dit humain.
Les roses continueront à fleurir dans les cœurs des survivants pour le souvenir, pour ceux qui n’auront pas eu leur chance, pour l’Histoire.

Un melting-pot d’émotions

J’ai voulu refermer ce livre bien souvent par tristesse, par lâcheté car les émotions qui y sont contenues sont parfois trop crues pour me laisser insensible.
Mais à chaque fois je l’ai rouvert car c’est comme une leçon d’Histoire, une période cruelle et honteuse qu’il ne faudra jamais oubliée. Le témoignage de l’ignominie des Hommes, de l’horreur et du vice qu’un être dit humain, homme ou femme peut imposer à un autre pour une soi-disant question de supériorité raciale.

J’ai été secouée émotionnellement par l’écriture d’Elisabeth Wein et au travers elle le témoignage de Rose et de ses camarades.

Chacune a son moyen de ne pas devenir folle, de tenir le coup, pour elle et pour les autres. Pour Rose ce sera sa poésie, même si elle n’a plus le droit ou la possibilité d’écrire, composer des poèmes pour ses compagnes ou leur déclamer les vers d’une de ses compatriotes (Edna St Vincent Millay) leur fait du bien.
Ce sera le seul point « négatif » pour moi de ce livre. Je n’aime pas la poésie et je pense ne pas avoir su extérioser toutes les informations et les sentiments de Rose pour être encore plus touchée par leur sens.

Lorsqu’elle le peut à nouveau, Rose écrit alors pour se délivrer et non pas oublier mais essayer de tenir cette promesse faite dans le froid et l’horreur de Ravensbrück : « Dites-le au monde entier ! »

Devoir de mémoire

Mais oser crier cette horreur à la face du monde, que cela devienne une réalité horrible et non des soi-disant mensonges de propagande anti-allemand est difficile pour elle, beaucoup plus qu’elle ne le croyait. Il lui faudra du courage et un sérieux coup de semonce pour oser porter son témoignage. Car à l’époque bon nombre de citoyens américains ou autres loin des conflits n’ont vu dans ces témoignages que des histoires pour faire peur aux enfants, des inventions trop horribles pour être vraies.
Nous devons garder en mémoire que cela a existé, que c’était horrible et que ce sont des Hommes qui les ont perpétrés.
Suivre le parcours de Rose fut éprouvant pour moi. Relire dans ce roman ce que je connaissais déjà mais aussi hélas découvrir d’autres atrocités alors ignorées m’a remuée.

Je ne vais pas dire que c’est un coup de cœur mais plutôt un coup AU cœur.

Si vous aviez aimé Nom de code: Verity et la plume d’Elisabeth Wein alors n’hésitez plus. Elle reste la même, toujours aussi émouvante et entraînante. Vous ne pouvez que suivre ses héroïnes quoiqu’il leur advienne car l’écriture à la première personne vous entraîne dans le roman comme un voyeur à la fenêtre. Vous les suivez, souffrez avec elles, vivez avec elle, survivez avec elles et parfois pleurez leur mort comme celle d’une amie proche et intime.
Rose n’a pas existé mais les atrocités qui lui ont été contées par d’autres, les Lapins, celles qu’elle a subies simplement en tant que prisonnière font partie de notre peu glorieux passé. Alors n’oublions jamais !

Inoubliable

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Chroniqué par Aely NahAely Nah

:star: Rose sous les bombes d’Elisabeth WEIN

Rose sous les bombes d’Elisabeth WEINNombre de pages : 438 pages
Éditeur : Castelmore
Date de sortie : 20 mai 2015
Collection : Romans adolescents
Langue : Français
ISBN-10: 2362311449
ISBN-13: 978-2362311449
Prix Éditeur : 16.90€

Disponible sur Liseuse : oui

Son résumé :

« Rose Justice est une jeune pilote de liaison américaine, qui opère sur le territoire britannique pendant l’été 1944. Capturée par la Luftwaffe, et après avoir refusée de travailler dans une usine construisant des bombes, elle est finalement envoyée dans le camp de Ravensbrück. Emprisonnée avec une française, coupable d’avoir épousée un juif, des jeunes-femmes polonaises victimes d’atroces expérimentations nazies et des prisonnières de guerre de l’Armée Rouge, elle va alors se trouver confrontée aux pires atrocités de la guerre. Elle va aussi découvrir que sa survie et plus encore son humanité dépendent de la puissance des liens qu’elle va forger avec des femmes qu’elle n’aurait normalement jamais du rencontrer»

Mon Avis :

Que d’émotions dans ce livre, que de « souvenirs » cruels et malheureux, que d’Histoire!!
Pour la passionnée de cette période de l’Histoire que je suis, celle qui se rappelle encore de sa lecture à 14 ans du journal d’Anne Franck, entre autres, ce roman est une pépite. Mais aussi une bombe à retardement.

Rose est pilote dans l’Air Transport Auxiliary. Elle ne fait que livrer des avions d’un point à l’autre, avion généralement sans radio ni armement. Alors comment, par quelles circonstances s’est-elle retrouvée dans un camp de concentration et un des pires de tous, celui de Ravensbrück est, quand on lit le reste du roman un détail qui parait presque risible.

Découvrir sous la plume d’Elisabeth Wein la réalité, le désespoir, l’horreur mais aussi l’amitié, la loyauté, le courage est à la fois déstabilisant et magnifique. Car le titre Rose sous les bombes en acquiert alors une double signification.

Un titre à double-sens

La première, la plus visible pourrait-on dire de notre héroïne Rose Justice, jeune femme de 18 ans, américaine venue participer à l’effort de guerre en Angleterre en pilotant des avions de transport. On a beau être après le débarquement, les bombes tombent toujours sur ce pays déjà bien éprouvé.

Mais on découvre aussi que cela veut dire que là où il y a de l’amitié, de la loyauté et du courage, il reste aussi de la vie. Que la beauté du cœur de ces femmes telle cette rose resplendit au cœur des barbelés, de ce fumier qui se dit humain.
Les roses continueront à fleurir dans les cœurs des survivants pour le souvenir, pour ceux qui n’auront pas eu leur chance, pour l’Histoire.

Un melting-pot d’émotions

J’ai voulu refermer ce livre bien souvent par tristesse, par lâcheté car les émotions qui y sont contenues sont parfois trop crues pour me laisser insensible.
Mais à chaque fois je l’ai rouvert car c’est comme une leçon d’Histoire, une période cruelle et honteuse qu’il ne faudra jamais oubliée. Le témoignage de l’ignominie des Hommes, de l’horreur et du vice qu’un être dit humain, homme ou femme peut imposer à un autre pour une soi-disant question de supériorité raciale.

J’ai été secouée émotionnellement par l’écriture d’Elisabeth Wein et au travers elle le témoignage de Rose et de ses camarades.

Chacune a son moyen de ne pas devenir folle, de tenir le coup, pour elle et pour les autres. Pour Rose ce sera sa poésie, même si elle n’a plus le droit ou la possibilité d’écrire, composer des poèmes pour ses compagnes ou leur déclamer les vers d’une de ses compatriotes (Edna St Vincent Millay) leur fait du bien.
Ce sera le seul point « négatif » pour moi de ce livre. Je n’aime pas la poésie et je pense ne pas avoir su extérioser toutes les informations et les sentiments de Rose pour être encore plus touchée par leur sens.

Lorsqu’elle le peut à nouveau, Rose écrit alors pour se délivrer et non pas oublier mais essayer de tenir cette promesse faite dans le froid et l’horreur de Ravensbrück : « Dites-le au monde entier ! »

Devoir de mémoire

Mais oser crier cette horreur à la face du monde, que cela devienne une réalité horrible et non des soi-disant mensonges de propagande anti-allemand est difficile pour elle, beaucoup plus qu’elle ne le croyait. Il lui faudra du courage et un sérieux coup de semonce pour oser porter son témoignage. Car à l’époque bon nombre de citoyens américains ou autres loin des conflits n’ont vu dans ces témoignages que des histoires pour faire peur aux enfants, des inventions trop horribles pour être vraies.
Nous devons garder en mémoire que cela a existé, que c’était horrible et que ce sont des Hommes qui les ont perpétrés.
Suivre le parcours de Rose fut éprouvant pour moi. Relire dans ce roman ce que je connaissais déjà mais aussi hélas découvrir d’autres atrocités alors ignorées m’a remuée.

Je ne vais pas dire que c’est un coup de cœur mais plutôt un coup AU cœur.

Si vous aviez aimé Nom de code: Verity et la plume d’Elisabeth Wein alors n’hésitez plus. Elle reste la même, toujours aussi émouvante et entraînante. Vous ne pouvez que suivre ses héroïnes quoiqu’il leur advienne car l’écriture à la première personne vous entraîne dans le roman comme un voyeur à la fenêtre. Vous les suivez, souffrez avec elles, vivez avec elle, survivez avec elles et parfois pleurez leur mort comme celle d’une amie proche et intime.
Rose n’a pas existé mais les atrocités qui lui ont été contées par d’autres, les Lapins, celles qu’elle a subies simplement en tant que prisonnière font partie de notre peu glorieux passé. Alors n’oublions jamais !


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