Joseph-desire court

Joseph-Désiré Court, né à Rouen le 14 septembre 1797 et mort à Paris le 23 janvier 1865, est un peintre d’histoire et de portraits français.

Descendant par sa mère du portraitiste Hyacinthe Rigaud, Court manifeste de bonne heure une vocation pour la peinture. Entré d’abord à l’École municipale de dessin de Descamps où, ses premiers pas sont guidés par Descamps fils, conservateur du musée de Rouen et Carpentier, professeur, il se fait remarquer par de rapides progrès. Il passe ensuite dans l’atelier de Gros, dans les leçons duquel il puise le secret de cette puissance de coloris qui distingue les plus remarquables de ses ouvrages.

La pension que le jeune Court reçoit de sa famille pendant son séjour à Paris étant fort restreinte, celui-ci y supplée en peignant, pendant les heures que l’atelier lui laisse libres, de petits tableaux qu’Alphonse Giroux lui achète à des prix modiques. À l’aide de ces travaux, Court peut se suffire à lui-même, mais il n’a pas les moyens de réaliser le projet qu’il a conçu d’aller visiter Rome pour y compléter son éducation artistique. On lui indique que quelques jeunes gens peuvent faire ce voyage aux frais de l’État, s'ils obtiennent le prix du concours de Rome. Le jeune artiste remporte le 6 octobre 1821 le grand prix de peinture.

Ce succès assure à Court, pour plusieurs années, le séjour de la ville éternelle, au milieu des chefs-d’œuvre de l’art. Le jeune peintre sait mettre à profit ce séjour et c’est de Rome qu’il envoit successivement aux expositions parisiennes plusieurs oeuvres.

Le 27 juin 1828, l’Académie de Rouen lui confère le titre de membre correspondant et lui commande un tableau destiné à orner sa nouvelle salle des séances, avec Corneille accueilli au théâtre par le grand Condé, après une représentation de Cinna pour sujet. Dans la séance publique du 30 août 1831, l’Académie lui remet une médaille d’or à l’effigie du Poussin, en marque de satisfaction et de gratitude.

L’œuvre de Court renferme de nombreuses et d’importantes toiles d’histoire. Parmi les grands travaux dont il sera chargé, on compte également les peintures du premier salon de l’Hôtel-de-Ville de Paris, avec les dix-huit panneaux qui en dépendent, composition exécutée en 1841 sur la demande du préfet de la Seine Rambuteau et la peinture de la coupole de la nouvelle cathédrale Saint-Isaac de Saint-Pétersbourg, dédiée en 1850.

Court a un talent tout particulier pour le portrait. Avec la vogue qui s’attache à ces œuvres, les commandes affluent dans l’atelier du peintre. On a surtout remarqué, parmi les personnages officiels, ceux du roi Louis-Philippe, de sa sœur Mme Adélaïde, du Roi et de la Reine de Danemark, du pape Pie IX, etc.

À un talent éprouvé, Court joint une grande modestie. Sa distinction, son urbanité lui concilient tous les suffrages. Court est d’un caractère généreux. En 1859, à la fin de l’exposition d’Ary Scheffer, ses amis le pressent de faire aussi dans le même local une exhibition de ses œuvres. Il cède mais malgré le travail que cette exposition lui demande, et le temps précieux qu’elle lui prend, il exige que le produit en soit entièrement versé au profit de la caisse des artistes.

Le 11 mai 1853, il est nommé conservateur du musée de Rouen. On lui doit la rénovation des salles du Musée.

Atteint depuis plusieurs mois déjà de la maladie à laquelle il devait succomber, sa dépouille sera, suivant son désir, rapportée à Rouen pour reposer au Cimetière monumental.

Vignette en haut à gauche : portrait de Lafayette (1792)

D'après Wikipédia