“Mauvaises fréquentations” de Marcia Clark, paru aux éditions Le Livre de Poche. Photo Monia Boubaker
Lorsque j’ai vu ce titre à la bouquinerie, je me rappelle avoir hésité à m’y intéresser car la couverture ne m’avait pas vraiment inspirée. Et puis en lisant le résumé de quatrième de couverture qui, en plus, annonçait Marcia Clark comme la nouvelle star du polar américain, je me suis laissée tenter ! Je me suis alors empressée de découvrir « Mauvaises fréquentations », et je n’ai vraiment pas été déçue ! Je suis ravie de vous présenter aujourd’hui ce polar qui a été un gros coup de cœur !
Avec « Mauvaises fréquentations », vous entrez dans le quotidien de Rachel Knight, qui est procureur dans une division d’élite de Los Angeles qui s’occupe des affaires criminelles les plus complexes et les plus médiatisées. Un soir, son collègue et ami Jake est retrouvé mort dans une chambre d’un hôtel sordide aux côtés d’un jeune homme de 17 ans, dont il conservait la photo dans son portefeuille. Très vite, l’enquête et les différents éléments portent à croire que Jack aurait tué le jeune garçon avant de se donner la mort. Une possibilité que Rachel Knight n’est pas prête à accepter même si de nombreuses questions restent sans réponses. Que faisait Jake dans cet hôtel miteux ? Qui était ce jeune garçon ? Quels rapport entretenaient-ils tous les deux ? Après la mort de Jake, Rachel se voit alors confier l’affaire de viol sur lequel il travaillait. Et à y regarder de plus près, ces deux affaires semblent plus complexes qu’elles n’y paraissent…
(…) À la lumière crue des lampadaires, le visage luisait d’un blanc bleuâtre. Le technicien souleva les branches de fines lunettes métalliques et les tendit à Scott. J’avais connu mon lot de cadavres, mais le choc me marqua au fer rouge. Ce que j’avais vu me fit chanceler contre le flanc de la camionnette. (…)
Je vais commencer par vous parler de ce coup de cœur que j’ai eu pour les personnages. J’ai vraiment adoré le personnage principal de Rachel Knight mais aussi les personnages secondaires que l’auteure a bien travaillés et n’a pas laissé de côté : Toni, sa collègue appartenant à cette même unité d’élite, Bailey, l’inspecteur avec laquelle elle travaille, et le lieutenant Graden, susceptible de prendre plus de place dans la vie de Rachel. Je les ai tous appréciés, et pour moi, la fin de l’enquête est arrivée beaucoup trop vite ; je n’avais aucune envie de les quitter !
Les descriptions sont détaillées et très présentes, ce qui permet de parfaitement visualiser les lieux, l’ambiance, les habitudes de vies des personnages, notamment celles de Rachel, le personnage principal.
Mon second coup de cœur a été pour cet humour décapant et irrésistible qui ponctue ce récit dynamique. J’ai souvent ri, et le fait est que je raffole des romans policiers qui allient humour et suspens !
(…) Mélia Espinoza, la secrétaire de l’unité, connue également sous le nom de Miss Ragot, téléphonait. Elle posa la main sur le micro pour couvrir ses mots. (…)
-Vous savez qu’on se réunit à propos de Jake, n’est-ce pas ? Nous demanda t-elle. (…) Je l’ai toujours trouvé sympa… dans le genre intello. Mais gentil. “Ay Dios mio”. Je ne comprends pas ce qu’il faisait dans un hôtel comme ça. Elle le prononça avec un mélange d’accusation et de dégoût qui me donna envie de la gifler. Et pas de main morte. (…)
(…) – Qu’est-il arrivé à l’inspecteur Lambkin ?
La mort de Jake ne signifiait rien pour lui qu’un changement de personnel et son ton suggérait qu’il aurait préféré choisir lui-même le remplaçant. Je ne m’attendais certainement pas à ce qu’il déchirât ses vêtements et se couvrît de cendres en apprenant la mort de Jake, mais je connaissais des chimpanzés plus sensibles. (…)
(…) Je regardai par la fenêtre et souhaitai pour la millième fois que le viol soit puni par l’ablation du pénis…avec un couteau rouillé. (…)
J’ai trouvé les deux enquêtes qui s’entremêlent tout au long du livre vraiment très intéressantes, et après seulement quelques pages, l’auteur nous permet de très vite entrer dans l’histoire. Par contre, je n’ai pas frissonné, je n’ai pas sursauté, ni même été horrifiée par des descriptions aux détails macabres. Et je ne recherche pas toujours à ressentir ces émotions lorsque je lis un polar. Ici, j’ai simplement suivi avec grand plaisir une intrigue intéressante avec son lot d’action et de rebondissements, conduite par des personnages à qui je me suis instantanément attachée.
“Mauvaises fréquentations” forme un tout parfaitement rôdé, à tel point que j’ai vraiment été surprise d’apprendre que ce polar était le premier de Marcia Clark.
Cette lecture a été un régal, vous l’aurez compris !
Autant vous dire que je suis maintenant impatiente de lire la prochaine enquête de Rachel Knight, et je souhaite à Marcia Clark tout le succès qu’elle mérite.
Quelques mots à propos de l’auteure : Marcia clark est née en 1953 en Californie. Procureur du procès O.J Simpson, elle est une star aux États-Unis. Avec son héroïne Rachel Knight qui est de son propre aveu son “double en mieux”, elle a fait une entrée remarquée sur la scène du suspense.