Si je te dis festival, tu penses sans doute aux grands noms du milieu. Tu penses Rock En Seine, Eurockéennes et Vieilles Charrues. Tu te rappelles les soirées interminables avec tes potes perdus au milieu d’une foule de 30 000 personnes.
Et de plus en plus tu dois aussi commencer à penser aux outsiders, ces festivals de petites tailles qui prennent le contre pieds des énormes machines à fêtes et proposent des programmations plus variées, dans des lieux plus agréables et dans une ambiance plus détendue. Cool, c’est un peu leur mot d’ordre, leur devise.
Ces festivals on les aime. Beaucoup. Et on est très heureux de voir que de plus en plus parvienne à vivre et se toucher un public plus large (Coucou Baleapop et Heart Of Glass, Heart Of Gold).
Alors on s’est dit que tu aimerais bien avoir une alternative au monstre Rock En Seine et que tu serais ravie de finir tes vacances d’étés au soleil et au calme avant de retrouver l’effervescence de la grande ville grise ou tu travailles.Et le Diamant Vert c’est tout ça à la fois. C’est deux jours de détente dans un lieu magnifique perdu dans le Cantal.
Une programmation éclectique et variée, un endroit de rêve (la Corse, trop de touristes et en plus ils annulent au dernier moment), et une ambiance qui s’annonce follement apaisante.
Pour sa première édition, le Diamant Vert investi un bled perdu du Cantal et c’est pour ça qu’on veut y aller!
Et puis ça nous intéressait beaucoup de savoir comment ça se passait pour monter un festival à partir de rien alors on est allé discuter avec les fondateurs et organisateurs.
Across The Days : Est-ce que vous pouvez présenter l’équipe derrière cette première édition du Diamant Vert ?
La Team Diamant Vert : C’est le collectif Blaster Blaster en fait qui organise le festival. Blaster Blaster c’est nous trois. On a créé l’association en septembre 2014 pour pouvoir réaliser notre envie de faire de l’événementiel dans des lieux oubliés du Cantal. On a vraiment une focalisation locale dans le Cantal et sur l’Auvergne en général. On vise à créer des événements culturels dans des lieux naturels, voire même en friche.
ATD : Mais vous vous êtes basés à Paris donc c’est pas contradictoire ?
TDV : On fait de nombreux aller-retour en Aurillac, c’est la ville d’où on vient et où on s’est connu, et Paris. Du coup on a des pieds à terre à Aurillac et on y passe tout notre temps en ce moment pour préparer le festival.
ATD : Et pourquoi ne pas monter votre festival à Paris, où ça peut sembler plus simple d’avoir un public ?
TDV : Paris c’est vraiment saturé au niveau des événements culture. En plus nous ce qu’on aime vraiment et qui nous a motivé à monter le projet, c’est de faire ça en extérieur et en campagne. C’est le principe de remettre de la culture dans la ruralité. Et à Paris il y a déjà vraiment beaucoup de très bonnes choses.
ATD : Et vous pensez pouvoir faire venir les gens jusque dans le Cantal ?
TDV : Oui, on pense vraiment que les gens répondront présent.
On peut compter sur le public des groupes qu’on a programmé. La plupart du temps, ces groupes sont cantonnés à jouer dans les grandes villes, du coup leur public local est vraiment motivé pour venir les voir en live.
Et puis fêter le dernier week-end de l’été en Auvergne, c’est quand même le rêve!
Après on joue la même carte que pas mal de festivals qui se déroulent en province dans des endroits un peu reculés. Promettre au public qu’il sera choyé, être dans un endroit vraiment fou et super bien manger.
Et les gens aiment ce principe, qui les changent complètement de leurs habitudes.
ATD : Vous ne vous êtes pas limités à un seul genre de musique. Comment ça se passe pour faire la prog d’une première édition d’un festival ?
TDV : En fait on a vraiment choisi les groupes suivant nos coups de cœur, par rapport à ce qu’on connaissaient au départ.
Après on a vraiment envie de faire découvrir tous ces artistes au public cantalien et pas de se limiter à un style.
Justement, nous plus jeunes ici, on était cantonné à certains styles de musique avec des trucs très rock ou sinon de la chanson française. Et là on voulait changer ça.
Le vendredi est plus homogène mais le samedi est vraiment diversifié car c’est là qu’on prévoit d’avoir le plus de monde.
ATD : Vous pensez pas que vous allez avoir du mal à faire venir les gens au Diamant Vert plutôt qu’au Baleapop ou à Heart of Glass Heart of Gold ?
TDV : C’est vrai qu’on a tous la même démarche mais c’est pas un problème. On cherche tous à montrer que la culture est présente partout et pas seulement à Paris.
Nous on n’essaye même pas de les concurrencer, c’est impossible, mais on pense que le phénomène peut vraiment fonctionner partout en France.
ATD : Faire sortir les artistes des villes, c’est pas trop compliqué ?
TDV : En fait, il n’y a pas seulement pleins de nouveaux festivals qui sont dans une dynamique commune de sortir des villes. Les artistes avec lesquels on a discuté veulent aussi y jouer un rôle.
Ils sont habitués aux scènes et club parisiens, lyonnais etc. Mais ça ne leur suffit pas.
On avait établi une prog idéale qu’on voulait et on pensait ne jamais l’avoir. Mais finalement en leur montrant le cadre et les conditions du festival, l’aventure, on a réussi à presque tous les avoir. Il faut rappeler qu’on a très peu de moyens donc jouer sur ces critères nous permet de compenser.
Il y a vraiment une super ambiance avec les groupes qui croient beaucoup dans le projet. Ça crée une énergie et c’est génial.
ATD : Dans le festival, il y a aussi du Landart et pas seulement de la musique. C’est pas encore plus compliqué de ne pas se focaliser sur une direction pour commencer ?
TDV : C’est justement pour ne pas se limiter à la musique. Ça vient de notre expérience personnelle cette envie de pouvoir faire des activités pendant la journée, voire des installations, des projections etc.
Et du coup pour nous ce sera du landart. C’est assez évident une fois qu’on voit le site ou le festival se déroulera.
Le lieu offre vraiment des possibilités immenses pour utiliser et intégrer l’art à la nature. Et c’est quelque chose qui touche tout le monde. Ça nous permet d’avoir un public varié et avec des sensibilités diverses.
ATD : Vous avez pas peur qu’on vous reproche de faire comme certains de ces festivals qui se disent locaux mais ou 90% du public est parisien ? Tel le midi festival etc.
TDV : Nous on essaye vraiment d’éviter ça et ce n’est pas du tout notre vision ni notre objectif.
Il faut avouer qu’on est un peu aidé par la difficulté d’accès !
Et on mise réellement sur la population locale. Dans ce but on organise des activités avec les enfants des communes alentours pour se faire connaître. Du coup lors du festival, les enfants peuvent venir s’amuser pendant la journée avec leurs parents.
On fait aussi participer les associations et communes locales pour axer encore plus notre festival vers eux.
ATD : Quel groupe vous vouliez absolument dans votre festival ?
TDV : On voulait vraiment Mawimbi. C’est des DJs qu’on aime énormément ainsi que leurs démarches de mixer électro et musique africaine. C’est impossible de ne pas danser sur leurs tracks et du coup en festival c’est fou !
Un autre groupe qu’on adore c’est Moonsters, c’est un peu nos chouchous.
On est aussi très curieux de voir Aleph car ils changent complètement de formation et ce sera très différent. Ils réservent un live spécial pour le festival et on a vraiment hâte de voir ça.
ATD : Si on veut situez vos goûts pour ceux qui ne connaissent pas, vous pouvez nous donner vos festivals préférés ?
TDV : On est amoureux du Baleapop et on a beaucoup aimé le Worlwide.
ATD : Vous citez le Baleapop qui a un format qui lui permet de changer de lieux certaines années. Vous pensez vous orienter dans cette optique vous aussi ?
TDV :On aimerait rester au moins deux années au même endroit pour créer quelque chose de constant.
Dans le futur, c’est sûr que faire découvrir d’autres lieux cachés et magnifiques au public serait parfait. Il faudra que l’on organise tout ça car celui de cette année est vraiment bien car il y a l’électricité, l’eau courante etc. Pour une première édition, c’est important de parvenir à diminuer les contraintes techniques.
Si vous voulez les aider dans ce beau projet, vous pouvez participer au Kiss Kiss Bank Bank et recevoir pleins de supers cadeaux !
Nous on vous y retrouve sous le soleil du Cantal au milieu de nul part.