Quand les maths et le crowdsourcing veulent venir en aide aux historiens, cela prend la forme d’algorithmes capables pour la première fois de classer des objets et photos selon les styles architecturaux ou décoratifs.
Les algorithmes ont désormais du style. C’est un peu ce qui ressort de l’étude que viennent de faire paraître trois chercheurs des universités du Massachusetts à Amherst et de Colombie-Britannique. Le trio universitaire s’est attaché à résoudre une lacune des ordinateurs actuels : ils sont en effet capables d’identifier des formes communes entre des objets de même classe. En revanche, ils ne pouvaient pas jusqu’alors – contrairement à l’œil humain – voir les similarités de style entre un lit et une chaise par exemple. De même, les ordinateurs actuels sont quasiment incapables de voir la différence entre une église byzantine et romane.
Les chercheurs se sont donc attelés à ce problème avec l’idée d’utiliser à la fois l’œil humain et les algorithmes. Ils ont demandé à près de 2 500 personnes de classer différents objets et bâtiments selon les styles. Avec les quelque 50 000 réponses obtenues (dont 85 % de réponses justes), les mathématiciens ont essayé d’apprendre aux algorithmes à identifier les ressemblances pointées par les participants quelle que soit la forme, la taille ou la classe des objets.
En définitive, les chercheurs sont parvenus à créer un programme capable de reconnaître le style architectural d’un bâtiment, le style décoratif d’un meuble ou le style esthétique d’un vase. Et de lier tous ces objets entre eux avec 90 % de justesse selon l’étude.
Le but dans tout cela : aider les historiens/archéologues qui doivent classer un grand nombre d’items. Mais les chercheurs envisagent également une application pour les développeurs de jeux-vidéo ou d’effets spéciaux cinématographiques. Ces derniers pourraient utiliser l’algorithme mis au point pour créer des décors historiquement précis et très facilement.
Jeu de briques
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