de Enzo Bartoli
(Éd. BNF - 2015)
Le roi se meurt est à l’affiche du théâtre du Palais Royal. Mais ce soir, le drame ne se jouera pas sur scène. Peu avant la représentation, Albin Clavel, le comédien vedette, est retrouvé sauvagement assassiné dans sa loge par un individu que personne n’a vu ni entrer, ni sortir… Mais pourquoi cette mise en scène sordide ? S’agit-il d’un drame en un seul acte ? Et si les coulisses dissimulaient d’autres crimes inavoués…
~~~
Préface de Jean Paul Alègre : Vous avez de la chance ! Car si vous lisez ces lignes, c’est que vous tenez entre les mains le dernier livre d’Enzo Bartoli et que vous vous apprêtez à vivre une aventure captivante et originale. Captivante, parce que ce romancier, dont le talent m’avait déjà interpellé dans « Série noire pour femmes en blanc » ou « Curriculum Mortem », ouvrages de haute qualité, qui ont d’ailleurs, ce n’est pas un hasard, figuré dans la sélection finale du prestigieux Prix du Quai des Orfèvres, sait mener une intrigue et, tout en respectant les codes du roman policier, nous entraîner dans un univers fascinant.
Original, parce que, cette fois, Enzo Bartoli a choisi pour cadre le monde du théâtre. Or, le théâtre, lieu de toutes les métamorphoses, royaume des contrastes, est l’endroit idéal pour nous perdre, nous faire croire que nous tenons enfin le coupable et, pirouette après pirouette, de vrais saluts en faux rappels, nous guider sur de délicieuses fausses pistes. Vous remarquerez le contraste, habilement mis en relief par l’auteur, entre le monde technique, tactique, rationnel, des enquêteurs et celui d’ombres et de lumières, fantasque et subtil, qui caractérise la vie des planches. Enzo Bartoli, j’ai modestement fait mon enquête, moi aussi, doit bien connaître le milieu du spectacle vivant. Il nous le décrit avec une grande précision. Et l’intrusion des méthodes policières dans cet univers mouvant est tout à fait réjouissante.
Mais, attardez-vous sur le style… Cet écrivain sait se faire caméléon, comme tout auteur digne de ce nom. Et, puisqu’il nous convie à fréquenter des lieux où règne le dialogue, son livre en adopte le rythme. C’est simple, efficace, percutant. Je me garderai bien de vous dévoiler le moindre indice sur l’intrigue, ce serait peu amical de ma part à l’égard du lecteur ou de la lectrice que vous êtes, mais je peux vous garantir que, vers la fin du roman, à l’heure où le dénouement approche et où le rideau final s’apprête à tomber sur le plateau, il serait prudent, pour vous, de ne pas prévoir une activité impérative qui vous sorte de votre lecture… Vous n’y arriverez pas !
Bonne route, donc, dans ces pages ! Et permettez à l’ancien président des auteurs dramatiques de ce pays que je suis, de souligner qu’un roman policier de cette qualité, adapté avec intelligence, ferait une pièce sensationnelle, ou un scénario diablement entraînant. Mais c’est une autre histoire… et, pour l’instant, je vous invite à déguster ces Loges du mal avec, pour guide, un Enzo Bartoli au mieux de sa forme !
~~~
- Article précédent (13/08/2015)
LES SECRETS NE MEURENT JAMAIS
de Robert Audiffren (Éd. Les Presses du Midi - 2014) En province, il est de charmantes bourgades,...
» Lire la suite