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La sélection de la semaine : Histoires de quartier, Arq, Men of wrath, L’ombre de Shanghai, Arachnid, Letter 44, Lesson of evil et Another

Par Casedepart @_NicolasAlbert

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Histoires de quartier 2 – de Gabi Beltran et Bartolomé Segui (Gallimard)

Pour ce troisième week-end du mois d’août, Case Départ vous propose une petite sélection. Les vacances, c’est aussi l’occasion de rattraper notre retard sur un nombre important de sorties et notamment des mangas. En vous ouvrant sa bibliothèque, le blog met en lumière de très bonnes bandes dessinées. Nous passons au crible, les albums suivants : le deuxième volet d’Histoires de quartier : l’autobiographie de Gabi Beltran, l’ultime tome de la magnifique série de science-fiction Arq d’Andreas, la nouvelle histoire de Jason Aaron : Men of wrath, le deuxième volume du manhua franco-chinois L’ombre de Shanghai, le premier volume du manga édité par Soleil : Arachnid, Letter 44 : un récit d’anticipation mettant en scène le Président des Etats-Unis, le premier tome du manga thriller Lesson of evil et le deuxième volet d’Another : un manga des éditions Pika. Bonnes lectures.

Histoires de quartier

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Chemins est le deuxième volume d’Histoires de quartier, l’autobiographie de Gabriel Beltran, un artiste espagnol. Edité par Gallimard, il met en scène l’adolescence du scénariste à Palma de Majorque, entre drogue, prostitution, vols et parents absents. Pour mettre en image son récit, il s’est adjoint l’aide de Bartolomé Segui.
Pour vous rafraîchir la mémoire, vous pouvez relire la chronique du premier tome, en cliquant ici.

Résumé de l’éditeur :
La prostitution, la drogue et les passages à tabac sont le quotidien des quartiers pauvres de Palma de Majorque, dans les années 1980. Pourtant, Gabi et les caïds du coin ne demandent qu’à trouver leur place dans le monde, à l’époque de la new wave, du punk et de la Movida…

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Alors que le premier tome ne nous avait pas laissé un bon souvenir, à cause d’une narration un peu brouillonne et quelques histoires peu emballantes, le deuxième volume nous plait beaucoup plus. Il faut dire que Gabi Beltran rentre dans le vif du sujet et nous parle de son adolescence, un moment délicat. Alors qu’il habite toujours dans l’un des quartiers les plus pauvres et populaires de Palma de Majorque, il s’accoquine avec une bande d’amis, petites frappes de la cité. Entre la fumette, la drogue, la prostitution et les vols, son quotidien est plus rythmé par les petites combines que par l’école.

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Le récit poignant et tout en pudeur du scénariste repose avant tout sur les personnages secondaires qui élèvent les mini-histoires découpées en chapitre, et tire vers le haut le héros. Si son père est violent, il abandonne la foyer alors qu’il a trois ans, sa mère ne vaut pas mieux à ses yeux le traitant de salaud comme son papa. De caractère fort, enfin le fait-il croire, il est de nature beaucoup plus douce avec sa grand-mère, une femme ayant sa fierté, se déplaçant en béquilles mais qui est la seule personne à l’aimer, sans le surprotéger. Elle lui apprend la dignité, un mot si important dans une vie. Il y a aussi Rosa, la jeune suédoise qui lui propose de travailler dans son nouvel appartement et qui lui propose le gîte lorsque dans sa vie, plus rien ne va. Sans le juger ni lui poser de question, il apprécie de venir certaines nuits lire énormément et dormir dans ce havre de paix. Les deux auteurs décrivent à merveille ce passage si délicat vers l’âge adulte de cet être ambivalent, entre caïd et envie d’être aimé car il a bon fond. Il y a beaucoup d’espoir dans ce héros malgré son désenchantement et sa violence.

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Les mini-récits les plus importants de sa vie, Gabi Beltran nous les conte sans filtre, malgré ses mauvaises fréquentations ou ses nombreuses bêtises. Comme dans le premier volume, la moiteur de Palma de Majorque, avec ses marins et ses prostituées et l’alcool qui coule à flots est parfaitement restituée. Cette ambiance des années 80 est portée par une partie graphique très réussie. Bartolomé Segui propose des visages simples très ligne-claire qui permet de révéler au mieux les émotions des personnages.

  • Histoires de quartier, tome 2 : Chemins
  • Scénariste : Gabi Beltran
  • Dessinateur : Bartolomé Segui
  • Editeur: Gallimard
  • Prix: 19.90€
  • Sortie: 18 juin 2015

Arq

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Clap de fin sur la très belle série d’Andreas, Arq, un récit de science fiction de 18 volumes publiés par Delcourt.
Résumé de l’éditeur :
Les habitants d’Arq ont décidé de quitter ce monde sur le point de se détruire pour aller dans un autre de leur choix. Julian ne veut y emmener que les cinq personnages originaux et Eve. Virginia rejoint Arq, Montana et le capitaine. Deux groupes se forment : les cinq retournent à l’hôtel d’où ils sont partis, les autres se retrouvent à ORAX. Mais rien ne se passe comme prévu car la réalité a d’autres objectifs.

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Au rythme d’un album par an depuis 1997, Andreas a conquis le public avec Arq, une série de science-fiction exigeante mais tellement intelligente. Prévue au départ en 3 cycles de 6 albums, le puzzle trouve son dénouement final avec Ici, dix-huitième volume. Comme il le précise dès l’introduction, afin de comprendre au mieux la série, il nous invite à relire les 17 tomes précédents. Même si des questionnements restent en suspens, le public amateur d’Arq ne sera pas déçu par ce clap de fin magistral.

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Après avoir fait partie de la Collection Conquistador de chez Delcourt, à partir du deuxième cycle, la série intègre celle nommée Machination ; et comme cela lui va bien ! En effet, il en faut de la douce-folie pour imaginer cet univers comme a pu le faire Andreas mais surtout à pouvoir ensuite le coucher sur papier sans dérouter le lecteur. Il sera difficile de résumer Arq tant cela part dans de nombreuses directions. Néanmoins on peut dire que : Julian, Montana, Laura, Travis et sa femme Alanna se retrouvent projetés dans un monde inconnu et ô combien différent de celui qu’ils ont quitté. Aussitôt arrachés à leur quotidien, ils sont séparés sans réellement comprendre ce qu’il font dans ce drôle d’univers. Qu’est-ce que Arq ? Pourquoi sont-ils là ? Pourquoi eux ? Au fil des albums, l’auteur de Capricorne (18 volumes au Lombard) distille des éléments de réponse afin de reconstituer le puzzle. Entre le monde d’Arq, l’époque actuelle et le monde des Croisades, tout cela s’imbrique dans une ensemble plus cohérent qu’on ne le croit.

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Entre Julian, le brillant étudiant en informatique qui se drogue pour surmonter les brimades de son entraîneur de natation et la mort de son ami Robby lors d’un bizutage, mais aussi Montana, qui vient de sortir de prison après 15 ans d’incarcération à la suite d’un meurtre lors d’un hold-up qui a mal tourné, Laura, quant à elle, est une ancienne prostituée qui fut abusée par le patron de son père et son fils, qui tuera son paternel et lui laissera un fils qu’elle abandonnera, Travis est un professeur intelligent qui a perdu la vue lors d’un accident en 1945 et enfin sa femme Alanna, qui se maria à Travis, plus âgé qu’elle et avec qui elle aura des jumeaux Eve et Tarak.

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Ajouté à cela des lieux fantastiques mais aussi des peuplades en tout genre (aquatiques ou humanoïdes), une faune, une flore, une chronologie et des langues qui lui sont propres font d’Arq une œuvre complète et d’une rare intelligence, qui fait écho aux sentiments des lecteurs et aux grandes questions d’une existence.

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Il ne faut pas trop en dévoiler sur cet ultime volume si on ne veut pas trop en dire et donc enlever le sel de l’histoire. Quoiqu’il en soit, nous sommes toujours subjugué par l’univers graphique d’Andreas. Il a ses adorateurs comme ses détracteurs qui n’arrivent pas à y entrer. Il a beaucoup utilisé de techniques lors de la créations des différents albums, comme pour ce dernier, se renouvelant sans cesse. Beaucoup de hachures pour souligner les formes et les ombres des personnages et de leurs vêtements, mais aussi pour les décors qui sont parfois très fouillés et soignés et parfois sommaires pour laisser place aux héros. Quelques planches sont aussi façonnées au crayon et fusain. Son découpage d’une grande originalité renforce le côté mystérieux et fou de cet univers.

Arq : une grande série s’achève dans un ultime tome des plus réussis !

  • Arq, tome 18/18 : Ici
  • Auteur: Andreas
  • Editeur: Delcourt, collection Machination
  • Prix: 14.95€
  • Parution: 17 juin 2015

Men of wrath

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Après la formidable série Southern Bastards, Jason Aaron est de retour avec Men of wrath, un thriller où une malédiction familiale se transforme en tragédie. De père en fils, chez les Rath, on se venge en tuant. Pour mettre en image ce recueil de mini-récits, le scénariste a choisi Ron Garney.

Résumé de l’éditeur :
Aussi loin que l’on s’en souvienne, la lignée des Rath fut entachée par le meurtre. Ira semble pourtant s’être accommodé de la malédiction familiale en l’érigeant en véritable philosophie de vie. Tueur à gages, Ira Rath est impitoyable. Femmes, enfants ou vieillards, personne ne trouve grâce à ses yeux… pas même les membres de sa propre famille. Rien ne semble pouvoir arrêter le professionnalisme de cette machine à tuer. Rien, si ce n’est peut-être un cancer récemment déclaré… Contient : Men of Wrath #1-5

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Voici le nouveau récit coup de poing de Jason Aaron : une histoire sombre où la malédiction est au cœur des relations familiales des Rath. Moins mordant et accrocheur que Southern Bastards, qui reste son chef-d’œuvre, le scénariste fonde son synopsis sur le propre passé de sa famille (certains membres auraient du sang sur les mains). Comme pour Scalped ou Southern Bastards, il situe son action dans le fin fond du Sud des Etats-Unis et encore une fois cela sert son récit : un lieu miteux, sale et où la bêtise est érigée en dogme. Les hommes de la terre sont frappés d’une drôle de malédiction.

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En 1908, Isom Rath, un éleveur du coin, abat sans ménagement Grievers, un voisin, pour une sombre histoire de mouton. Cet assassinat est le point de départ à une folie meurtrière qui se transmet de génération en génération. Chaque homme de la famille est amené un jour ou l’autre à commettre l’irréparable. Même lorsqu’ils essaient de s’en dérouter, la malédiction les rattrapent. L’avant-dernier du nom, Ira en a même fait son métier : il est tueur à gages. Il travaille pour le clan Polk avec force et rage. Atteint d’un cancer, il doit honorer un dernier contrat…
Psychologiquement, les personnages sont très forts, troublés et bien campés, comme Ira, qui mettra un point final à sa lignée, en tuant son propre fils. Déconcertant, d’une grande violence et d’une grande brutalité ! Comment peut-il effacer ce poids d’un héritage trop lourd à porter ? Comment peut-on s’en affranchir ? Efficaces, les mini-histoires découpées en chapitre, mettent l’accent sur les aïeux du tueur mais surtout sur son crépuscule, qui sera sanglant.

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La partie graphique confiée à Ron Garney est très efficace et aboutie. Le dessinateur qui avait déjà travaillé avec Aaron (Get Mystique ou Weapon X dans la série Wolverine ou Ultimate Captain America) met au service de l’histoire son talent d’illustrateur. Les planches sont composées de grandes cases pour mettre en lumière les personnages et leurs émotions, mais aussi les scènes d’action violentes.

  • Men of wrath
  • Scénariste : Jason Aaron
  • Dessinateur : Ron Garney
  • Editeur: Urban Comics, collection Urban Indies
  • Prix: 16€
  • Sortie: 26 juin 2015

L’ombre de Shanghaï

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Le fantôme de l’opéra est le deuxième volume de la série L’ombre de Shanghai, un manhua signé William Crépin, Patrick Marty et Li Lu. Publié par les éditions Fei, les auteurs poursuivent les aventures chinoises de Gaspard et de la petite Lila dans la cité en plein développement dans les années 30.
Résumé de l’éditeur :
Shanghai, 1930. La robe de la diva Bucci attire plus d’une convoitise. La belle Clara rêve d’un homme qui pourrait lui offrir une merveille pareille. Gaspard rêve de conquérir la sulfureuse blonde n’hésitant pas à se transformer en gentleman cambrioleur. Et les triades rêvent de mettre la main sur la myriade de diamants qui ornent la parure de la cantatrice. Le cauchemar est pour Lila et cette ombre qui prend vie, lui ravissant l’être qu’elle aime le plus au monde et tout espoir de vivre enfin cet amour.

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Alors que Le retour du fils proposait la venue de Gaspard dans sa famille après 7 ans d’absence et la joie de Lila pour retrouver son frère. (La petite fille fut adoptée par les Cartier). Mais cette euphorie fut vite estompée par Clara, une lycéenne qui a des vues sur le jeune homme. Ce deuxième tome fait la part belle à l’aventure et l’action. Le fils Cartier aimerait offrir à Clara la robe de la cantatrice Dina Bucci, venue à Shanghai pour interpréter Turandot. Ce vêtement richement décoré fait l’admiration de tout le monde et plus particulièrement de sa prétendante.

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Poussé au crime par Dino, qui souhaite écarter un rival de Clara, il est prêt à franchir le pas et voler la robe. Mais c’était sans compter sur la frêle et gentille Lila, qui possède un don pour les arts martiaux. Cette dernière essaie de contrecarrer les plans de Gaspard et lui éviter la prison.

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Hommage à Gaston Leroux par son titre, l’action de l’album se déroule quasi uniquement à l’opéra de Shanghai, le Lyceum Theater, détruit par les flammes et reconstruit à l’identique quelques années plus tard. Le rythme est enlevé, les relations tendues entre Clara et Gaspard fortes (elle le manipule), mais aussi celle entre Dino et le jeune homme et enfin entre Lila et lui (elle l’apprécie de plus en plus et l’aime en secret). Si l’histoire a des ressorts très classiques, le point fort de l’album est avant tout le dessin. Le trait de Li Lu est à mi-chemin entre le manhua et la bande dessinée européenne et proche des dessins animés des années 80 en ce qui concerne les visages des personnages. Pour souligner les mouvements, la mangaka utilise un trait blanc, comme un grattage très réussi.

  • L’ombre de Shanghaï, volume 2 : Le fantôme de l’opéra
  • Scénaristes : William Crépin et Patrick Marty
  • Dessinatrice : Li Lu
  • Editeur: Fei
  • Prix: 12.90€
  • Sortie: 22 mai 2015

 Arachnid

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Asociale, jamais intégrée, battue et violentée par son oncle, Alice va se révéler être une incroyable tueuse grâce à l’apprentissage de L’araignée. Publié par Soleil, Arachnid est un manga signé Shinya Murata et Shinsen Ifuji.

Résumé de l’éditeur :
Alice est une lycéenne pas vraiment populaire qui vit avec son oncle tyrannique. Un jour, ce dernier est assassiné sous ses yeux par un homme surnommé l’araignée. Au lieu de fuir, elle va violemment l’agresser et ainsi révéler son incroyable instinct de survie. Aux côtés de l’araignée, elle va peu à peu découvrir ses nouveaux pouvoirs.

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Le récit fantastique d’horreur de Shinya Murata est plutôt bien écrit et plutôt accrocheur, même si le premier volume qui est consacré à l’apprentissage d’Alice est des plus classiques. Il fonde son histoire sur son héroïne principale Alice : orpheline depuis peu, elle est confiée à son oncle tyrannique et violent. Au lycée, elle n’a pas d’ami mais beaucoup d’ennemies qui l’humilient. Un après-midi, alors qu’elle sèche les cours, son oncle essaie de la violer. Prise de panique, elle est soulagée lorsqu’un homme le tue. Etonnée mais sans chagrin, elle suit cet individu étrange qui utilise un fil. L’Araignée comme il se fait appelé, est un tueur à gages qui est engagé par Le Boss. Il faut dire que la jeune fille sait se défendre et que par instinct de survie, elle a mordu fortement le cou de son sauveur. Ce dernier, malgré une injonction de son patron de tuer la fille, va la prendre sous son aile et lui faire apprendre des techniques de combat et notamment le maniement du fil d’araignée, Le thread. Ils s’unissent pour éliminer La guêpe, l’homme de main du Boss.

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Comptant déjà 12 volumes au Japon depuis 2009, Arachnid est pré-publié dans la revue Monthly Gangan Joker, des éditions Square Enix. En France, les deux premiers volumes sont sortis en même temps. Le point fort de la série est la partie narrative en voix-off qui explique les différentes caractéristiques des insectes que doit affronter la jeune fille.
Arachnid : une série fantastique assez accrocheuse et aboutie pour les amateurs du genre.

  • Arachnid, volumes 1&2
  • Scénariste : Shinya Murata
  • Dessinateur : Shinsen Ifuji
  • Editeur: Soleil Manga
  • Prix: 7.99€
  • Sortie: 22 avril 2015

Letter 44

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Le nouveau président des Etats-Unis apprend dans une lettre de son prédécesseur que des extraterrestres sont proches de la Terre. Non dévoilé aux habitants, ce secret est gardé le plus fortement possible, surtout qu’un vaisseau spatial américain les surveille de près. Publié par Glénat, Vitesse de libération est le premier tome de la série d’anticipation Letter 44 signée Charles Soule et Alberto Jimenez Alburquerque.
Résumé de l’éditeur :
Dure journée pour Stephen Blades, le 44e président des États-Unis. Au premier jour de son investiture son prédécesseur, Francis T. Carroll, lui laisse un courrier qui va changer non seulement son propre destin, mais très probablement la face du monde. Depuis 7 ans, la Nasa a détecté une construction extraterrestre sur la ceinture d’astéroïdes entre Mars et Jupiter. Mais la rencontre du troisième type n’a pas encore eu lieu. Dans l’expectative de devoir combattre une invasion d’outre-espace et de pouvoir défendre l’humanité, Carroll a envoyé les troupes américaines sur tous les fronts, inlassablement, ce qui l’a rendu pour le moins impopulaire. Avait-il finalement raison de préparer la nation au désastre imminent ? Et quel sera le rôle de l’équipage du Clarke, le vaisseau d’observation envoyé vers l’« ennemi » voici trois ans déjà ?

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Subtil mélange de science-fiction et de complots politiques, le récit de Charles Soule marque le lecteur efficacement. En mettant en scène le nouveau président des Etats-Unis, Stephen Blades, il en fait un héros plutôt seul face à la catastrophe annoncée. Alors qu’il est à peine élu et qu’il est entré pour la première fois dans le salon ovale de la Maison Blanche, il découvre une lettre de son prédécesseur Francis Carroll, un homme qu’il déteste au plus haut point, dans laquelle il apprend que des extraterrestres sont proches de la Terre et qu’ils observent au plus près les habitudes des habitants. Pour les surveiller, la Nasa a envoyé le vaisseau Clarke, à bord duquel un équipage de neuf personnes se tient sur le qui-vive, depuis 3 ans. Entre Mars et Jupiter, les aliens sont là à l’affût.

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Le dessin d’Alberto Jimenez Alburquerque (AJA) nous enchante beaucoup moins. La rigidité des visages et la mise en scène pas assez aboutie et plutôt très simple, ne permettent pas de composer des planches équilibrées. Pourtant les vaisseaux spatiaux et les combinaisons sont elles réussies.

  • Letter 44, tome 1 : Vitesse de libération
  • Scénariste : Charles Soule
  • Dessinateur : Alberto Jimenez Alburquerque
  • Editeur: Glénat Comics
  • Prix: 16.95€
  • Sortie: 09 juin 2015

 Lesson of evil

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La classe de 1ère 4 est le condensé de tous les élèves à problème du lycée. Si les lycéens s’y trouvant sont inquiétants que dire des enseignants, et notamment Hasumi, professeur d’anglais. Publié par Kana, Lesson of evil de Yûsuke Kishi et Eiji Karasuyama, est un manga qui plonge le lecteur dans le quotidien de cette classe particulière, entre humiliations et espionnage des élèves.
Résumé de l’éditeur :
Un monstre… Une classe… La chasse est ouverte ! Les professeurs, les élèves, les parents : ce sont tous des monstres. Le lycée devient un terrain de chasse où seule règne la loi du plus fort. Pour résoudre des problèmes devenus de plus en plus fréquents, un professeur d’anglais particulièrement habile manœuvre en secret… Seiji Hasumi est prêt à tout pour arriver à ses fin.

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Akuno©Yusuke Kishi/Eiji Karasuyama/ Kodansha Ltd

Présenté comme un thriller psychologique par l’éditeur, Lesson of evil en a l’allure. Série terminée en neuf tomes au Japon, elle est un beau succès éditorial depuis 2012. Elle met en scène une classe du lycée Shinkô Mashida qui condense tous les profils les plus inquiétants de l’établissement : Naruse qui tient tête aux profs, Kiyota qui souffre d’un syndrome de persécution, Yokota qui crée des sites douteux, Watarai le meilleur élève de toutes les Premières, des bourreaux et des têtes de turc. Il faut ajouter à cela : Tadenuma et Yamaguchi, des rivaux, placés dans la même classe. A sa tête, il y a Hasumi, le prof d’anglais, étrange, qui a décidé de s’attaquer à tous les problèmes qu’occasionnent ces adolescents. Enfin, il y a tous les enseignants du lycée : Shibahara, le prof de sport violent, Dôjima prof de japonais hystérique de l’égalité des sexes ou Nekoyama, prof de sciences naturelles qui a l’air de sortir d’un film d’horreur.

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Akuno©Yusuke Kishi/Eiji Karasuyama/ Kodansha Ltd

Hasumi a une ligne de conduite qu’il résume ainsi : « Leçons pour faire du lycée où vous travaillez votre royaume :
– Ne pas se précipiter
– Se rapprocher de ses collègues et de ses élèves
– Les étudier méthodiquement
– Construire son réseau d’informateurs
– Trouver les failles de chacun
– Avancer ses pions
C’est à ce moment-là que vous pourrez éliminer les nuisibles et chasser les indésirables ».

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Akuno©Yusuke Kishi/Eiji Karasuyama/ Kodansha Ltd

Basé sur le roman à succès de Yûsuke Kishi (publié au Japon en 2010), le premier volume de ce manga a du mal à décoller, c’est un peu longuet. Il faut dire que la mise en place n’est pas des plus subtiles : les protagonistes sont présentés dans les quinze premières pages, les uns après les autres, avec une seule vignette. Il y a plus ambitieux pour une présentation ! Il reste néanmoins Hasumi, le professeur principal de la 1ere 4, le plus étrange, angoissant et manipulateur. Si ce personnage pourrait se rapprocher de celui d’Onizuka dans GTO, l’humour en moins mais l’ambivalence en dénominateur commun, il semble moins fort que son illustre aîné. Fin psychologue qui veut à la fois aider ses élèves mais parfois veut aussi les enfoncer, juste par perversité.
Lesson of evil : un manga thriller d’élimination correct qui mise avant tout sur un seul personnage, Hasumi, le prof d’anglais qui démêle des histoires un peu (trop?) banales.

  • Lesson of evil, volume 1
  • Auteur: Eiji Karasuyama, d’après le roman de Yûsuke Kishi
  • Editeur: Kana, collection Big Kana
  • Prix: 7.45€
  • Parution: 03 juillet 2015

Et pour quelques pages de plus…

Pour compléter notre sélection de la semaine, Case Départ vous conseille aussi les albums suivants :

Another

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Les éditions Pika proposent le deuxième volume de Another, un manga signé Hiro Kiyohara, d’après l’oeuvre de Yukito Ayatsuji.
Pour vous rafraîchir la mémoire, vous pouvez relire la chronique Case Départ du premier tome, en cliquant ici.
Résumé de la série :
En 1972, Misaki, élève très populaire du collège Yomiyama-Kita, périt brusquement dans un accident. Refusant d’admettre sa mort, ses camarades de classe décident de faire “comme si Misaki était en vie”. Toutefois, à la fin de l’année, Misaki apparaît sur la photo de classe… Vingt-six ans plus tard, Kôichi Sakakibara est transféré dans cette même classe. Il se rend vite compte de l’atmosphère sinistre qui règne parmi ses nouveaux camarades et se pose des questions sur une étrange jeune fille, ignorée de tous, qui se nomme Misaki…

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Résumé du volume 2 :
Après la mort effroyable de Yukari Sukaragi, la déléguée, Kôichi cherche à en apprendre davantage sur le secret que dissimulent les élèves de 3e3. Pourquoi ne semblent-ils pas voir l’énigmatique Mei Misaki ? Quel est le rapport avec les événements qui se sont déroulés il y a 26 ans ? Seulement, les morts se succèdent dans l’entourage des membres de cette classe maudite… Serait-ce la faute de Kôichi ?

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Après un premier volume prometteur (20 mai 2015), les éditions Pika nous dévoilent le deuxième tome (sur quatre), toujours aussi bon et accrocheur. Il faut dire que le récit de Hiro Kiyohara, d’après le roman à succès de Yukito Ayatsuji, ménage un suspens de tous les instants. Entre angoisse et atmosphère pesante, le manga est d’une belle efficacité. Les flash-backs sont habiles et permettent une belle unité dans l’histoire.

  • Another, volume 2
  • Scénariste : Hiro Kiyohara
  • Dessinateur : Yukito Ayatsuji
  • Editeur: Pika
  • Prix: 7.20€
  • Sortie: 15 juillet 2015

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