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Invisibilité

Publié le 17 août 2015 par Lael69
InvisibilitéAndrea Cremer
David Levithan
Michel Lafon
Traduit de l'anglais par Philippe Mothe
Paru en Juin 2015
430 pages
15,95 euros
Roman ados dès 14 ans
Thèmes : Romance, Sorcellerie, Fantastique
Stephen est invisible depuis sa naissance. Sa mère ne l'a jamais vu, n'a jamais pu le toucher. Son père l'a abandonné, dépassé par les évènements. Stephen a du vivre, livré à lui-même dans un appartement new-yorkais. Jusqu'au jour où, là, sur le palier de sa porte, une fille qui vient d'emménager avec son frère et sa mère, lui adresse la parole. Comment cela se peut-il ? Par quel miracle Elizabeth peut-elle voir Stephen ? Entre eux, l'attraction est irrésistible et très vite ils tombent éperdument amoureux. L'amour réussira-t-il à délivrer Stephen de son fardeau ?
Je ressors d'Invisibilité avec une impression d'étrangeté et un sentiment non pas de déception mais paradoxal. Ai-je aimé ou pas ? Le début m'a passionné et j'ai trouvé que Stephen ressemblait beaucoup à A, ce personnage qui incarne la vie des autres chaque jour dans A comme aujourd'hui. J'ai été très sensible à la tonalité, à la personnalité et à la sensibilité de A dans ce roman de David Levithan. J'ai retrouvé un peu de Stephen en lui. Beaucoup de questions fusent : pourquoi Stephen est-il invisible ? Comment est-ce possible ? Part-on dans un récit contemporain ou fantastique ? Comment vivre avec un tel poids ? Pourquoi Elizabeth est-elle la seule à pouvoir le voir ? Est-ce un fantôme ? Et la frontière entre les deux a été mal amorcée, mal traitée. Tout le long du roman on oscille entre fantastique (l'invisibilité de Stephen, les pouvoirs d'Elizabeth) et de la romance contemporaine (avec un trop vaste épanchement de sentiments et d'émotions). Tout est passé au peigne fin...ce que pense les personnages, ce qu'ils vivent, comment ils le ressentent...c'est trop peu subtil et parfois le récit traîne en longueur. Parfois en dire moins, laisser suggérer fait ressentir plus d'émotions que tout expliquer jusqu'au pourquoi de la métaphore. Une métaphore n'a pas besoin d'être expliquée, elle se vit et se ressent. C'est ce que je reproche à l'écriture : trop décrire des émotions. Puis lorsqu'on comprend l'univers, pourquoi Stephen est invisible, on entre dans un monde de sorcelleries et de malédictions. Cet univers est plutôt bien exprimé, crédible et cohérent. C'est sombre, déprimant et aussi réaliste. Ca m'a captivé. Les auteurs expliquent comment et pourquoi les gens sont frappés de malédictions. Dans cet univers, il y a les lanceurs de malédictions et les chercheurs de sorts, Elizabeth est la clé du mystère. Tout ceci est assez onirique et fantastique et cela apporte une certaine atmosphère. Mais là aussi, j'ai l'impression qu'on a usé de facilités et d'une fin qui m'a frustré. 
Pourtant j'ai passé un agréable moment en compagnie d'Elizabeth, de Stephen et de Laurie qui apporte beaucoup d'humour dans une romance qui parfois est plombante. L'écriture est fluide, efficace et il y a un bon rythme. J'ai été captivé à certains moments, surtout au début où la teneur de l'intrigue était très intéressante...puis voyant le thème de la malédiction arrivé, avec un manichéisme assez évident, j'ai parfois été déçue car derrière des idées simples, ça manque un peu d'originalité. Certaines répliques aussi sont cousues de fil blanc. Au final, une lecture divertissante qui m'a plu sans vraiment me réjouir.

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