Magazine Cinéma

Gone girl - 8,5/10

Par Aelezig

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Un film de David Fincher (2014 - USA) avec Ben Affleck, Rosamund Pike, Carrie Coon, Kim Dickens, Patrick Fugit, Sela Ward

Stupéfiant.

L'histoire : Nick et Amy forment un couple de rêve, séduisant, brillant, admiré et envié de tous. Pourtant, à la maison, ce n'est pas aussi rose. Nick se confie souvent sur ses problèmes conjugaux à sa soeur jumelle, qui n'aime pas Amy, qu'elle trouve excessive. Un jour, rentrant chez lui, il découvre le salon sens dessus dessous et Amy a disparu. La police arrive, relève des détails qu'il n'avait pas vus, une goutte de sang dans la cuisine, des choses qui traînent bizarrement... Bientôt, jour après jour, Nick se trouve suspect n° 1 et les preuves s'accumulent contre lui, jusqu'au journal de sa femme, retrouvé à demi brûlé, où elle le décrit comme un homme brutal, dont elle a peur. Or Amy est quasiment une idole nationale : petite fille, ses parents décrivaient son quotidien dans des livres pour la jeunesse au succès phénoménal. Amy est devenue l'archétype de la femme parfaite, blonde, belle, intelligente, douce. Sa disparition émeut le pays tout entier.

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Mon avis : Sacré Fincher, le roi du thriller ! J'adore vraiment ses films ! Il y a toujours un mélange savant de psychologie humaine, autour d'un scénario béton, avec des embrouillaminis qui brouillent les pistes ; il nous conduit là où il veut, nous perd, nous embobine... sans jamais pourtant nous décourager, et puis nous laisse exsangues... La dernière phrase du film est juste GENIALE*. Je suis restée scotchée de bout en bout sur mon canapé ! Et pourtant c'est long : 2h30.

Quel personnage que cette Amy ! Est-elle totalement psychopathe ou bien est-elle "juste" une manipulatrice de haut vol, prête à tout pour rester l'héroïne que ses parents ont fait d'elle à vie en racontant toutes ses aventures enfantines dans des livres ? On ne sait pas trop, car parfois Nick lui aussi est ambigu, troublant. Peut-il est-il moins lisse qu'il n'y paraît. Je le verrais bien en pervers narcissique, agacé par la célébrité, l'intelligence, la beauté de sa femme, lui qui n'arrive pas à écrire son roman et qui tient un bar, entièrement payé par son épouse. Et à la fin, alors que toute l'énigme semble résolue, sa réaction finale est bizarre et confirmerait mes doutes. Idem pour la soeur jumelle qui, à la fin, se montre un peu trop investie dans la vie de son frère, je trouve... Mon mari roudoudou n'est pas d'accord, il dit que je vois le mal partout ! Mais le film se plaît à nous montrer que nous sommes dans un monde d'apparences et que les médias bouleversent la donne avec des détails, selon les stratégies des divers intervenants. Alors pourquoi ce dernier clin d'oeil, et la fameuse réplique finale, n'évoqueraient-ils pas un autre rebondissement ? 

Et d'ailleurs, pendant tout le film on se dit que Fincher est un peu misogyne... quels portraits il dresse ! Le pauvre homme victime d'une hystérique. Le stéréotype est lourd, et je me suis un peu offusquée. Et puis non, Fincher est un gars bien trop malin pour être misogyne. Encore une fois, il décrit "les apparences"... Le roman dont est tiré le scénario s'appelle d'ailleurs comme ça, Les apparences. Sauf que le troisième volet a été rajouté par l'auteur pour le film, pour enrichir encore le thème... et nous embrouiller encore plus. A chacun de se faire ensuite sa propre opinion... Je n'arrive pas à croire à la thèse Nick = victime...

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La mise en scène, redoutablement efficace, se montre originale et un peu perturbante au début ; on ne sait plus trop où on en est. Nous avons successivement à l'écran la vision de Nick, puis celle d'Amy, en léger décalage chronologique. Mais on s'habitue rapidement. Et quand les deux histoires se rejoignent, on est sonnés, on n'a rien vu venir et on se retrouve haletants pour découvrir la suite !

Il y a également toute la partie satire de la société, avec les shows qui veulent tout décortiquer à leur façon des affaires en cours, donnant au peuple de quoi étancher sa soif de sensationnel. Culture des apparences, dans la vie extérieure, mais aussi au sein du couple moderne, qui devient sous la caméra de Fincher un véritable piège.

Par certains côtés, le film m'a fait penser au génial Prête à tout de Gus Van Sant.

Magnifique.

Interprétation REMARQUABLE de Rosamund Pike qui passe à l'aise dans la cour des grandes. Cela fait longtemps que je suis cette actrice, que j'aime beaucoup. Voilà enfin un rôle à la mesure de ton talent. 

Je ne suis pas près d'oublier Amy... 

Succès planétaire pour ce Gone girl. Près de 2.000.000 d'entrées en France et des critiques enthousiastes tant professionnelles que publiques.

* Spoiler : Que va-t-on devenir ? On se le demande bien, ah ah ah !


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