Où, de bout en bout, se perçoit la diffusion secrète des choses, des éléments : de l’être. S’y relance à chaque page la saisie – l’éclair – de la formulation. De l’eau à l’air, jusqu’aux confins, on croit entendre le ricochet d’un caillou, sa légèreté métaphysique : ce son subtil que dire fait trembler jusqu’aux bords.
Y guide, comme chez un François Jacqmin, un toucher méditatif, un demi-silence d’ellipse nimbée. Là où se retient le souffle, où l’eau avance au plus fragile de soi.
Où, comme allégé, muet au centre (…), lire se sent transparence, halos d’haleine, panier où gît le roi, stupeur (…) sous la narine d’un grand flair.
D’ailleurs encore, de l’eau ou de l’éclair, de la mouche ou de la preuve, ce qui procède et convainc en cette voix, c’est qu’irrépressible, infondé(e) en elle, le faîte est indéniable.
Christian Hubin
(juillet 2015)
Laurent Albarracin, Le Ruisseau, l’éclair, Rougerie, 2013