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Six mois : ils auront tenu six mois...

Par Sergeuleski

   Alexis Tsipras annonce sa démission, ouvrant la voie à des élections anticipées en Grèce.

   Enfin ! Il était temps, grand temps.

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Billet rédigé le 15 juillet 2015

  

   Après 17 heures de négociations, les dirigeants de la zone euro ont obtenu la capitulation d’Alexis Tsipras.

Le plan qui reprend des mesures proches de celles que les électeurs avaient massivement rejetées à 61,31 % des voix lors du référendum du 5 juillet sera très vite accepté par le parlement grec grâce au soutien de la droite ; un tiers des représentants du parti de gouvernement Syriza a voté contre. Et quand on sait que ce plan est très proche de la proposition préconisée par la Troïka et refusée par les Grecs le 26 juin dernier…

Il y a des contradictions insoutenables et explosives !

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    Privatisations, retraire à 67 ans, hausse de la TVA, il n'y aura pas de réduction de la dette grecque.

   Président du conseil européen, Président de la commission européenne, FMI, BCE... Merkel et Hollande, avec un franc succès, tous ont oeuvré à faire plier le gouvernement Tsipras, jusqu'aux pays baltes, ce confetti, ce postillon européens, entrés dans l'U.E seulement pour "indisposer" les Russes.

Le plan imposé confirme la mise sous tutelle définitive de ce pays :  BCE, Commission européenne et FMI veilleront sur son chevet, matin, midi et soir, toute la nuit durant, jour après jour !

Les spéculateurs ne resteront pas inactifs. Pour sûr !

   Mais alors, que reste-il de la gauche dite alternative au pouvoir en  Grèce ?

L'indécision du gouvernement Syriza, cette grenouille qui a voulu se faire aussi grosse que le boeuf, nous apporte, si besoin était, la preuve suivante  : en l’absence d’une politique de rupture mûrement réfléchie, rien n'est véritablement possible car, s’il ne saurait y avoir d'alternative pour l'oligarchie libérale-mondialiste et sa stratégie du choc - choc social et liberticide -, de même, en ce qui concerne une vraie gauche de gouvernement dans le contexte d’une construction européenne qui consacre la fin du contrat social de l'après guerre, c'est bel et bien un combat au finish qu’il faut mener : abandon de l'adversaire ou sa mise hors combat

Une telle rupture se prépare tant sur un plan électoral (1) qu'en ce qui concerne la gestion au quotidien des classes moyennes et supérieures récalcitrantes qui se croient encore protégées ; classes susceptibles de "saboter" tout processus d'émancipation ; car une telle rupture doit s'inscrire dans un véritable projet de société ; projet novateur et quasi "révolutionnaire". Or la Grèce est un bien trop "petit" pays pour tenter une telle échappée sans le soutien d'un pays majeur de l'U.E ainsi qu'en dehors de l'Europe : Russie et/ou Chine.

   Il semblerait que le gouvernement Tsipras n'ait donc aucune excuse car tout était écrit d'avance à partir du moment où ce gouvernement refusait la rupture ; et il savait qu'il la refuserait. Et seule la démission de son ministre des finances juste avant la capitulation,
Yanis Varoufakis (depuis, d'autres ministres lui ont emboité le pas), a permis au parti Syriza de ne pas sombrer totalement dans une compromission déshonorante qui a tous les attributs d'une trahison.

   Aussi… circulez, il n'y a plus rien à voir en Grèce aujourd'hui ! à l'exception d'élections anticipées à la rentrée ; élections qui verront très certainement Tsipras, après seulement 6 mois à la tête d'un gouvernement, quitter la scène politique et Syriza avec, et ce bien que le "problème grec" - le dernier pays encore capable de gripper la machine européenne depuis que tous les autres se sont soumis -, soit loin d'être résolu.

1 - Se reporter au billet de Béatrice Turpin sur Médiapart

   "Le Président" d'après le roman de George Simenon ; adaptation pour le cinéma en 1961 du réalisateur Henri Verneuil - Dialogues : Michel Audiard - acteur : Jean Gabin -

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Pour prolonger, cliquez : La défaite de Tsipras

Un entretien daté du 13 juillet avec le ministre démissionnaire grec des finances : Yanis Varoufakis.

   En version originale anglaise ICI


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