Patrizia Vicinelli est née à Bologne en 1946. Elle a été proche de poètes expérimentaux comme Emilio Villa et Adriano Spatola dans ses œuvres visuelles ou sonores disloquant le langage, et a rejoint le groupe 63, rénovateur de la littérature italienne. Elle fut aussi actrice de théâtre underground et de cinéma d’avant-garde (avec le réalisateur Alberto Grifi). Son œuvre écrite semble plus mince qu’à la même époque celle d’une poète comme Amelia Rosselli. Pour lui rendre justice il faudrait réintégrer la poésie qu’elle insuffla dans sa vie en éclats : de la hippie toxicomane politisée emprisonnée à la performeuse néo-dadaïste jusqu’à l’androgyne hiératique qui scande ses vers sur une scène clair-obscure. Ses poèmes portent la trace de son énergie : fraîcheur des sensations, images de rêve, oralité vive avec cassures de rythme, puis élévation poignante dans la condition humaine. Elle meurt du sida en 1991.
Bibliographie sélective : (en italien)
a.à.A, 1967
Apotheosys of a schizoid woman, 1979
Opere, 1994 (anthologie)
Non sempre ricordano, 2009 (oeuvres complètes et multimédia)
Traduction en français :
4 poèmes (traduits par Tiphaine Samoyault) dans l’excellente anthologie de poésie italienne de la revue Po&Sie (n°109)
Sitographie :
un poème sur le site Une autre poésie italienne de Jean-Charles Vegliante
un poème et une photo sur le site Recours au poème (ce lien peut avoir changé avec la rénovation du site)
un mini-portrait vidéo de Patrizia Vicinelli avec un commentaire de Nanni Balestrini
un récital filmé où Patrizia Vicinelli dit son long cycle tardif complet I fondamenti dell’essereretitré Durante la costa dei millenni pour sa scénographie(en italien)
[Jean-René Lassalle]