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Rudolf Koppitz et le Studio Blanc-Demilly au Musée Nicéphore Niepce de Chalon-sur-Saône

Publié le 21 août 2015 par Onarretetout

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Sur le mur du Musée Nicéphore Niepce, à Chalon-sur-Saône, une photo connue dont j’avoue ignorer alors le nom de l’auteur. C’est Rudolf Koppitz (1884-1936). L’occasion est trop belle de voir d’autres oeuvres et d’en savoir un peu plus sur ce photographe autrichien. Et à propos de cette photo même. J’ai appris, en visitant cette exposition, que les images que nous y voyons ont été retouchées par l’artiste. Ainsi le contraste saisissant entre le nu du premier plan et les trois femmes  de l’arrière-plan vient du fait que Rudolf Koppitz a drapé de noir ces trois femmes après la prise de vue. Le résultat est remarquable et nous séduit encore aujourd’hui, tandis que le retour du nu sur des scènes de danse ou de théâtre se prétend parfois à l’avant-garde. Certes, on interprétera le goût du photographe pour le corps en mouvement ou, plus tard, pour l’authenticité paysanne en le comparant à l’oeuvre de Leni Riefenstahl, donc en l’associant à un art labellisé par les nazis, mais il est mort en 1936, deux ans avant l’Anschluss, l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne hitlérienne. Et bien que j’apprécie moins les photos paysannes de la dernière période, je suis sensible aux recherches qu’il a menées sur les corps, les visages, les mains…

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La visite du Musée passe par « Le Nouveau Monde » de deux photographes lyonnais de la première moitié du XXe siècle. Pas de thème privilégié, mais une production foisonnante qui aurait bien pu disparaître sans la volonté de la fille d’Antoine Demilly, rassemblant sans relâche les oeuvres dispersées après la cessation d’activité du studio Blanc - Demilly en 1962. On ne s’intéressait pas alors à la conservation des photographies. Celles-ci donnent à voir des portraits, des paysages dont il nous importe peu de les identifier. C’est dans un autre rapport à la photo que nous sommes invités : son évolution, un travail du regard, non sans humour, et une trace laissée presque sans autre intention que de l’offrir, avec ce léger décalage qu’il fallait alors pour développer un négatif, et qui aujourd’hui nous suggère d'y prendre le temps.
(Photo ci-contre © BLANC ET DEMILLY / FONDS JULIE PICAULT - DEMILLY 317)


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